Avec l’effondrement des régimes socialistes et la récente domination des modèles démocratiques occidentaux, après l’intervention militaire de 1980, le concept de société civile commença à être regardé en Turquie comme un outil pour éradiquer le totalitarisme d’état et promouvoir la démocratisation. De nombreuses organisations de société civile virent le jour pour fournir une protection contre l’étatisme autoritaire ou pour éliminer les pressions de l’État. Malgré la présence de plus de 60 000 organisations de (...)
La grande affaire qui secoue la Turquie, désormais, est la remise en cause de l’avortement légal. Le premier ministre Recep Tayyip Erdogan en a fait une cause nationale, nationaliste même. Le vendredi 25 mai, devant les sections féministes du parti AKP (gouvernemental), il a comparé l’avortement à un meurtre, pire, un acte « qui relève de la conspiration contre les intérêts de la Turquie » (cf. l’article de Guillaume Perrier, Le Monde, 30 mai 2012 : « M. Erdogan, “gardien du vagin des femmes turques” »). (...)
Alors que la vie politique turque connaissait depuis une dizaine de jours une phase de tensions provoquées par les déclarations du ministre de l’intérieur sur le drame d’Uludere (cf. notre édition du 31 décembre 2012 : « 35 villageois kurdes tués par une frappe aérienne ») et les réactions qui s’en sont ensuivies, Recep Tayyip Erdoğan a ouvert une polémique sur un tout autre terrain. Le 25 mai 2012, s’exprimant devant la branche féminine de son parti à Istanbul, le premier ministre a condamné (...)
La Turquie a adopté le 8 mars dernier la loi sur la protection de la famille et de la prévention de la violence faite aux femmes, une adoption présentée par l’AKP comme un « cadeau fait aux femmes », le jour précisément où ces dernières sont célébrées dans le monde entier. Si les mouvements féministes turcs peuvent se réjouir d’une telle avancée, plusieurs ombres sont toutefois portées au tableau, à commencer par l’attitude du gouvernement et de sa ministre Fatma Şahin qui n’a pas été sans ambiguïté. Retour (...)
Ce texte d’Étienne Copeaux a été écrit en 2012, mais il se base sur des articles que la presse turque avait publiés dans les années 90.
Nous aimerions vous dire que les meurtres pour l’ « honneur » ont définitivement disparus ou sont devenus rarissimes, mais hélas, c’est encore loin d’être le cas. La justice turque a une attitude souvent laxiste face aux crimes commis « en famille », même s’il s’agit d’odieux crimes sexuels. Récemment les membres d’une famille qui avaient abusés collectivement d’une jeune (...)
Femme au foyer ou alors mère, c’est l’image la plus courante que véhiculent les livres scolaires de la femme. Bien que la situation évolue en Turquie, le matériel didactique prend très peu en compte les changements sociaux actuels. C’est « académiquement » prouvé : les résultats d’une étude sociologique menée par des chercheurs de l’Université de Bilgi à Istanbul confirment cette thèse.
Un groupe de chercheurs a examiné à la loupe 14 manuels scolaires du CP à la 3e pour constater que la majorité de ces (...)
En Turquie, l’injustice a un visage, celui, souriant, d’une jeune femme de quarante ans. Une personne que je ne connais pas, mais dont le combat me touche, comme celui de nombreux démocrates turcs, aspirant à plus de libertés dans ce pays magnifique et absurde quand il s’agit de liberté d’expression. Non pas qu’il soit interdit de parler en public, il y a des dizaines de manifestations chaque jour à Istanbul, mais cette parole est conditionnée à un cadre hors duquel on ne pardonne pas celui qui en (...)
Le 31 janvier 2012, une proposition de loi concernant la protection de la femme contre la violence domestique a été soumise au conseil des ministres par Fatma Şahin, ministre de la famille et des politiques sociales. Celle-ci se fixe pour objectif d’augmenter la protection des femmes contre la violence domestique qui touche aujourd’hui encore 39% des femmes turques selon un rapport des Nations-Unies : 2111-2012 UN report - Progress fo the world’s woman in pursuit of justice (PDF) et plus (...)
Le harcèlement dans l’espace public est un problème universel. Difficile à prouver, difficile à punir, les victimes se taisent la plupart du temps. À Istanbul, un petit groupe de femmes, turques et étrangères, a décidé d’agir. Avec l’appui d’une ONG internationale, elles ont créé sur internet un site de témoignages. L’objectif, dans un premier temps, est de libérer la parole
Sifflements, regards concupiscents, commentaires, attouchements… À Istanbul, comme dans toutes les grandes villes du monde, nombreuses (...)
D’après un rapport officiel, 42% des femmes turques subiraient des violences physiques ou sexuelles. Les filles et les jeunes femmes ne sont pas épargnées. Souvent, il leur est même plus difficile d’échapper à leurs bourreaux. En 2006, une ancienne victime a créé pour elles une association, puis un foyer d’une quinzaine de lits, le seul de tout le pays réservé aux jeunes femmes. À ce jour, 250 victimes y ont séjourné.
Un grand appartement dans un quartier boisé, calme, dans une cité résidentielle et (...)