Cet article est le premier d’une série de trois publiés initialement dans le Petit journal Istanbul. Ils sont signés par Anne Andlauer, française d’Istanbul. Turquie Européenne inaugure ainsi, à la fois une nouvelle thématique consacrée à la condition des femmes et une autre aux ONG, qui, en Turquie, font un travail remarquable dans des conditions parfois très difficiles.
Le 13 novembre, à Konya, Atiye Yazicioğlu est morte sous les yeux de ses quatre enfants. Son mari, dont elle vivait séparée, est le (...)
Le 30 Novembre 2011 par Pinar Selek
Ce sont les chiffres qui à nouveau ont fait sonner l’alarme. Au cours des six premiers mois de l’année 2011, la préfecture de la province de Şanlıurfa, a dénombré 149 suicides dont deux tiers sont des femmes. Ces données, rapportées par la journaliste de Hürriyet Gül San avec le soutien de l’organisation Women’s Associations Federation, sont à mettre en relation avec les chiffres de l’année 2010 dans la même région où le nombre de suicides s’élevait à 125. Les statistiques ne peuvent pourtant constituer le (...)
Deux chiffres pour situer le problème : 9% de femmes députées ; 1 femme ministre.
La confirmation de l’élection de tou(te)s les député(e)s n’ayant pas encore pu avoir lieu à la suite du contentieux politique sur les élus poursuivis en justice ou incarcérés, on ne dispose pas encore, à la mi-juillet, du nombre exact de femmes élues lors des législatives du 12 juin dernier : entre 50 et 60 vraisemblablement. C’est, au pire le même nombre (50), au mieux une légère augmentation par rapport à la législature (...)
Sur ARTE vendredi 3 juin à 20h40
Le très beau film « AYLA » de Su Turhan (all.2009) :
Allemande d’origine turque Ayla ne porte pas le voile, travaille la nuit dans un nigt-club et n’a pas de mari. Sa famille et sa communauté la désapprouvent. Cependant elle refuse de plier à la pression communautaire. Elle fait la connaissance de Ayhan, qui arrive de Turquie et elle tombe amoureuse. Mais Ayhan vient « punir » sa soeur qui veut divorcer….
Film convaincant sur la difficile émancipation des femmes (...)
Ne pas rester cloîtrée dans son appartement malgré un arrêt de travail d’un mois est sa façon de conjurer le sort. Doucement, pour ne pas réveiller ses blessures, Filiz Akdogan s’affaire de nouveau dans le salon de coiffure, à Maltepe, quartier animé de la rive asiatique d’Istanbul. Dimanche 24 avril, son ancien mari a tenté de l’y assassiner alors qu’elle était en train de couper les cheveux d’une cliente. Il l’a poignardée avec un tournevis, dans le ventre, les poumons et à l’aisselle. La jeune femme de (...)
Quand les parents d’une jeune fille n’acceptent pas l’élu de son coeur, ça ne se termine pas forcément pas un mariage forcé et encore moins par un crime d’honneur, en Turquie..
Article sur Yol (routes de Turquie et d’ailleurs)
L’année dernière, un mariage kaçak (à la suite d’une fugue de la fiancée) avait défrayé la chronique bien au-delà de la petite ville de Semdinli, dans la province kurde d’Hakkari où il s’est déroulé. Et pour cause, c’est la fille d’un uzman, soldat de métier turc, qui s’était (...)
« Vedat est fou. » Sans doute est-il paradoxal de commencer la présente recension par l’évocation d’une figure qui fait à ce point exception dans le tissu serré des destinées qui se nouent dans les différents textes du recueil, tous écrits à la fin des années 1960 pour être publiés en 1971 et recevoir aussitôt un prix prestigieux.
Füruzan, Pensionnaire d’État. Nouvelles. Traduit du turc par Elif Deniz et Pierre Vincent (Bleu autour, 2010) 308 pages
Vedat est non seulement un personnage masculin alors que (...)
Pınar Selek est une sociologue, écrivaine et activiste turque bien connue pour ses travaux de recherche sur les processus de paix et sur la démilitarisation, comme pour ses activités auprès des plus vulnérables de la société. Injustement accusée en 1998 d’un attentat à la bombe au bazar égyptien d’Istanbul, elle est à nouveau gravement menacée. La Cour de Cassation turque veut la condamner à la prison à vie sur la base du même chef d’accusation pour lequel elle a déjà été acquittée à 2 reprises, en 2006 et (...)
Dans un pays qui n’a pas une seconde à perdre, ce problème du voile, qu’une poignée de principes et une pincée de logique pourraient suffire à résoudre, n’a que trop duré. Et ce, pour trois raisons :
1) un symbole est d’une importance capitale ; si tu l’interdis, comme le kurde ou le voile, alors tu en renforces le fétichisme, tu le rends plus compact, plus irréductible.
2) Comme disaient les speakers de foot de mon enfance, le kémalisme des années 1930 est en train de jouer les arrêts de jeu : il a (...)