Après « D’un extrême l’autre », couronné par le prix du meilleur roman de l’année 2011 en Turquie, les éditions Galaade publient cette année Ziyan d’Hakan Günday, considéré comme la « jeune star de la littérature turque ». Chronique d’un roman-coup de poing, véritable réquisitoire contre l’armée et le service militaire obligatoire en Turquie.
« Mais moi je pouvais entendre. J’entendais la voix qui sortait de la photo. Peut-être que ce que j’entendais, c’était une voix qui sortait de mes yeux et qui, frappant la (...)
À travers cinquante-huit entretiens menés avec des hommes de différents âges et milieux sociogéographiques, cet ouvrage s’inscrit dans une démarche d’histoire orale qui vise, plus qu’à cerner objectivement ce qui se passe durant le service militaire, à saisir les souvenirs qu’il a laissés aux anciennes recrues et les discours qui l’accompagnent.
Avec ce travail, Pınar Selek nous entraîne à la suite des Mehmetçik dans une expérience saisissante et totale. Premier arrachement au milieu familial pour (...)
La Turquie a vivement réagi aux tirs de mortiers syriens qui ont atteint, le 3 octobre 2012, le village d’Açakale sur sa frontière avec la Syrie, tuant 5 personnes (une femme et quatre enfants d’une même famille). L’artillerie turque a riposté, en bombardant des positions militaires syriennes, provoquant semble-t-il des pertes syriennes qui n’ont pas été confirmées jusqu’à présent.
Depuis le début du soulèvement syrien en mars 2011, ce n’est pas la première fois que les deux pays se retrouvent en (...)
La 10e Cour criminelle qui siège à la prison de Silivri, près d’Istanbul, a frappé fort ! Le 21 septembre, elle a condamné à de lourdes peines les militaires impliqués dans le fameux plan Balyoz. Le général Çetin Doğan, ex-commandant de la 1re armée général İbrahim Fırtına, ex-commandant de l’armée de l’air, l’amiral Özden Örnek, ex-commandant de la marine, notamment, se sont vus infliger des peines de prison à vie. Et, bien que ces peines aient été réduites à une durée de 20 ans, parce que le projet de coup (...)
Le 12 septembre 1980 a marqué une rupture dans l’histoire contemporaine de la Turquie. Ce jour-là, l’armée s’empare du pouvoir et instaure un nouveau régime qui ne deviendra civil qu’en 1983. Trois décennies plus tard, cet événement continue de faire la « une » de l’actualité turque. Ainsi, le 4 avril 2012 s’est ouvert le procès des deux généraux putschistes encore en vie, dont l’ancien chef de la junte, Kenan Evren, âgé de 94 ans. Par ailleurs, lors des élections de juin 2011, le Parti de la justice et du (...)
En 1997 et en 2007, l’armée turque s’est confrontée au pouvoir islamiste sur la désignation du Premier ministre ou du chef de l’Etat. Une manoeuvre qui a réussi la première fois, pas la seconde.
Serait-ce au tour de l’armée égyptienne de prendre pour modèle l’armée turque ? (« Le modèle turc des généraux égyptiens ») Toutes deux ont récemment mené des manœuvres communes en Méditerranée. Et en procédant eux aussi à un soft coup d’État militaire, les généraux cairotes semblent emboiter le pas aux généraux turcs. (...)
Sur la chaine de télévision Kanal 7, le 21 avril dernier, le vice-premier ministre Beşir Atalay, a estimé que l’ancien président de la République, Süleyman Demirel, était largement impliqué dans le coup d’État post-moderne de 1997. « Tout le monde sait le rôle qu’a joué Demirel à ce moment-là. Il était président de la République. Il a notamment présidé la fameuse réunion du 28 février du Conseil de sécurité nationale, et tout coordonné. Il a répondu aux attentes de l’armée, et mis la pression sur le gouvernement, (...)
Après la première rafle du 12 avril, qui avait débouché sur l’arrestation d’une trentaine de militaires à la retraite dont le général Cevik Bir (cf. notre édition du 16 avril 2012 : « Après le putsch de 1980, le coup d’Etat post-moderne de 1997… »), l’enquête sur le coup d’Etat post-moderne a connu un nouveau développement spectaculaire, le 19 avril, avec la mise en détention provisoire de 8 officiers. Cette fois, la prise de choix de ce coup de filet est le général Erol Özkasnak, qui était secrétaire général (...)
Au cours de la semaine qui vient de s’écouler, la Turquie a ouvert le dossier le plus noir de son histoire récente. Le 4 avril dernier, les audiences du procès des putschistes de 1980 ont commencé au palais de justice d’Ankara. L’événement a été rendu possible par la révision constitutionnelle de 2010, qui a levé l’immunité juridictionnelle dont bénéficiaient les auteurs du coup d’État du 12 septembre 1980 (cf. notre édition du 24 mars 2010 : « La révision constitutionnelle enfin dévoilée par le gouvernement. (...)
Les guerres intestines se multiplient au sommet de l’Etat turc : entre la justice et la police d’une part, le gouvernement et les services secrets de l’autre, le tout sur fond de question kurde. Cette situation grotesque met en danger la séparation des pouvoirs, estime l’écrivain Ahmet Altan.
Au moment où j’écris ces lignes, le Parlement turc étudie un projet de loi selon lequel un membre des services de renseignements (MIT) ayant commis un délit dans le cadre d’une mission ordonnée par le Premier (...)