Rédacteur en chef du quotidien Taraf et romancier, Ahmet Altan moque la dérive conservatrice du parti au pouvoir, qui laisse par ailleurs en plan les vrais problèmes. Dernière exemple en date : le Premier ministre Erdogan a annoncé l’installation de salles de prière dans les opéras.
Autant les militaires et leurs alliés ont, il n’y a pas très longtemps, hypocritement instrumentalisé la « laïcité » pour opprimer les musulmans pratiquants, autant le Premier ministre utilise la « religion » pour taper sur la (...)
Les guerres intestines se multiplient au sommet de l’Etat turc : entre la justice et la police d’une part, le gouvernement et les services secrets de l’autre, le tout sur fond de question kurde. Cette situation grotesque met en danger la séparation des pouvoirs, estime l’écrivain Ahmet Altan.
Au moment où j’écris ces lignes, le Parlement turc étudie un projet de loi selon lequel un membre des services de renseignements (MIT) ayant commis un délit dans le cadre d’une mission ordonnée par le Premier (...)
La gauche turque se met en mouvement. Pour l’instant encore largement symboliques, les ouvertures menées par Kemal Kiliçdaroglu, le nouveau leader du CHP, l’ancien parti unique et principal parti d’opposition, sclérosé depuis des années sur un vieux discours souverainiste et assimilationiste, se multiplient et se confirment. Sur le foulard, la diplomatie, et, plus récemment, sur la question kurde. Comme le rappelait Yildirim Türker, il y a quelques jours dans les colonnes de Radikal, la route du (...)
Il est une évidence qu’en Turquie, l’armée, jusqu’à nos jours, occupait une position idéalisée et sacralisée. Les forces armées turques sont dans la tourmente depuis bientôt quelques années, notamment à cause du journal Taraf qui les critique sans ménagement. Ce quotidien est à l’origine de nombre d’affaires ayant grandement écorné l’image vénérée des militaires. Une dernière révélation sur la mort des soldats survenue dans l’explosion de mines appartenant à l’armée, a semble-t-il, été l’affaire de trop. (...)
NdT : La révélation de ce drame par le journal Taraf, qui mettait implicitement en cause les forces armées, a provoqué l’intérêt d’autres médias. Suite à l’ampleur que prend cette affaire, les forces armées turques ont produit le communiqué suivant : « Nous les forces armées, sommes très attristées du décès d’une de nos enfants. Notre enquête sur cette affaire se poursuit. Cependant, les premiers éléments de l’enquête démontrent qu’il n’y a pas eu de tir d’obus de la part des unités militaires à l’heure du (...)
J’ai devant mes yeux des photos de cercueils enveloppés de drapeaux avec des femmes en pleurs et des hommes abattus. Les morts sont de jeunes hommes qui étaient dans la force de l’âge. Pourquoi tout ce malheur ? Fallait-il vraiment que ces enfants meurent ?
Le gouvernement semble déterminé à trouver une issue à la question kurde. Mais au-delà de cette détermination, nous devinons autre chose, des craintes. Ils ont sûrement peur des réactions mais aussi de perdre des voix. Le ministre de l’intérieur (...)
Hier en parcourant les sites Internet des journaux et en regardant les journaux télévisés, j’ai cru qu’il venait de se passer quelque chose de terrible. Discours, déclarations, censure. Que s’était-il passé ?
Ahmet Türk avait parlé en kurde devant son groupe à l’Assemblée.
Dans notre pays une réalité aussi évidente qu’un Kurde parle kurde étonne. Je suis d’un pays dans lequel un Kurde s’exprimant en kurde est considéré comme un événement exceptionnel. Alors voyez, je vais lever un lourd secret. Les Kurdes (...)
Où trouvez-vous l’audace de nous répondre sur un ton aussi irrespectueux et menaçant ? Vous rendez-vous compte de ce que vous dites ? A qui croyez-vous faire peur ? Pensez-vous réellement une seconde que vous nous faites peur ?
Ecoutez, Général, je vous donne un conseil amical, cessez vos menaces grossières, vos gestes de colère, vos mimiques nerveuses. Tout ceci ne suffira pas à nous faire peur. Ne croyez pas que lorsqu’on parle de « l’Etat Profond », on ne sache pas qui se cache derrière, de même (...)
Les hommes, les idées comme les politiques tout comme les navires peuvent accoster dans toute sorte de ports. Il n’est pas nécessaire qu’ils aillent tous dans la même direction. Mais quel que soit le port, tous les navires n’en ont pas moins besoin d’un repère aussi stable et solide qu’une étoile du nord afin de trouver la bonne route.
La différence de port n’implique pas la différence du repère. Lors de périodes de transition historique, il arrive que s’efface et disparaisse l’étoile polaire des voyages (...)
La ville anatolienne de Kayseri incarne à merveille ce mélange de modernité économique et de conservatisme social dans lequel se reconnaissent beaucoup de Turcs. A mille lieues du modèle d ‘Atatürk.
Si par hasard vous vous trouvez à Kayseri (une ville de 1 million d’habitants située dans le centre de l’Anatolie) et que l’envie vous prend de vous offrir un bon restaurant le soir pour goûter les spécialités de la région, sachez que ce ne sera pas chose facile. C’est qu’il n y en pas beaucoup, de bons (...)
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