Alain Mascarou est critique et traducteur.
Dernière publication : Bilge Karasu, Lettres à Jean et Gino, YKY, Istanbul, 2013.
« Après l’avoir lu je ne savais si c’était moi ou le roman qui devait passer par la fenêtre ». C’est ce qu’un lecteur d’Anayurt Oteli (1973), assez inspiré pour lire ce roman dans sa chambre d’hôtel à Kayseri, raconta à Fred Stark, qui traduisit en anglais ce second roman de Yusuf Atılgan (1921-1989), oppressant récit du lent suicide d’un gérant d’hôtel claquemuré dans son hôtel et sa folie auto-destructrice. Ferda Fidan, le traducteur en français de ce même texte, paru sous le titre de L’Hôtel de la mère (...)
Un thé fort ? « Légèrement teinté » plutôt, juste pour réchauffer le cœur et animer la conversation.
Voici mieux qu’un supplément d’âme au Guide du Routard avec quelques (excellentes) adresses, et davantage qu’une « mise en bouche » apéritive, pour reprendre le titre de la rubrique obligée sur la prononciation du turc : après l’alerte Roman de Constantinople (Gilles Martin-Chauffier), le rien moins qu’alerte Istanbul, souvenir d’une ville (Orhan Pamuk), on ne saurait négliger l’invitation bienvenue d’Un Thé (...)
Comment établir un savoir-vivre ensemble entre les peuples du Moyen-Orient ? Il ne faut rien d’autre qu’une bonne dose d’impertinence, un regard clairvoyant apte à déjouer les propagandes et les fiers-à-bras idéologiques, un sens de la convivialité qui est déjà en soi l’acquis de civilisations qui ont une immense expérience des frictions et des contacts. Il faut savoir danser avec légèreté sur la plus dramatique des scènes. Il faut s’appeler Benny Ziffer, d’ascendance séfarade et ashkénaze, avoir hérité (...)
la vie : un long parcours dans Istanbul dont, le lendemain, on ne garde aucune trace (Somnambule dans Istanbul)
Quel rapport établir entre le récit d’une escroquerie à la « drogue du violeur » dans un restaurant près du bazar d’Istanbul, et la fixation sur l’« identité nationale » qui nous valut un ministère sous Nicolas Sarkozy ? Le voyage, répond Éric Faye, le dépaysement, qui dans ses contre-temps nous permet de nous ré-approprier des pans entiers d’un moi englouti, impersonnel, cosmopolite. Éric (...)
L’attribution, le 11 décembre, du prix littéraire France-Turquie 2012 à Tahsin Yücel, honore l’un des intellectuels contemporains les plus lucides, les plus conscients de la fonction de l’écrivain ; c’est aussi un aboutissement du long parcours qu’aura emprunté la réception de cet auteur turc en France. Timour Muhidine, par son travail de critique, d’éditeur et de traducteur y est pour beaucoup. Quant à Noémi Cingöz, on lui doit la traduction de la plupart des quelques œuvres de Tahsin Yücel accessibles (...)
Dans le cadre du programme Kolaj Istanbul ! présenté du 14 au 18 septembre au nouveau centre multi-média de la Gaîté Lyrique, prend place l’installation audio de Serrâ Yılmaz et de Gilles Mardirossian. La comédienne, cette année au jury de la Mostra de Venise, à laquelle Andrea Swich a consacré une étonnante monographie, Una donna turchese, et son complice, instrumentiste et compositeur, se sont mis à l’œuvre dès juin. Engagés dans une élaboration plus longue que prévue, dépassés par le côté poétique de (...)
« Né en 1954 dans une famille kurde », signale l’éditeur de Şeyhmus Diken. Au prénom près de l’auteur, celui d’un saint kurde, comme l’indique le texte, celui-ci ne spécifie guère cette origine : il faut attendre la p.104 pour lire un « nous les Kurdes ». C’est que ce volume reprend des chroniques dont le contexte de parution, « diverses publications nationales et régionales » « de 1995 à 2002 », rendait sans doute la précision inutile, du moins pour le signataire des textes ; mais pour ses lecteurs, il (...)
Le dernier « essai » de Bilge Karasu (1930-1995), Altı Ay Bir Güz, paru à titre posthume en 1996, a donné son nom au Symposium Bilge Karasu qui s’est tenu à l’Université Bilkent, Ankara, les 13 et 14 décembre 2010 à l’initiative du Pr Semih Tezcan et de Tansu Açık, avec l’appui des éditions Metis d’Istanbul.
Quinze ans après sa disparition l’œuvre et la personnalité de cet écrivain de la « génération de 1950 » n’auront cessé d’être problématiques et pour la littérature turque et pour les Turcs, malgré les (...)
De l’intimisme des pièces du Musée du Montparnasse à la froideur néo-classique de l’École des Beaux-Arts, en passant par le brillant cavalier seul de Bedri Baykam à la Pinacothèque de Paris, quelques éclats de peinture turque auront vivifié ce printemps parisien.
1953 : s’installent à Paris Remzi Rasa, Abidine Dino. Ils ont été précédés, de très loin ou de tout près, par Fikret Mualla, Avni Arbas, Nejad Devrim, Selim Turan, Mübin Orhon. Ils seront rejoints par Hakkı Anlı et Albert Bitran. De l’étroitesse de (...)
Vendredi noir : la Saison de la Turquie en France vient de connaître un sinistre épilogue ; hier, 9 avril, 18 h 30, à la mairie du X° arrondissement, l’association Elele, Migrations et Cultures de Turquie, fondée en 1984, annonçait son dépôt de bilan.
Elele est une association qui a œuvré pendant un quart de siècle en direction de l’intégration, de l’égalité hommes-femmes, avec le souci d’une approche globale, et non à court terme, ménageant des passerelles entre activités culturelles, éducatives, aide (...)
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