Le 12 septembre 2013 marque le 33e anniversaire noir du coup d’Etat militaire de 1980, deuxième phase d’un processus de militarisation dans tous les domaines du pays. En effet, le coup d’Etat du 12 mars 1971 avait déjà aboli ou détruit plusieurs droits et institutions démocratiques par l’application d’une répression sans précédent.
Le coup d’État de 1980 a complété la militarisation en imposant au pays une constitution raciste et despotique après une répression encore plus sauvage.
La constitution de 1982 (...)
Retour sur les verdicts du procès fleuve Ergenekon rendus le 6 août dernier, au travers d’un reader’s digest préparé par l’excellent site turc indépendant d’informations T24 sur les réactions d’un certain nombre de chroniqueurs de la presse écrite turque. J’ai parfois rajouté ou retranché une phrase ou deux de la sélection opérée pour rendre les textes plus intelligibles.
Quelques explications sur Ergenekon.
[ndt] Ergenekon serait le nom d’une organisation secrète ayant eu pour objectif de (...)
« C’était très drôle, une poignée de femmes, des centaines de policiers » : un entretien avec Ayşe Günaysu
La protestation des « Mères du Samedi », organisée par les défenseurs des droits de l’Homme et les familles de personnes disparues en détention est un exemple de désobéissance civile de long terme en Turquie. Ces protestations ont commencé le 27 mai 1995, et ont duré jusqu’en 1999. Elles se sont ensuite essoufflées, notamment en raison de l’état de santé des mères âgées des dispares, les participantes (...)
Le 12 septembre 1980 a marqué une rupture dans l’histoire contemporaine de la Turquie. Ce jour-là, l’armée s’empare du pouvoir et instaure un nouveau régime qui ne deviendra civil qu’en 1983. Trois décennies plus tard, cet événement continue de faire la « une » de l’actualité turque. Ainsi, le 4 avril 2012 s’est ouvert le procès des deux généraux putschistes encore en vie, dont l’ancien chef de la junte, Kenan Evren, âgé de 94 ans. Par ailleurs, lors des élections de juin 2011, le Parti de la justice et du (...)
En 1997 et en 2007, l’armée turque s’est confrontée au pouvoir islamiste sur la désignation du Premier ministre ou du chef de l’Etat. Une manoeuvre qui a réussi la première fois, pas la seconde.
Serait-ce au tour de l’armée égyptienne de prendre pour modèle l’armée turque ? (« Le modèle turc des généraux égyptiens ») Toutes deux ont récemment mené des manœuvres communes en Méditerranée. Et en procédant eux aussi à un soft coup d’État militaire, les généraux cairotes semblent emboiter le pas aux généraux turcs. (...)
Depuis des mois déjà, le gouvernement de Recep Tayyip Erdoğan ne fait plus mystère de sa volonté de faire le procès du coup d’Etat « post-moderne » qui, initié par le mémorandum du 28 février 1997, a eu de lourdes conséquences pour la mouvance islamiste dont l’AKP est issu. Cette démarche suspectée d’être revancharde est conduite sur deux fronts.
Côté face, des vagues successives d’arrestations (voir nos éditions des 16, 22 et 23 avril 2012 « Après le putsch de 1980, le coup d’Etat post-moderne de 1997… », « (...)
Sur la chaine de télévision Kanal 7, le 21 avril dernier, le vice-premier ministre Beşir Atalay, a estimé que l’ancien président de la République, Süleyman Demirel, était largement impliqué dans le coup d’État post-moderne de 1997. « Tout le monde sait le rôle qu’a joué Demirel à ce moment-là. Il était président de la République. Il a notamment présidé la fameuse réunion du 28 février du Conseil de sécurité nationale, et tout coordonné. Il a répondu aux attentes de l’armée, et mis la pression sur le gouvernement, (...)
Après la première rafle du 12 avril, qui avait débouché sur l’arrestation d’une trentaine de militaires à la retraite dont le général Cevik Bir (cf. notre édition du 16 avril 2012 : « Après le putsch de 1980, le coup d’Etat post-moderne de 1997… »), l’enquête sur le coup d’Etat post-moderne a connu un nouveau développement spectaculaire, le 19 avril, avec la mise en détention provisoire de 8 officiers. Cette fois, la prise de choix de ce coup de filet est le général Erol Özkasnak, qui était secrétaire général (...)
Une semaine à peine après le début du procès des putschistes de 1980 (cf. notre édition du 8 avril 2012 « La Turquie juge les putschistes de 1980 »), la Turquie a ouvert une autre boîte de Pandore de son histoire politique récente, celle du « coup d’Etat post moderne » de 1997. Jeudi 12 avril 2012, la police et la justice turques ont conduit, en effet, une rafle de grande ampleur dans plusieurs villes de Turquie (Ankara, Istanbul, Çanakkale…), pour arrêter une trentaine de militaires ayant participé à (...)
Au cours de la semaine qui vient de s’écouler, la Turquie a ouvert le dossier le plus noir de son histoire récente. Le 4 avril dernier, les audiences du procès des putschistes de 1980 ont commencé au palais de justice d’Ankara. L’événement a été rendu possible par la révision constitutionnelle de 2010, qui a levé l’immunité juridictionnelle dont bénéficiaient les auteurs du coup d’État du 12 septembre 1980 (cf. notre édition du 24 mars 2010 : « La révision constitutionnelle enfin dévoilée par le gouvernement. (...)