Par trois fois, le jour du vendredi, en utilisant les armes que leur avait données l’Etat, ils ont commis un coup d’Etat. A la première occasion, le peuple leur a administré une claque : le 27 mai (1960) avec le parti de la justice, le 12 mars (1971) avec le CHP et le 12 septembre (1980) avec l’ANAP. Nous nous sommes dits qu’ils en avaient alors tiré une leçon, mais voilà qu’avec le site Internet qu’ils avaient fondé sur le budget que leur avait alloué l’Etat, ils ont commencé à émettre “les (...)
12 septembre 1980 - 12 septembre 2010, trente ans exactement. Avec le référendum du 12 septembre dernier et l’approbation d’une réforme constitutionnelle par près de 58 % des électeurs, la Turquie referme la page, blanche, que lui avait ouverte le coup d’Etat du 12 septembre 1980. Elle lave son linge sale, essuie son lavage de cerveau.
Elle se débarrasse des derniers arcanes du pouvoir d’Etat hérité de la junte, des derniers symboles de ce coup de force qui assomma la société turque durant plus de 20 (...)
Émergence d’une troisième force en Turquie. Voilà bien le phénomène politique récent d’un pays porté lui-même par tout un faisceau d’émergences. Un pouvoir hégémonique tenu par l’AKP depuis 2002. Une opposition prostrée sur ses rengaines et clientèles, inapte à penser la conquête et encore moins l’exercice du pouvoir, masque institutionnel d’une armée en retrait, ayant perdu son pouvoir de tutelle. Et pourtant, comme en écho à ce que nous évoquions la semaine dernière au sujet de la diplomatie, le jeu politique (...)
Toute la presse turque ou presque se souvient ce matin du coup d’Etat du 27 mai 1960. La presse libérale et pro-gouvernementale fustige en particulier ce qu’elle considère comme l’un des événements les plus sombres de l’histoire contemporaine turque. Publiant une série de photos inédites du procès des membres du gouvernement démocrate et de l’exécution d’Adnan Menderes, Zaman annonce notamment : « Voici les documents de la honte du 27 mai ! ». Les autres quotidiens, à l’exception de Cumhuriyet, s’attardent (...)
Delphine Nerbollier, Istanbul
Près de trente ans après le coup d’Etat, un ancien prisonnier politique a racheté les droits d’une chanson conçue comme un instrument de supplice et en interdit la diffusion
Cem Yilmaz est l’un des rares citoyens turcs à avoir pris sa revanche sur les auteurs du coup d’Etat du 12 septembre 1980. A l’époque, il a 19 ans et milite dans une organisation d’extrême gauche, Dev-Sol. Arrêté quelques mois avant le putsch, il sera incarcéré durant plus de trois années, notamment au (...)
Se poser la question du timing de l’AKP et de ses supporters dans la problématique du passage d’un régime de tutelle militaire à un régime authentiquement démocratique est une responsabilité à relever sans plus attendre. C’est le droit et le devoir de tout socialiste, de tout démocrate, de toute personne ayant pour horizon une Turquie soucieuse de liberté et de justice.
« Hé ! Trouve-toi un autre jouet que le peuple maintenant !... »
Tout le monde en a certainement conscience mais il n’est pas (...)
Un récent article de l’expert américain d’origine turque, Soner Çağaptay (photo), dans le Foreign Policy Journal, “What’s Behind Turkey’s Coup Arrests ?” provoque depuis quelques jours l’émoi de la presse pro-gouvernementale en Turquie et en particulier celui des journaux du groupe Zaman, réputés proches de la confrérie de Fetullah Gülen. Responsable d’un programme turc au sein du “Washington Institute for Near East Policy” (WINEP), un think tank américain considéré comme pro-israélien, Soner Çağaptay, (...)
En votant en force, début juillet, une loi qui vise à réduire les compétences des tribunaux militaires, les députés turcs ont adopté une réforme cruciale pour la démocratisation du pays, réclamée de longue date par l’Union européenne. Désormais un soldat ou un officier en exercice, qui s’est rendu coupable de crimes graves, pourra être jugé par une cour civile, comme n’importe quel citoyen.
Cette modification législative a déclenché une nouvelle passe d’armes entre le gouvernement, dirigé par les (...)
Un article intéressant qui reprend dans le détail le processus de ré-islamisation de la Turquie sur ces 60 dernières années. L’auteur ne semble pas être favorable à l’intégration européenne de la Turquie ni du point de vue européen, ni du point de vue turc, en prétextant que la démocratisation est incompatible avec la sauvegarde de la laïcité en Turquie ! Raison de plus de soutenir une Turquie Européenne pour démontrer que la démocratie n’est pas un moyen mais une fin en soi !
Les sénateurs ont supprimé (...)
Au soir du 27 avril 2007, les forces armées turques publiaient sur leur site internet un mémorendum décrivant en des termes alarmistes la situation de la laïcité en Turquie, s’inquiétant de la passivité des autorités publiques et assurant qu’elles restaient déterminées à tout faire pour préserver la République léguée par Atatürk.
Cette publication, intervenue dans le contexte de l’élection présidentielle et rappelant les manœuvres qui s’étaient produites dix ans plus tôt pendant « le coup d’Etat post-moderne (...)