Deniz Gamze Ergüven, réalisatrice franco-turque, signe à 35 ans un premier film coup de poing autour du destin de cinq sœurs dans la Turquie contemporaine. Film brillant amplement salué par la critique, véritable hymne à la révolte des femmes, il représentera la France à l’Oscar du meilleur film étranger 2016.
Sous le soleil de juin, dans la Turquie d’aujourd’hui, loin des lumières d’Istanbul, dans un village perdu sur les bords de la Mer Noire, des jeunes filles, aux cheveux démesurément longs qui (...)
Symbole. A la frontière syrienne, elle a fait alliance avec les Kurdes. Portrait d’une héroïne.
De notre envoyé spécial à Mardin (Turquie), Sébastien de Courtois
C’est d’un pas pressé que la jeune femme pénètre dans son bureau. Élancée, les cheveux découverts, elle porte une petite croix autour du cou. Il est 9 heures du matin. La mairie de Mardin bourdonne déjà comme une ruche. Ce sont des employés, des quémandeurs, une famille de réfugiés irakiens qui attend sagement son tour devant le bureau d’aide (...)
Même en France, il s’avère qu’il peut encore arriver à une députée de faire l’objet de remarques sexistes à l’Assemblée Nationale. Lors du débat sur la réforme des retraites le 8 octobre dernier, la députée écologiste Véronique Massonneau qui défendait un amendement a été interrompue par le député UMP Philippe Le Ray qui s’est moqué de sa collègue en imitant les « caquètements » d’une poule.
On peut être déçu de l’irresponsabilité d’un élu donnant un tel exemple de grossièreté à un moment où les personnages (...)
L’AKP, Recep Tayyip Erdogan et les événements de la place Taksim vus par Mahan Doğrusöz, militante féministe à Istanbul
Mahan Doğrusöz a 43 ans. Psychologue de formation, elle est une féministe stambouliote convaincue. Pour elle, les événements de la place Taksim sont une véritable révolution. Comme les manifestants, elle dénonce les manœuvres d’Erdogan pour rompre avec la République laïque. Et rogner insidieusement sur les acquis des femmes. Interview.
Le figaro.fr/madame. - Peut-on parler de régression (...)
8 mars 1997, 8 mars 1998... C’est avant tout la guerre que dénoncent les femmes, malgré les tentatives de contrôle de ces journées par le pouvoir. Le samedi 8 mars 1997, journée des femmes, nous étions dans la période agitée de la fin du gouvernement Refahyol, une semaine seulement après le « coup d’Etat en douceur » du 28 février. Le gouvernement était co-dirigé par Tansu Çiller, une femme qui était en fait au pouvoir depuis 1993, avec une brève interruption de mars à juin 1996. Elle a été la première (...)
Le 1er Août Pinar Selek sera encore jugée
Pınar Selek sera encore déférée devant la justice le 1er août 2012, en pleines vacances lorsqu’ Istanbul sera désertée. C’est la poursuite d’un acharnement judiciaire qui dure depuis 14 ans. Alors que son affaire est déjà achevée, et clairement terminée depuis longtemps.
Elle a été accusée il y a 14 ans, d’avoir posé une « bombe » dans le Marché aux épices d’Istanbul. En réalité, elle a été visée pour ses activités de sociologue travaillant sur les militants du PKK, (...)
Avec l’effondrement des régimes socialistes et la récente domination des modèles démocratiques occidentaux, après l’intervention militaire de 1980, le concept de société civile commença à être regardé en Turquie comme un outil pour éradiquer le totalitarisme d’état et promouvoir la démocratisation. De nombreuses organisations de société civile virent le jour pour fournir une protection contre l’étatisme autoritaire ou pour éliminer les pressions de l’État. Malgré la présence de plus de 60 000 organisations de (...)
La grande affaire qui secoue la Turquie, désormais, est la remise en cause de l’avortement légal. Le premier ministre Recep Tayyip Erdogan en a fait une cause nationale, nationaliste même. Le vendredi 25 mai, devant les sections féministes du parti AKP (gouvernemental), il a comparé l’avortement à un meurtre, pire, un acte « qui relève de la conspiration contre les intérêts de la Turquie » (cf. l’article de Guillaume Perrier, Le Monde, 30 mai 2012 : « M. Erdogan, “gardien du vagin des femmes turques” »). (...)
Alors que la vie politique turque connaissait depuis une dizaine de jours une phase de tensions provoquées par les déclarations du ministre de l’intérieur sur le drame d’Uludere (cf. notre édition du 31 décembre 2012 : « 35 villageois kurdes tués par une frappe aérienne ») et les réactions qui s’en sont ensuivies, Recep Tayyip Erdoğan a ouvert une polémique sur un tout autre terrain. Le 25 mai 2012, s’exprimant devant la branche féminine de son parti à Istanbul, le premier ministre a condamné (...)
La Turquie a adopté le 8 mars dernier la loi sur la protection de la famille et de la prévention de la violence faite aux femmes, une adoption présentée par l’AKP comme un « cadeau fait aux femmes », le jour précisément où ces dernières sont célébrées dans le monde entier. Si les mouvements féministes turcs peuvent se réjouir d’une telle avancée, plusieurs ombres sont toutefois portées au tableau, à commencer par l’attitude du gouvernement et de sa ministre Fatma Şahin qui n’a pas été sans ambiguïté. Retour (...)