Le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays permettra la réouverture de leurs frontières terrestres, fermées depuis 1993. Un accord accueilli sur place avec soulagement.
Ruben Grdzelian | Golos Armenii
Ici, la vie s’est arrêtée le 12 juillet 1993. Martin Guevorguian est le chef de la dernière gare arménienne de la ligne Kars-Akhourik-Gumri, qui a été bloquée par la Turquie. En entendant le bruit de pneus d’une voiture qui approchait, il est sorti voir ce qui se passait. Il pensait (...)
La Turquie et l’Arménie signeront le 10 octobre à Zurich un accord en vue de l’établissement de relations diplomatiques, selon un responsable gouvernemental turc. La Suisse joue le rôle de médiateur entre Ankara et Erevan depuis deux ans.
“Il est prévu que l’accord soit signé le 10 octobre à Zurich”, a déclaré dimanche à l’AFP le responsable turc sous couvert de l’anonymat. Les ministres des affaires étrangères des deux pays signeront deux protocoles dont les contenus ont déjà été acceptés de part et (...)
Souvent accusé d’être tombé dans l’inertie depuis sa reconduite au pouvoir en 2007, le gouvernement de l’AKP paraît en être sorti pendant l’été, en rouvrant en fanfare plusieurs dossiers, qui étaient menacés d’enlisement. Après avoir lancé son ouverture démocratique visant à trouver une solution à la question kurde (cf. nos éditions des 30 juillet, 9 août, 13 août, 20 août et 2 septembre 2009) le voilà qui vient de signer un accord avec Erevan qui devrait prochainement permettre une ouverture de la frontière (...)
Zerin Elci, Nicosie
La Turquie veut aller au-delà de l’établissement de relations diplomatiques avec l’Arménie et normaliser les relations dans tout le Sud-Caucase, déclare le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, dans une interview accordée tard lundi soir à l’agence Reuters.
Par un communiqué commun diffusé lundi, l’Arménie et la Turquie se sont rapprochés d’une normalisation de leurs relations et d’une réouverture de leur frontière commune en se donnant six semaines pour y parvenir.
Mais (...)
Les gouvernements turc et arménien ont fait preuve d’un courage politique certain et ont pris des risques, en signant le 31 août dernier, un accord qui doit conduire à la normalisation de leurs relations diplomatiques (cf. notre édition du 1er septembre 2009). Cet accord déclare, en effet, que les deux pays examineront deux protocoles qui devront être signés par leurs gouvernements, dans un délai de 6 semaines, avant d’être ensuite ratifiés par leurs parlements. Le premier protocole pose le principe (...)
Après des mois de négociations silencieuses sous le patronage de la Suisse, la Turquie et l’Arménie ont annoncé, lundi 31 août, leur intention d’établir des relations diplomatiques dès l’automne, ouvrant la voie à une normalisation rapide de leurs rapports. Ankara et Erevan doivent faire ratifier la décision par leur Parlement respectif, après six semaines de « consultations politiques internes ». Selon le calendrier prévu, des missions diplomatiques seront envoyées de part et d’autre le 1er novembre. La (...)
« Si les relations entre la Turquie et l’Arménie se normalisent, l’Arménie aura ainsi l’occasion de sortir des griffes de la Russie. La Turquie en tant que membre de l’Otan doit aider l’Occident en arrachant l’Arménie de la Russie » écrit le « Washington Post ».
Le quotidien reprend « si la Turquie ouvre sa frontière l’Arménie qui n’a pas de frontière maritime aura la possibilité d’avoir accès aux ports de la Mer Noire et la Méditerranée et sera moins dépendante du transit par la Russie.
Mais l’Arménie devra (...)
Le futur gazoduc South Stream passera bien par les eaux territoriales de la Turquie. L’accord a été signé ce jeudi à Ankara par le Premier ministre russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan. Ce gazoduc doit desservir l’Europe du Sud en contournant l’Ukraine. Il sera construit par le géant russe Gazprom en alliance avec la compagnie nationale italienne. Le Premier ministre italien Silvio Berlusconi a assisté au rendez-vous. Au total, une quinzaine d’accords dans le domaine de (...)
Une méconnaissance profonde
Ces positions et cette imbrication de nos destins ne laissent pas les peuples indifférents à l’autre. Cela rappelle l’incompréhension d’un siècle entre l’Allemagne et la France puis le fait que ces deux pays ont été le moteur principal de la communauté européenne pendant 30 ans. Entre l’Europe et la Turquie, il semble exister un fossé d’incompréhension, généralement dû à la méconnaissance et la peur mutuelles dues à des raisons historiques. Certains Européens ne comprennent pas (...)
Il est désormais nécessaire que Turcs et Arméniens passent à la phase orale, qu’ils commencent à se parler.
Mon article a deux objectifs : premièrement, tendre un miroir aux nationalistes turcs ; deuxièmement, montrer avec qui et dans quelle écuelle mangent ceux qui nous ont qualifié de « traîtres à la patrie » lors de la Campagne de Pardon aux Arméniens.
J’étais invité dans les environs d’Avignon à un festival arménien pour parler de cette campagne de pardon. Nous nous trouvions avec des gens vraiment (...)