Les membres de l’Association des Avocats Progressistes, parmi lesquels les avocats Taylan Tanay et Efkan Bolaç, dont le client Ahmet Koca a été passé à tabac par 7 officiers de police de la municipalité de Fatih à Istanbul, ont lancé un dispositif de ligne d’urgence pour combattre l’usage « excessif la force » par la police, explique le quotidien Akşam (Le Soir). Le projet est soutenu par l’Association du Barreau d’Istanbul et la Chambre Médicale d’Istanbul. Le Barreau d’Istanbul soutient aussi le projet connexe nommé « Conseil de la Torture », qui fournit une représentation légale aux victimes de torture.
Le Conseil se composera de 5 Avocats à plein temps, et 200 Avocats issus de l’Association des Avocats Progressistes qui offriront leurs temps et leurs services bénévolement. Dés qu’une victime de brutalité policière appellera la ligne d’urgence , l’avocat le plus proche de la zone arrivera sur les lieux. La Chambre Médicale d’Istanbul aidera en remplissant des rapports de médicaux d’urgence. Le dispositif ne sera initialement implanté qu’à Istanbul, bien que l’objectif soit de l’étendre aux autres provinces.
« Le conseil acceptera les interventions d’urgence. Notre numéro est le 444 155 9, parce que nous voulions qu’il rappelle celui de « Police Imdat » (SOS police) [de la police nationale turque]. Quand les gens composent le 155, ils appellent la police, quand ils feront le « 155 9 » ils nous appelleront. Les avocats seront des bénévoles. Il y a aura un constitution d’un dossier personnel et établissement d’un certificat. Le conseil accepte les demandes écrites, individuelles ou téléphoniques. La ligne d’urgence est ouverte 24 heures sur 24. Nous lancerons les procédures judiciaires en faveur des victimes en allant d’abord sur la scène du crime. Nos objectif dans un premier temps seront de protéger les individus de la torture, puis de déposer des plaintes et ensuite de suivre les affaires en cours. Nous suivrons le processus de bout en bout. Dans un second temps, la Chambre Médicale désignera des médecins et des certificats seront délivrés après l’examen des victimes. Si nécessaire, une assistance psychologique sera fournie » » a déclaré Tanay aux reporters lors de la conférence de presse.
Plus tôt ce mois-ci, Emrah Barlak a été abattu par un officier de police au cours d’une altercation survenue lors d’un accident de la circulation à Izmir. Lors de l’incident du 13 août, M. Barlak, 26 ans, fut tué et 3 autres personnes ont été blessées après qu’un policier ait ouvert le feu dans une rixe entre officiers et 3 hommes dont la voiture venaient de heurter un véhicule de patrouille.
Encore plus tôt cet été, 7 officiers de polices furent filmés par une caméra en train de frapper Ahmet Koca à Istanbul. L’enregistrement amateur avait été révélé le 20 juin, montrant au moins 7 policiers frappant M. Koca à coups de pieds et de matraques suite à une dispute consécutive à un accident de la circulation. M. Koca tentait d’emmener une de ses proches enceintes à l’hôpital lorsque l’incident est arrivé. Les officiers furent relâchés après avoir été interrogé par le procureur, et un procès fut intenté contre M. Koca, demandant à ce qu’il soit condamné de 1 an et demi à 5 ans de prison pour « résistance à des agents de police » et « insulte à un fonctionnaire », conformément aux plaintes déposés par les 7 policiers.
« Cette vague de brutalités policières nous rappelle les années 1990. C’est pourquoi nous demandons pour qu’il ait une “tolérance zéro” pour la torture et les tortionnaires » a déclaré l’avocat de M. Koca, Efkan Bolaç.
La ligne « SOS Police » sera active après les vacances de Şeker Bayramı [1] a déclaré le juriste Taylan Tanay à Hürriyet Daily News. Elle fonctionnera 24 heures sur 24 avec l’assistance d’avocats enregistrés au barreau d’Istanbul ayant au moins 5 ans d’expérience. Il a dit que le conseil publierait un communiqué sur l’ensemble des affaires traitées tous les 3 mois. Le communiqué listera les postes de police dans lesquels les cas de torture auront augmentés pour mettre en garde les citoyens. « Nous attendons du Ministre de l’Intérieur et des fonctionnaires de la sécurité de prendre les mesures nécessaires en fonction du contenu de ces rapports » a dit M. Tanay.