Dernier ajout : 16 novembre 2015.
Cet article fait suite à mon témoignage sur le retour en France de Sevil Sevimli. Après les retrouvailles et 24 heures passées avec sa famille nous avons repris la route heureux d’avoir enfin pu rencontrer ceux et celles avec lesquels nous avions mené ce combat.
De retour à la maison, je parcours la presse, lis les réactions des lecteurs, après l’euphorie de la victoire, je me sens accablé par le travail colossal qu’il reste à accomplir. La Turquie et son régime politique restent finalement très (...)
Ne devrions-nous pas considérer la Turquie non pas comme un cas de despotisme asiatique retardataire, mais au contraire comme un pays en avance sur l’Europe ? Ne sommes-nous pas des Turcs en sursis ? Le système de perversion du droit que nous observons en Turquie ne va-t-il pas devenir ordinaire en Europe et dans le monde, n’est-ce pas déjà le cas dans une certaine mesure ?
La coopération policière et judiciaire entre la Turquie et les pays de l’Union européenne a atteint un degré élevé, et les (...)
Le tribunal qui a acquitté trois fois la sociologue Pinar Selek a “révoqué” sa décision d’acquittement après le changement des juges. Je mets cette révocation entre guillemets car ceci n’est pas possible en droit. Si elle s’avérait possible, cela deviendrait absurde et on ne parlerait donc plus de droit. Mais laissons de côté la philosophie et entamons l’autopsie de cette affaire bizarre.
L’historique de l’affaire
1) Le 9 juillet 1998, une explosion se produit dans le Marché aux épices d’Istanbul. Un (...)
Plus nous tarderons et peinerons à nous entendre avec les Kurdes de Turquie, plus la situation prendra une dimension inextricable, plus notre société perdra l’équilibre.
Que le Premier ministre Erdogan ait récemment pu dire « qu’on pouvait discuter avec Imrali [île-prison sur laquelle est enfermé Abdullah Öcalan, leader du PKK, NdT] et que le processus d’Oslo pouvait être poursuivi [Processus de négociations secrètes avec le PKK en 2008, NdT], pourrait constituer un point de rupture vers la fin de cette (...)
Toute idée, toute idéologie qu’on n’aurait pas frappée du sceau de « l’impertinence », « de la blague » ou de l’humour, peut se transformer en instrument de mort.
Il y a quelque temps, j’ai pris part, dans cette même colonne, à une discussion sur la question de l’homosexualité en Turquie. Des confrères avaient abordé le sujet et je poursuivais en disant que si ce genre de débats pouvait très bien ne pas faire évoluer l’orientation sexuelle des gens, il pouvait au moins avoir l’avantage de « modifier, ne (...)
Allons droit au but : l’Europe est en train de perdre la Turquie. Perspective qui devrait réjouir le Français de souche moyen ; pas forcément l’Européen convaincu. Mais peu importe après tout, si après l’euro, l’UE perd la Turquie, on n’aura rien cédé sur les fondamentaux : Vercingétorix et Jeanne d’Arc, sabres au clair dans le grand bain de la mondialisation...
Mais revenons à nos moutons ; l’UE est en train de perdre la Turquie :
non seulement, faute de pouvoir lui offrir quelque perspective crédible, (...)
Orhan Kemal Cengiz nous raconte comment, sur son chemin, la Turquie vient de croiser un officier arménien et un Atatürk anatolien...
Deux moines Zen, Tanzan et Ekido, vont le long d’une route rendue passablement boueuse par la pluie. Approchant d’un village, ils voient une jeune femme hésitant à franchir la mer de boue s’étalant devant elle. Si elle traverse, elle salit sa robe en soie. Tanzan comprend tout de suite la situation, attrape la fille et la fait passer de l’autre côté. Les moines (...)
Le niveau de développement d’un pays se mesurerait-il au goût de ses tomates ? Un brin de provocation, une grosse pincée de sel, voilà à quoi se résume la dégustation de la tomate aujourd’hui en Turquie. Le phénomène est général - et capital - qui fait des tomates turques de lointains avatars des gelées d’outre Manche. Explications.
Il y a dix ans encore, aucun Français rompu aux flasques rougeurs légumières servies en guise de tomates ne manquait de souligner la qualité des tomates turques : fermes et (...)
Notre jeune ami Burak est chargé de cours à l’Université en Allemagne ; il envoie un mail : « Alors que nous parlons de citoyenneté constitutionnelle et de droits individuels, les Kurdes parlent maintenant de tout autre chose. » Il fait référence à l’entretien accordé par Imam Tasçier, le président de l’Association kurde démocratique et révolutionnaire (DDKD), à Nese Düzel du journal Taraf dans son édition du 6 août dernier.
En parlant très ouvertement, Taşçıer tente de nous ouvrir les yeux. Il dit la chose (...)
’Puisque tu as accumulé plus de puissance qu’aucun autre homme d’État, y compris Atatürk, donne et réforme avant qu’il ne soit trop tard ; enterre les morts, tant que tu es puissant ; on ne vit pas avec les morts.’
Au sud, les Kurdes encerclent l’État turc. Ils l’ont d’abord encerclé depuis l’Irak et ses 331 km de frontière avec la Turquie, puis à présent sur les 877 km de frontière avec la Syrie. Qu’ils viennent demain flanquer la Turquie sur les 454 km de la frontière iranienne, et la boucle sera bouclée. (...)