Bon sang cher lecteur, la nouvelle m’a laissé sur mon séant ! Le 22 décembre dernier, lors d’une émission de télévision en direct, Recep Tayyip Erdoğan a révélé qu’il était espionné, quatre dispositifs d’écoute ayant été découverts à son domicile, notamment dans son bureau ! Disert l’intéressé l’a été sur l’événement en lui-même, malheureusement il est resté plus circonspect sur la date de cette surprenante découverte et sur les origines de cet inconvénient fâcheux, faisant allusion aux activités occultes de l’Etat (...)
Les récents propos de Recep Tayyip Erdoğan laissant entendre que la séparation des pouvoirs gênait le bon fonctionnement des institutions, ont généré une polémique qui donne un tour inattendu au débat toujours latent, dans ce pays, sur les changements constitutionnels et politiques. S’exprimant à Konya, le 17 décembre 2012, pour regretter entre autres, le retard pris dans la rénovation des institutions hospitalières de la ville, le premier ministre a en effet estimé que le système politique turc avait (...)
La guerre des mots entre le gouvernement et l’opposition, déjà latente lors de la célébration du « Kurban bayramı – Eid al-Adha », la semaine dernière, et sur laquelle nous nous étions attardé, lors de notre précédente chronique (cf. notre édition du 28 octobre 2012 : Pas de trêve politique en Turquie pour les fêtes !), s’est muée en un affrontement beaucoup plus ouvert à l’occasion de la célébration de la fête nationale. Le 29 octobre 2012, à Ankara, près de 50 000 personnes se sont massées en effet sur la (...)
Plus nous tarderons et peinerons à nous entendre avec les Kurdes de Turquie, plus la situation prendra une dimension inextricable, plus notre société perdra l’équilibre.
Que le Premier ministre Erdogan ait récemment pu dire « qu’on pouvait discuter avec Imrali [île-prison sur laquelle est enfermé Abdullah Öcalan, leader du PKK, NdT] et que le processus d’Oslo pouvait être poursuivi [Processus de négociations secrètes avec le PKK en 2008, NdT], pourrait constituer un point de rupture vers la fin de cette (...)
Toute idée, toute idéologie qu’on n’aurait pas frappée du sceau de « l’impertinence », « de la blague » ou de l’humour, peut se transformer en instrument de mort.
Il y a quelque temps, j’ai pris part, dans cette même colonne, à une discussion sur la question de l’homosexualité en Turquie. Des confrères avaient abordé le sujet et je poursuivais en disant que si ce genre de débats pouvait très bien ne pas faire évoluer l’orientation sexuelle des gens, il pouvait au moins avoir l’avantage de « modifier, ne (...)
Quand le gouvernement turc a été sollicité pour intervenir pour le libération de Sevil Sevimli, il s’est retranché derrière une prétendue « indépendance de la justice ».
Cet article montre que l’autonomie du pouvoir judiciaire est très relative en Turquie et que, lorsqu’il s’agit de sujets sensibles pour lequel l’état ne tolère pas de discussion, il sait passer outre les prérogatives de la justice et même celles du parlement en leur donnant des « consignes » sans se soucier le moins du monde de leur (...)
Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan n’a jamais été vraiment féministe, mais les femmes en Turquie sont furieuses contre ses derniers propos sur l’avortement. Les critiques disent qu’il essaie de détourner l’attention d’un scandale impliquant un massacre de civils kurdes l’an dernier.
Six lettres, chacune longue de quelques centimètres, écrites sur sa peau nue – c’était la contribution de Madonna à la guerre des cultures en Turquie. Tous ceux qui ont vu les mots « No Fear (Même pas peur !) » (...)
’Puisque tu as accumulé plus de puissance qu’aucun autre homme d’État, y compris Atatürk, donne et réforme avant qu’il ne soit trop tard ; enterre les morts, tant que tu es puissant ; on ne vit pas avec les morts.’
Au sud, les Kurdes encerclent l’État turc. Ils l’ont d’abord encerclé depuis l’Irak et ses 331 km de frontière avec la Turquie, puis à présent sur les 877 km de frontière avec la Syrie. Qu’ils viennent demain flanquer la Turquie sur les 454 km de la frontière iranienne, et la boucle sera bouclée. (...)
Avez-vous jamais essayé d’analyser l’AKP par périodes ? Au-delà de 2004, n’essayez pas. Parce qu’à force de vouloir mettre, dans les mêmes cases et périodes, des choses si contradictoires survenues en l’espace de quelques jours, vous avez des chances de finir à Saint-Anne. Les exemples sont légion. On annonce l’accord sur les protocoles avec l’Arménie, 21 jours plus tard, Erdoğan se rend à Bakou et annule pratiquement l’affaire. On lance TRT-6, la chaîne publique en langue kurde, et trois mois et demi plus (...)
Alors que la Turquie affiche un taux de croissance qui fait rêver le reste du monde, dû à la longévité du gouvernement issu du parti islamo-conservateur AKP –, l’envers de ce tableau devient alarmant : un pouvoir hégémonique exerce une répression judiciaire toujours accrue sur les universitaires, chercheurs, éditeurs, étudiants et journalistes. Des vagues d’arrestations massives font régner la peur dans tous les milieux démocrates. La justice maintient des mois ou des années les prévenus sur la base (...)