Des millions de musulmans à travers le monde idolâtrent le prédicateur turc Fethullah Gülen, qui aime se présenter lui-même comme le Gandhi de l’Islam. Son Mouvement Gülen dirige des écoles dans 140 pays et promeut le dialogue œcuménique. Mais ses ex-membres le décrivent comme une secte, et certains pensent que l’organisation secrète conspire afin d’étendre son pouvoir en Turquie.
La fille chante un peu faux, mais l’audience n’en est pas moins extrêmement enthousiaste. Elle chante une chanson turque, bien (...)
Le dede Muharrem Ercan a demandé comment leur communauté alevi pourrait obtenir des permis de construire des lieux de culte alévis légaux alors que l’Etat turc refuse toujours de les reconnaitre comme lieux de cultes officiels, en réponse à une récente déclaration du Premier Ministre Recep Tayyip Erdoğan qui a appelé le tekke de Karacaahmet « une aberration ».
Muharrem Ercan, un dede de la minorité de Turquie historiquement persécutée et président de l’association Culturelle de karacaahmet à (...)
La Cour d’Appel Suprême de Turquie a émis un décret contre une organisation non-gouvernementale (ONG) qui construit des « cem evi », les maisons de culte traditionnelles de la minorité alévie du pays. Seules les mosquées et les masjids constituent des lieux de culte appropriés, a indiqué la Cour d’Appel dans son verdict.
La Septième Chambre Civile de la Cour d’Appels Suprême a cassé la décision d’une cour locale le mercredi 25 juillet 2012 et a statué contre l’Association de Construction de Cemevi de (...)
Hz Mevlâna Muhammed Celâl-ed-Din Rûmi, père spirituel de la confrérie des derviches tourneurs - les mevlevis - et plus grand poète mystique de tous les temps, s’est éteint à Konya le 17 décembre 1273 laissant deux fils derriere lui. La descendance en ligne directe n’a cessé de s’étoffer jusqu’à aujourd’hui et un nouveau garçon vient de naître le 1er août 2012. La famille Çelebi est une des plus vieilles familles au monde et inclut 26 générations... Même si un arbre généaologique existe, il n’est guère possible (...)
Rédacteur en chef du quotidien Taraf et romancier, Ahmet Altan moque la dérive conservatrice du parti au pouvoir, qui laisse par ailleurs en plan les vrais problèmes. Dernière exemple en date : le Premier ministre Erdogan a annoncé l’installation de salles de prière dans les opéras.
Autant les militaires et leurs alliés ont, il n’y a pas très longtemps, hypocritement instrumentalisé la « laïcité » pour opprimer les musulmans pratiquants, autant le Premier ministre utilise la « religion » pour taper sur la (...)
Depuis des mois déjà, le gouvernement de Recep Tayyip Erdoğan ne fait plus mystère de sa volonté de faire le procès du coup d’Etat « post-moderne » qui, initié par le mémorandum du 28 février 1997, a eu de lourdes conséquences pour la mouvance islamiste dont l’AKP est issu. Cette démarche suspectée d’être revancharde est conduite sur deux fronts.
Côté face, des vagues successives d’arrestations (voir nos éditions des 16, 22 et 23 avril 2012 « Après le putsch de 1980, le coup d’Etat post-moderne de 1997… », « (...)
Zeynep Altıok Akatlı est née en 1968. Elle est l’auteur d’un livre remarqué de portraits d’artistes et d’écrivains, amis de ses parents : Yıldız İzi. Ces personnalités ont accompagné son enfance : « Je me suis construite à leur contact, dit-elle avec modestie, des gens simples, issus souvent des köy enstitüsü [Instituts culturels ruraux lancés dans les années 1930 puis progressivement abandonnés dans les années 1940. Leur influence ainsi que leur souvenir restent majeurs pour la gauche turque]. J’ai écrit leurs (...)
À quoi sert Atatürk dans la Turquie d’aujourd’hui ?
Un tel culte de la personnalité, une telle langue de bois sont étonnants dans un pays qui n’est pas une dictature. Mais la république de Turquie est un État autoritaire contrôlé par l’armée, où s’exerce une coercition avec la complicité d’une grande partie des citoyens, grâce à l’efficacité du discours idéologique, véhiculé notamment par l’école. Le culte d’Atatürk est justement la clé du système coercitif. Il est effectivement un bouclier que l’on oppose comme (...)
Le culte
La dévotion a ses dates particulières, notamment lors des cinq fêtes officielles, qui sont toutes liées à la personne et à la geste d’Atatürk. Elle a aussi ses temples, le mausolée d’Atatürk, qui domine la capitale (Anıtkabir), et le monument de la république, place de Taksim à Istanbul. Partout, des monuments sont le point focal de toutes les célébrations et actions de grâce, le lieu central de toute localité turque.
Le mausolée est un lieu où l’on est « face à face avec Atatürk ». C’est à (...)
Dans un éditorial précédent : « La Turquie est-elle une démocratie ? » nous avions évoqué la dévotion dont est l’objet Atatürk et l’élévation de l’ataturquisme au niveau d’une religion par les kémalistes. Ce texte publié initialement en 2002 dont voici une première livraison, vient étayer cette thèse avec des citations de la presse turque des années 90. Vingt ans plus tard, contrairement à ce qu’on aurait pu attendre après le « règne » de l’AKP le culte a été préservé et son « clergé », constitué par l’armée, (...)
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