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Le premier ministre turc propose sa médiation dans le conflit israélo-palestinien

mardi 3 mai 2005

Le Monde - 02/05/2005

Al’occasion de sa visite en Cisjordanie, le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s’est dit disposé à servir de médiateur dans le conflit israélo-palestinien. M. Erdogan s’est entretenu, lundi 2 mai, à Ramallah avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ainsi que le premier ministre, Ahmad Qoreï.

Avant le début des entretiens, il avait déposé une gerbe et s’était recueilli sur la tombe du défunt leader palestinien, Yasser Arafat, dans la cour de la Mouqata’a, le quartier général de l’Autorité palestinienne. Dans la matinée de lundi, M. Erdogan s’était rendu sur l’Esplanade des mosquées à Jérusalem, où il était accompagné de son épouse, voilée.

Le premier ministre turc a affirmé lors de son entretien qu’il allait « faire tout ce qu’il peut » pour faire avancer le processus de paix, si Israël et les Palestiniens sollicitent son aide. « Nous avons fait savoir aux deux parties, avec lesquelles nous entretenons d’excellentes relations, que nous sommes entièrement prêts à faire tout ce que nous pouvons pour contribuer à la paix », a déclaré M. Erdogan à l’issue de l’entretien avec le leader palestinien. « Il revient aux deux parties de déterminer le type d’aide que nous pouvons apporter et nous nous en acquitterons », a-t-il ajouté.

« Le premier ministre turc est un hôte important et sa visite reflète un sérieux effort de faire avancer le processus de paix et élargir le rôle de la Turquie au Proche-Orient », a déclaré un haut responsable au ministère palestinien des affaires étrangères, Majdi Al-Khaldi. En effet, M. Erdogan avait proclamé en Israël, dimanche, la disposition de son pays de servir de médiateur dans le conflit israélo-palestinien et d’offrir de l’aide économique aux Palestiniens après le retrait israélien, prévu cet été, de la bande de Gaza.

ISRAËL S’OPPOSE À UNE MÉDIATION TURQUE

Le ministre des affaires étrangères israélien, Sylvan Shalom, s’est toutefois déclaré lundi opposé à une éventuelle médiation de la Turquie dans les négociations avec les Palestiniens. « Nous disons à la Turquie, à la Russie et à d’autres pays que pour se rendre de Jérusalem à Ramallah il ne faut que 30 minutes et qu’il est donc possible de se rencontrer sur place sans aller à l’étranger », a affirmé M. Shalom à la radio publique.

La visite en Israël de M. Erdogan, qui est issu de la mouvance islamique, est intervenue après une période de nette détérioration des relations entre la Turquie et Israël, liés par un partenariat stratégique depuis 1996. Ces relations ont été mises à mal par les très violentes critiques de M. Erdogan contre la politique, jugée trop musclée, d’Israël à l’égard des Palestiniens.

Ses entretiens avec la direction palestinienne à Ramallah ont eu lieu quelques heures après la mort d’un activiste palestinien et d’un soldat israélien dans un accrochage dans le nord de la Cisjordanie. Shafiq Abdelghani, un activiste du Djihad islamique, âgé de 35 ans, et le soldat Dan Talasnikov, 21 ans, ont été tués dans l’échange de tirs lors d’une incursion de l’armée dans le village de Saïda dans la région de Tulkarem, où Israël avait transféré, le 22 mars, des responsabilités sécuritaires aux Palestiniens.

DÉMISSION

Sur le front politique, le ministre israélien chargé des relations avec la diaspora, Nathan Chtcharansky, a démissionné du gouvernement pour protester contre le retrait de la bande de Gaza, prévu cet été, a annoncé une porte-parole du ministre.

M. Chtcharansky a présenté sa lettre de démission lors du conseil des ministres, justifiant son geste par son opposition totale à l’évacuation de la bande de bande de Gaza et des 8 000 colons installés dans cette région, a ajouté la porte-parole.

M. Chtcharansky, un ancien dissident russe, avait fondé le parti russophone Israël Be Aliya, qui a ensuite fusionné avec le Likoud du premier ministre Ariel Sharon. Il avait ensuite été l’un des chefs de file de l’aile dure du grand parti de la droite qui s’est systématiquement opposé au projet de retrait de la bande de Gaza.

Par ailleurs, le gouvernement israélien a voté en faveur de la création de la première université installée dans une colonie de Cisjordanie, selon la radio publique. Le gouvernement a voté par 13 voix contre 7 en faveur de la transformation d’un collège installé à Ariel, la principale colonie du nord de la Cisjordanie en une université, illustrant sa détermination à développer la colonisation en Cisjordanie après le retrait de la bande de Gaza.

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