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La Turquie estime que le « non » français ne change rien pour elle

lundi 30 mai 2005

Boursorama

ANKARA, 30 mai (Reuters) - Le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gul a estimé lundi que le « non » français au projet de constitution européenne ne modifiait en rien la donne pour la Turquie ,qui doit entamer en octobre des négociations en vue d’une future adhésion à l’UE.

« Ce résultat concerne l’opinion française, pas la Turquie. Le coup d’envoi des négociations dépend de nous. Ce qui empêcherait la Turquie d’entamer des négociations avec l’UE ce serait de faire des choses contraires aux critères de l’UE ou de ne pas honorer les promesses qu’elle a faites », a-t-il dit.

« L’UE a pris sa décision. Dans l’UE, les gouvernements vont et viennent, tout comme les partis. Rien de cela ne nous affecte. Nous ne devons compter que sur nous mêmes. Il nous faut remplir les critères européens de façon résolue », a ajouté Gul, dont les propos sont rapportés par l’agence de presse Anatolia.

Le rejet du projet de constitution européen par une majorité de près de 55% des électeurs français, dont une partie refusent l’élargissement de l’UE à la Turquie, risque néanmoins d’hypothéquer les négociations avec Ankara, estiment les observateurs.

* L’optimisme de Gul ne semble pas partagé par tous. L’influent chef d’état-major de l’armée turque, le général Hilmi Ozkok, a présenté le vote de la France comme « un gros problème », tout en se disant convaincu que l’UE était assez forte pour le résoudre.

* Pour le député indépendant Emin Sirin, ce résultat montre que « l’opinion publique européenne n’est pas prête à accueillir la Turquie comme partenaire ». Sirin se montre d’autant plus pessimiste que, selon lui, la vraisemblable victoire des chrétiens démocrates à l’automne en Allemagne renforcera le camp des adversaires de l’entrée de la Turquie dans l’UE

* « L’idée d’une Turquie devenant membre à part entière de l’UE est pratiquement morte », juge pour sa part Hasan Unal, professeur de relations internationales à l’université Bilkent d’Ankara.

Il souligne que Jacques Chirac, qui était un des rares partisans en France de l’adhésion turque, est désormais un « canard boîteux » qui doit mettre la sourdine à ses positions en raison de l’hostilité de l’opinion française à Ankara./MD

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