ISTANBUL (AP) — Le chancelier allemand Gerhard Schroder assure la Turquie que les négociations avec l’Union européenne sur son adhésion commenceraient comme prévu le 3 octobre prochain mais avertit qu’Ankara ne doit pas reculer sur les réformes.
Dans une interview publiée lundi par le quotidien turc « Milliyet », à la veille de la visite qu’il entame en Turquie, Gerhard Schroder, un ardent partisan de l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, souligne qu’il est « primordial de poursuivre sur la voie qui a été choisie » : « Les réformes en particulier dans les domaines des libertés fondamentales et des droits de l’homme et des minorités doivent être appliquées et il est nécessaire de s’assurer qu’il n’y aura pas de retour en arrière. Pour cela, comme le Premier ministre (Recep Tayyip) Erdogan l’a dit, il faut aussi un changement de mentalité. Et cela ne se fera pas en un jour ».
« Les négociations commenceront le 3 octobre. Les conditions que la Turquie doit remplir sont connues. Les négociations seront incontestablement longues et difficiles », insiste le chancelier allemand avant d’ajouter : Le progrès accompli par la Turquie sur la voie de la réforme déterminera dans une large mesure le progrès qu’elle accomplira dans les négociations ».
Lors d’un sommet européen en décembre, les 25 pays membres avaient décidé l’ouverture de pourparlers avec la Turquie. Mais Ankara doit au préalable signer un accord douanier qui entraînerait de facto la reconnaissance par la Turquie du gouvernement de Chypre -une étape qu’Ankara envisage avec réticence.
Par ailleurs, Schroder note que le récent appel d’Erdogan à l’établissement de relations politiques avec l’Arménie et la mise en place d’une commission conjointe de recherche sur le génocide arménien constituait « une étape dans la bonne direction ». L’Arménie a rejeté la proposition.
Les Arméniens accusent la Turquie du massacre de près de 1,5 million d’Arméniens entre 1915 et 1923 dans une campagne pour expulser les Arméniens de l’est de la Turquie. La Turquie de son côté nie tout génocide et affirme que le nombre de morts a été exagéré.