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Gerhard Schröder critique la Turquie pour des déficiences démocratiques

jeudi 5 mai 2005

LEMONDE.FR 04/05/2005 16h49

Le chancelier alllemand, Gerhard Schröder, en visite de travail en Turquie depuis mardi, a critiqué, mercredi 4 mai, certaines déficiences en matière de démocratie de la Turquie, qui aspire à intégrer l’Union européenne, et a exhorté une nouvelle fois ce pays à pleinement mettre en œuvre ses réformes pro-européennes.

« Les mauvais traitements infligés par les forces de sécurité, les restrictions à la liberté d’expression et la discrimination des femmes ne sont pas compatibles avec nos valeurs communes », a-t-il dit lors d’un discours à l’université Marmara d’Istanbul.

Il a appelé à une mise en œuvre effective des amendements aux lois adoptées par le gouvernement turc pour se conformer aux normes démocratiques européennes, et a souligné la nécessité de poursuivre la voie des réformes. Il a également rassuré la Turquie, qui craint que l’Union européenne, très divisée sur son adhésion, ne revienne sur la décision prise en décembre 2004 d’ouvrir les négociations cette année.

Le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a fait voter un grand nombre de réformes avant le sommet européen de décembre 2004, mais l’UE l’a accusé depuis de tarder à mettre en place les nouvelles législations, notamment concernant les droits de l’homme. M. Erdogan a réagi abruptement en reprochant à l’UE d’avoir attisé les tensions nationalistes en Turquie en intervenant dans le dossier sensible des droits de la minorité kurde.

L’UE a en effet donné, en décembre 2004, son feu vert au lancement, le 3 octobre 2005, de négociations d’adhésion avec Ankara, mais a recommandé à la Turquie de traduire dans la pratique ses engagements en faveur d’une amélioration de la situation des droits de l’homme et de la démocratie.

« ENCORE DE GROS PROGRÈS À FAIRE »

« La Turquie ne doit pas diminuer ses efforts » pro-européens, a-t-il dit. Le dirigeant allemand a mis un accent particulier sur un « respect total des droits de l’homme et des minorités religieuses ». « La Turquie a jusqu’à présent accompli d’énormes réformes mais il y a encore de gros progrès à faire. L’Allemagne sera à vos côtés », a ajouté M. Schröder, qui a reçu un doctorat honoris causa de l’université de Marmara.

Avant son discours, le chancelier a rendu visite au patriarche de Constantinople, Mgr Bartholomée 1er, primat d’honneur de quelque 200 millions d’orthodoxes dans le monde.

Gerhard Schröder, qui soutient la candidature turque, a répété que l’UE souhaitait que la Turquie signe un accord douanier avec l’ensemble des pays de l’élargissement, y compris Chypre, dont le gouvernement n’est pas reconnu par Ankara. Il a aussi souligné qu’il fallait mettre fin à l’isolement de la partie turque de Chypre, qui s’est déclarée favorable au plan de réunification de l’ONU, contrairement à la partie grecque.

Certains hommes politiques européens, notamment en France, veulent que la Turquie reconnaisse qu’un génocide arménien a eu lieu pendant la première guerre mondiale, avant toute négociation. Mais le chancelier allemand n’a pas cédé à leur pression et a soutenu la demande d’Ankara, qui réclame la création d’une commission internationale pour trancher cette question. « Nous avons toujours pensé que de telles commissions étaient bénéfiques », a-t-il déclaré.

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