“Je défends la liberté de la presse. Je sais ce que vivre dans une société qui en est privée signifie.”
Sorti de la bouche du nouveau président du Conseil central des musulmans d’Allemagne, le propos, lancé au sujet des caricatures de Mahomet, a du poids, même s’il est inévitablement suivi de paroles sur la nécessité de comprendre l’amour que les musulmans portent au Prophète. M. Köhler, 67 ans, a grandi dans une famille chrétienne peu pratiquante installée près de Berlin ; son père était architecte. Après la guerre, il vit donc sous le régime communiste. Il s’enfuit de RDA et finit par se retrouver à étudier la géologie à l’université de Fribourg, où il sympathise avec de jeunes Egyptiens. Touché par “leur profonde humanité”, il s’intéresse à l’islam, épouse une Iranienne, s’installe à Téhéran, où il se convertit, devenant Ayyub, enseigne, divorce. Rentré en Allemagne en 1973, il s’installe à Cologne, où il travaille pendant vingt-six ans pour l’Institut d’économie allemande. Sa deuxième épouse est germano-turque. Mais le Conseil que préside aujourd’hui Ayyub Köhler compte plus d’immigrés d’origine arabe que turque. Ceux-ci sont plutôt adhérents à l’organisation concurrente, le Conseil islamique pour l’Allemagne.
23 févr. 2006