Étienne Copeaux est chercheur associé au Groupe de Recherche et d’études sur la Méditerranée et le Moyen Orient (GREMMO) du CNRS, et est ancien pensionnaire de l’Institut Français d’Études Anatoliennes (IFEA - Istanbul).
Turquie Européenne publie un billet d’Étienne Copeaux bien qu’une partie de nos membres ne partagent pas entièrement son point de vue. Mais les dernières prises de position du président sortant ne peuvent qu’induire une convergence de vue de plus en plus étroite, notamment en ce qui concerne les accents populistes et xénophobes que prend de plus en plus cette campagne. Nicolas Sarkozy et son équipe sont maintenant obligés de courir derrière des électeurs que la banalisation du discours (...)
« Touche pas à mes étudiants ! » - Pour alerter l’opinion publique, le mouvement de solidarité avec les étudiants emprisonnés a organisé un cours devant l’entrée de la prison de Tekirdağ. Thème de la leçon : l’écologie
Pour attirer l’attention sur les quelque 600 étudiants et lycéens actuellement emprisonnés en Turquie, des enseignants ont organisé hier, et pour la deuxième fois, un cours-manifestation devant la prison de « type F » de Tekirdağ.
Un bon nombre d’universitaires, venant de divers établissements (...)
En cette période préélectorale, les maîtres mots en France sont xénophobie, populisme et harcèlement des intellectuels qui ne sont pas « du sérail ». Étienne Copeaux nous montre dans cet article qu’en cela - qui l’aurait cru ? - Nicolas Sarkozy et ses partisans et ministres prônent et appliquent les recettes du « modèle turc ».
Turquie Européenne à choisi de faire de cet article l’éditorial de cette semaine. Nous affirmons ainsi notre opposition à une politique à courte vue qui renie toutes les valeurs qui (...)
À quoi sert Atatürk dans la Turquie d’aujourd’hui ?
Un tel culte de la personnalité, une telle langue de bois sont étonnants dans un pays qui n’est pas une dictature. Mais la république de Turquie est un État autoritaire contrôlé par l’armée, où s’exerce une coercition avec la complicité d’une grande partie des citoyens, grâce à l’efficacité du discours idéologique, véhiculé notamment par l’école. Le culte d’Atatürk est justement la clé du système coercitif. Il est effectivement un bouclier que l’on oppose comme (...)
Le culte
La dévotion a ses dates particulières, notamment lors des cinq fêtes officielles, qui sont toutes liées à la personne et à la geste d’Atatürk. Elle a aussi ses temples, le mausolée d’Atatürk, qui domine la capitale (Anıtkabir), et le monument de la république, place de Taksim à Istanbul. Partout, des monuments sont le point focal de toutes les célébrations et actions de grâce, le lieu central de toute localité turque.
Le mausolée est un lieu où l’on est « face à face avec Atatürk ». C’est à (...)
Le récit historique, démonstration de l’unicité et de la transcendance
Le récit historique enseigné en Turquie est lui-même une démonstration de l’unicité et de la transcendance. Les manuels scolaires, soumis à l’approbation d’un organisme d’État (le Talim ve Terbiye Kurulu), et la recherche historique, l’édition, la politique de vulgarisation de l’histoire doivent en principe être conformes aux préceptes d’un autre organisme, la Haute fondation Atatürk pour la culture, la langue et l’histoire (AKDTYK), créé (...)
Dans un éditorial précédent : « La Turquie est-elle une démocratie ? » nous avions évoqué la dévotion dont est l’objet Atatürk et l’élévation de l’ataturquisme au niveau d’une religion par les kémalistes. Ce texte publié initialement en 2002 dont voici une première livraison, vient étayer cette thèse avec des citations de la presse turque des années 90. Vingt ans plus tard, contrairement à ce qu’on aurait pu attendre après le « règne » de l’AKP le culte a été préservé et son « clergé », constitué par l’armée, (...)
Ce texte d’Étienne Copeaux a été écrit en 2012, mais il se base sur des articles que la presse turque avait publiés dans les années 90.
Nous aimerions vous dire que les meurtres pour l’ « honneur » ont définitivement disparus ou sont devenus rarissimes, mais hélas, c’est encore loin d’être le cas. La justice turque a une attitude souvent laxiste face aux crimes commis « en famille », même s’il s’agit d’odieux crimes sexuels. Récemment les membres d’une famille qui avaient abusés collectivement d’une jeune (...)
Voici des précisions sur la vague d’arrestations du 6 mars 2012 à Adana et dans la région, d’après les sites info-turk (DIHA journalists who exposed child abuse in prison detained) et Serbestî (Pozantı’yı duyuran Özlem Ağuş tutuklandı).
Il est confirmé qu’Özlem Agus a été inquiétée pour son enquête sur les abus sexuels dans la prison pour enfants de Pozantı. Le 6 mars, il s’agissait de sa troisième arrestation en un mois.
En même temps qu’Özlem Agus, 14 personnes ont été appréhendées dont trois ont été remises (...)
Le 8 janvier était donc l’anniversaire du meurtre de Metin Göktepe. Et le 19, on a célébré celui de l’assassinat (2007) de Hrant Dink, intellectuel, éditeur et journaliste arménien d’Istanbul, directeur du journal Agos. Le 24, c’était celui de l’attentat qui a coûté la vie à Ugur Mumcu (1993). « Mais j’aimerais comprendre ce qui se cache derrière ces assassinats, qui est derrière ? » me demande une lectrice. C’est une question que me posent souvent mes amis français qui ne connaissent pas ou peu la Turquie : (...)
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