Nous nous décidons à prendre la route avec les journalistes et les députés du parti principal de l’opposition, le CHP (Parti Républicain du Peuple) ce dimanche afin de rendre visite aux « Installations d’hébergement d’ Apaydın » qui accueille les combattants de l’Armée Syrienne Libre (ASL) dans la province méridionale et frontalière d’Hatay.
Hurşit Güneş, un depute CHP de la province nord de Kocaeli, a dit que nous pourrions entrer dans le camp, en ayant demandé la permission du bureau du gouverneur, mais le déroulement des évènements a prouvé le contraire.
Aux grilles du camp, à quelques 40 kilomètres d’Antakya dans le district d’Hatay, la gendarmerie turque monte la garde, mais ils semble que leurs initiatives ne vont pas au-delà des simples ouvertures et fermetures des portes. Lorsque nous tentons de prendre des photographies du camp, les troupes de l’ASL sont venues nous demander de partir d’ici, attestant ainsi davantage de la relégation de la gendarmerie à un rôle passif dans le camp, bien que nous avions déjà pu prendre quelques clichés entre temps.
Un commandant régional du camp nous a expliqué que les mesures strictes relatives à l’accès à Apaydın sont liées à des exigences de sécurité, et qu’ils ne nous permettent pas de prendre des photos parce que les familles des membres des troupes de l’ASL présentes dans le camp vivaient encore en Syrie.
La Présidence de la Gestion de l’Urgence et des Catastrophes (PGUD) nous avait aussi déclaré que nous pouvions entrer dans tous les camps de la région, sauf à Apaydın, sans ne rien nous dire de plus.
Les camps fournissent des entrainements militaires, selon Abu Hussein, qui a affirmé être le commandant d’un petit contingent de l’ASL. Les troupes franchissent la frontières au matin et reviennent en Turquie à la nuit tombée, a-t-il ajouté.
Des militants d’Al Qaïda errant dans le Hatay ?
Ensuite, nous sommes partis du camp afin de participer à l’évènement « Hurle pour la paix » organisé par la Municipalité de Yeşilpınar, tandis que les troupes de l’ASL nous escortaient jusqu’à la sortie, « pour être sûr que nous soyons sortis ».
La Municipalité de Yeşilpınar était, en fait, en train de planifier l’accueil du 9e Festival de Daphné à Hatay dans le district d’Antakya cette année, mais ils ont abandonné l’idée suite au déclenchement du conflit en Syrie, qui fait maintenant rage juste en face d’eux de l’autre côté de la frontière, et dont l’impact peut être ressenti jusque dans leur propre ville.
La municipalité a donc laissé tombé le festival et décidé d’accueillir l’évènement « Hurle pour la Paix » à la place.
Parmi les personnes qui ont pris la parole le premier jour on compte Erol ekinci, le Président de la Confédération des Syndicats du Commerce (DISK), les députés CHP Mehmet Ali Edipoğlu, Hasan Akgöl, Süleyman Çelebi, Hurşit Güneş et Refik Eryılmaz, les journalistes Fehim Taştekin, Halil Nebiler, Dinç Çoban, Ömer Ödemiş et Sinan Seyfettin, les artistes Hürdağ Aydın, Sadık Gürbüz, Orhan Alkaya, Ali Nafile et le poète Mustafa Söylemez, ainsi qu’Emre Doğan, the président de la branche jeunesse du CHP, Kemal Okuyan, un membre du Comité Exécutif Central du Parti Communiste Turc (TKP) Ali Kenanoğlu, Le président de l’Association Alévi Huybar Sultan et Veysi Beysülen, le président du syndicat de retraités du service public (Emekli-Sen.)
Les participants ont tous exprimés le désir commun que la paix devait prévaloir.
Les participants se sont aussi interrogés sur les raisons du pourquoi l’accès du camp d’Apaydın était interdit, « qu’est-ce que l’on cherche exactement à cacher ? » à l’intérieur ainsi que sur la conduite des troupes dans le camp.
Le députe CHP Süleyman Çelebi a prétendu que des militants d’Al-Qaïda erraient dans le Hatay, tandis que le journaliste Fehim Taştekin a déclaré qu’une organisation qui appelle à une intervention étrangère et tient une ligne sectaire trahit la révolution.
Il est prévu que l’évènement se poursuive aujourd’hui par des colloques et des concerts.