Entretien en ligne avec Guillaume Perrier, correspondant du Monde à Istanbul.
L’AKP est souvent qualifié de parti post-islamiste, comment définiriez-vous ce terme ? Un parti qui se revendique de l’islam mais renonce à appliquer la charia et tolère une certaine laïcité ?
Guillaume Perrier : L’AKP n’est pas un parti islamiste au sens propre, classique. Il est issu d’un mouvement islamiste. C’est un parti créé en 2001 par M. Erdogan de la scission d’un parti islamiste, le Parti de la vertu. Mais il rompt (...)
L’AKP, le parti islamo-conservateur au pouvoir à Ankara, a emporté les élections législatives hier. Le Premier ministre, qui ne cache pas ses ambitions présidentielles, va entamer son troisième mandat.
C’était il y a un peu plus d’un an, le 23 avril 2010, jour de la fête des enfants instituée par Mustafa Kemal Atatürk, le fondateur de la République en 1923. Dans toute la Turquie ce jour-là, les charges des responsables les plus importants, gouverneurs, ministres, président de la République, sont, pour (...)
La future constitution semble suspendue à une entente entre les partis représentés à l’assemblée ; Et c’est une bonne chose.
Le premier vainqueur de cette élection est, sans aucun doute, le Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan, et son parti, l’AKP. Son discours et son action reçoivent le soutien assuré d’au moins la moitié de la population. Il nous faut le reconnaître.
Le deuxième vainqueur d’importance est le mouvement politique kurde. Tout particulièrement dans le Sud-Est, on note la dominance (...)
La victoire, depuis longtemps annoncée, de l’AKP pour une troisième victoire, large et consécutive, aux élections législatives de ce dimanche 12 juin, avait placé cette campagne sous le signe du déjà-vu. Et pourtant...
Si elle a donné lieu à de virulents échanges entre les principaux leaders comme à une succession de coups bas et de cassettes, elle n’en est pas moins parvenue à faire ressortir les deux enjeux majeurs de l’après 12 juin :
une nouvelle constitution, promise depuis 2007, balbutiée puis (...)
Alors même que la campagne électorale bat son plein en Turquie, l’AKP apparaît déjà comme le grand favori des élections législatives qui auront lieu dimanche le 12 juin. Le parti au pouvoir, dont les racines plongent dans l’islam politique, est crédité de 45 à 50% des intentions de vote, reléguant à une vingtaine de points le CHP, le principal parti d’opposition parlementaire, gauche nationaliste, héritière du parti de Mustafa Kemal Atatürk, fondateur de la république turque. À la tête de la Turquie depuis (...)
Necmettin Erbakan, décédé en février 2011, est une des figures principales de la période que j’étudie, puisqu’il a dirigé le gouvernement de coalition dit Refahyol, formé du parti islamiste Refah et du Parti de la juste voie (Dogru Yol Partisi (DYP).
Ce n’est pas seulement le récent décès d’Erbakan qui m’incite à écrire cet article, mais la démolition du stade Ali Sami Yen, à Istanbul. Dans mes souvenirs de la vie d’Istanbul, ce grand monument au cœur de la ville était en effet lié au leader du Refah. À (...)
Vidéos plutôt « soft » mais conséquences radicales : en un mois, dix dirigeants du parti ultranationaliste des Loups gris (MHP) ont démissionné après que des images de leurs ébats extraconjugaux ont circulé sur le Net. Un « complot odieux et dangereux » selon le Premier ministre turc qui espère une large victoire pour son parti le 12 juin prochain.
La société turque ne badine ni avec le respect dû à l’épouse, ni avec les valeurs familiales. La seule révélation de l’infidélité d’un homme politique turc vaut (...)
Campagne de désobéissance civile lancée à l’occasion de la fête de Nevruz, contestation de 7 candidatures indépendantes kurdes par le Conseil supérieur des élections (YSK), attaque de la caravane électorale du premier ministre à Kastamonu par un commando du PKK, manifestations et tensions extrêmes dans les provinces du sud-est suite à la mort d’une douzaine de rebelles kurdes dans un accrochage avec l’armée turque… Ces dernières semaines la question kurde s’est invitée, pendant la campagne électorale, dans (...)
La volonté du CHP de participer à une solution, de contribuer à renforcer la dimension civile du processus de pacification, est une situation à même de mériter notre attention. Le principal parti d’opposition parlementaire, autrefois figé sur une ligne nationaliste et conservatrice, multiplie les signes de dégel sur de nombreuses questions à commencer par le problème kurde : accueilli par une foule nombreuse à Hakkari - une région kurde qui n’avait accordé à son parti que 47 suffrages en 2007 - le (...)
Il n’y a pas aujourd’hui en Turquie de projet politique et social plus fou qu’une proposition concrète et réaliste en vue d’une solution à la question kurde.
Pourquoi ne pas faire de la question kurde notre projet fou ? Non pas dans dix ans, mais juste là, au lendemain des élections du 12 juin prochain, un projet de solution à cette question pour tout de suite, n’est-ce pas un projet suffisamment fou, eu égard à la situation présente ?
Peut-être qu’il ne ravira pas les entrepreneurs, le secteur du (...)
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