Économiste et politologue, Ahmet Insel enseigne à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne et à l’Université de Galatasaray à Istanbul. Il est l’un des fondateurs de la maison d’édition Iletişim, qui publie depuis 1992 les œuvres d’Orhan Pamuk. Il est entre autres l’auteur, avec Michel Marian, de Dialogue sur le tabou arménien (Paris, Liana Levi, 2009)
Allan Kaval, qui a réalisé cet entretien, est journaliste indépendant.
La lutte pour le pouvoir
Quelle est l’histoire des relations entre l’AKP et le (...)
En Turquie, la victoire du Parti pour la justice et le développement (AKP) aux élections municipales du 30 mars représente un succès personnel pour son leader, le premier ministre Recep Tayyip Erdoğan. Ce dernier avait choisi de politiser le scrutin en utilisant des thèmes nationalistes. Mais cette stratégie le met en porte-à-faux avec les Kurdes, dont il recherche les soutiens pour la prochaine élection présidentielle.
La stratégie offensive du premier ministre Recep Tayyip Erdoğan lors de la (...)
Les élections municipales auront lieu le 30 mars, dans un climat de crise politique. L’autorité du Parti de la justice et du développement (AKP) est mise en cause par les révélations sur la corruption, auxquelles le premier ministre répond par l’autoritarisme et la suspension de Twitter. Mais les batailles locales se déroulent parfois selon des lignes de clivage particulières, et à Ankara, la capitale, la gauche s’allie à l’extrême droite tandis que le candidat de l’AKP est maire depuis 1994, mais sous (...)
À l’issue des élections législatives du 12 juin 2011, qui ont permis à l’AKP d’être reconduit à la tête du pays pour la troisième fois consécutive (cf. notre édition du 13 juin 2011), le temps est venu d’analyser la portée d’un résultat finalement plus complexe qu’il n’y paraît.
À bien des égards, le parlement 2011-2015 ressemblera beaucoup au parlement 2007-2011, avec un peu moins de députés AKP et MHP, et un peu plus de députés CHP et BDP. Cette structure quadripartite, comportant deux formations dominantes (...)
Vidéos plutôt « soft » mais conséquences radicales : en un mois, dix dirigeants du parti ultranationaliste des Loups gris (MHP) ont démissionné après que des images de leurs ébats extraconjugaux ont circulé sur le Net. Un « complot odieux et dangereux » selon le Premier ministre turc qui espère une large victoire pour son parti le 12 juin prochain.
La société turque ne badine ni avec le respect dû à l’épouse, ni avec les valeurs familiales. La seule révélation de l’infidélité d’un homme politique turc vaut (...)
La campagne pour les élections législatives, qui se dérouleront le 12 juin en Turquie, est assombrie par un scandale qui décime le parti d’extrême droite turc MHP (Parti de l’action nationaliste), la troisième force politique du Parlement sortant.
Dix responsables du MHP ont été poussés à la démission depuis début mai, à la suite de la publication, par un mystérieux site Internet, de vidéos compromettantes. Pour le parti nationaliste et son chef, Devlet Bahçeli, le MHP est victime d’un complot ourdi par le (...)
On ne pourra plus minimiser ce qui différencie le conservatisme de l’Anatolie d’avant 1980 et la conservatisme anatolien actuel. Face aux formidables mutations des conditions économiques et sociales de l’Anatolie ces vingt dernières années, le discours ossifié du statu quo nationaliste tombe à plat. De plus en plus...
L’extrême-droite turque du MHP (parti du mouvement nationaliste) traverse des jours difficiles. Parmi les raisons qui ont causé et rendu ces difficultés visibles, se trouvent les (...)
Deux jours après les révélations de WikiLeaks, le mardi étant de surcroît le jour de réunion des groupes parlementaires, les différentes forces politiques turques ont commencé à faire connaître leurs réactions.
Le CHP, par la voix de son leader, Kemal Kılıçdaroğlu (photo), a annoncé qu’il était en train de mettre en place une commission d’enquête pour examiner l’authenticité des documents livrés, et passer au peigne fin ceux qui ont été ouverts et ceux qui le seront. D’ors et déjà, le parti kémaliste pense que (...)
Si la victoire du « Oui » semblait probable, son ampleur a malgré tout surpris, car le sondage le plus favorable effectué récemment (les 4 et 5 septembre derniers), par l’Institut Konda, avait pronostiqué un score de 56,8 %, se situant plus d’un point au-dessous du résultat final.
Cette surprise est d’autant plus forte que le triomphe du « Oui » n’est pas seulement important pour la réforme constitutionnelle qui était l’objet de ce scrutin, il l’est aussi et surtout parce qu’il vient renforcer (...)
58 % des électeurs turcs ont approuvé par référendum, dimanche dernier, un paquet de réformes constitutionnelles : c’est une large et sereine décision de la société turque.
On peut parler d’acceptation sereine parce que ce vote n’est pas tout à fait un plébiscite en faveur du parti au pouvoir, l’AKP (parti de la Justice et du Développement, islamo-conservateur), mais relève plutôt d’un délicat mélange de soutien aux réformes et de confiance accordée à ce parti. Elle est l’expression nette d’une demande de (...)