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Le Parlement européen réservé sur les négociations avec Ankara

jeudi 29 septembre 2005

Le Monde - 28/09/2005

Dans une résolution adoptée par 356 voix contre 181 et 25 abstentions, le Parlement européen a estimé que la suspension des négociations sur l’entrée de la Turquie dans l’UE « pourrait » être envisagée fin 2006 si les Turcs n’ont pas mis en œuvre d’ici là l’intégralité du protocole d’Ankara qui étend son union douanière avec l’UE aux dix nouveaux membres.

Désaccord sur le protocole d’Ankara

La Turquie a signé, le 29 juillet 2005, le protocole d’Ankara qui étend son union douanière avec l’UE aux dix nouveaux membres. Cependant le gouvernement turc, dans une déclaration, a fait savoir que cet accord n’avait pas valeur de reconnaissance de la République de Chypre avec laquelle elle est en conflit depuis 1974. Elle a annoncé son refus d’ouvrir ses ports et ses aéroports aux navires et aux avions chypriotes grecs, suscitant une réaction des Vingt-Cinq qui ont rappelé que la reconnaissance de Chypre constituait un « élément nécessaire » à l’entrée de la Turquie dans l’UE.

Si la position du Parlement n’a pas de valeur contraignante à ce stade de la procédure, elle constitue un avertissement, dans la mesure où l’accord des eurodéputés sera nécessaire, au terme des négociations, pour faire entrer la Turquie dans l’Union européenne.

Pour accentuer la pression, à l’instigation de la droite, en particulier du PPE-DE (Parti populaire européen-Démocrates européens), les députés européens ont décidé d’ajourner l’approbation du protocole d’Ankara. Bien qu’adopté par 311 voix contre 285 et 63 abstentions, cet ajournement ne remet pas en cause l’ouverture des négociations d’adhésion.

UNE « OPTION » SUR LA POURSUITE DES RÉFORMES

La résolution relative à l’ouverture des négociations intègre, par ailleurs, un amendement des socialistes français qui affirme que la reconnaissance du génocide des Arméniens constitue « un préalable à l’adhésion à l’Union européenne ».

Le Parlement a insisté également sur la position adoptée par les gouvernements des Vingt-Cinq, le 17 décembre 2004, à savoir que « l’objectif des négociations est l’adhésion » mais que« ces négociations sont un processus ouvert dont l’issue ne peut pas être garantie à l’avance ». Par exemple, « si dans un certain délai après l’ouverture des négociations avec la Turquie, il n’y a pas de progrès sensibles en matière de droits de l’homme, il faudra que ce processus de négociation soit interrompu », a insisté le président du PPE-DE, l’Allemand Hans-Gert Pttering.

Pour sa part, Daniel Cohn-Bendit a estimé qu’il fallait aborder la question de la Turquie « en fonction des intérêts de l’Union européenne et des Européens et pas sur la base de ressentiments culturels, religieux ou racistes ».

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