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Faire vivre le message de Hrant Dink

mercredi 23 janvier 2008, par Marillac


Hrant Dink a été assassiné le 19 janvier. Il y a un an. Il avait lié son engagement à la paix, la réconciliation, la mémoire et la liberté.

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Tous ceux qui eurent la chance de l’approcher et de le connaître témoignent encore de cette force de ce que son ami Etyen Mahçupyan tenait pour son « cœur ». A Trabzon ou ailleurs dans les milieux les plus conservateurs de Turquie, son courage et sa sincérité furent entendues, en face. Mais elles ne pouvaient pas non plus laisser en paix les vieilles habitudes binaires et manichéennes au point de les déranger au plus haut point et d’en déchaîner les passions jusqu’à sa perte.

Aujourd’hui, de partout des personnes se regroupent pour tenter de perpétuer un message, une exigence et un espoir. Réclamer justice et vérité pour Hrant. Mais aussi apaisement et réconciliation entre Turcs et Arméniens.
En Turquie, bien entendu.
Mais aussi et non pas de la moindre des manières en France, dans ce pays si concerné par cette histoire turco-arménienne.

Et la fin de cette semaine en sera d’ailleurs un éloquent témoignage.

- Samedi 26. Né l’année dernière au lendemain du 19 janvier le groupe de réflexion Hos et Simdi (Ici et Maintenant en Arménien et en Turc) nous livre le fruit de plusieurs mois de travail en organisant une manifestation intitulée « 6 heures pour Hrant Dink ». Projections de films. Interventions de ses amis. Témoignages. Enfin et peut-être surtout, rencontre turco-arménienne, un événement suffisamment rare pour être souligné.

- Dimanche 27. Baskin Oran viendra nous parler des « identités et des conflits d’identité en Turquie » thématique dont on sait à quel point elle peut être marquée par la question arménienne. Et sur laquelle la position de Hrant Dink en faveur d’un « patriotisme constitutionnel » conserve une actualité brûlante.

- Lundi 28 janvier aura lieu dans les locaux de l’association Elele, la présentation au public du premier livre de Baskin Oran traduit en Français : « MK, récit de déportation d’un enfant arménien ». Le récit oral en turc par un homme au soir de sa vie sur les événements qu’il a traversés en 1915 à l’âge de 10 ans. Un récit sans tonalité politique destiné à ses enfants, expurgé de toute haine ou de tout désir de vengeance. L’un des récits pouvant ouvrir la voie d’une possible réconciliation. Cette traduction est dédiée à la mémoire de Hrant Dink.

Perdre un « cœur » est une chose. Mais l’adoration opiniâtrement muette et faussement religieuse n’est rien d’autre que la course la plus sûre de l’oubli.
On ne perpétuera ou ne se mesurera à l’exigence qui fut la sienne que par l’action et la prise de parole. Voici pourquoi, ici et maintenant, le week-end prochain revêt une telle importance.
A vos agendas.

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