Le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, a déclaré jeudi sa volonté de demander au Conseil de sécurité d’approuver son appel, datant de l’an dernier, à mettre fin à l’isolement international des Chypriotes turcs.
« C’est une question que je vais soulever de nouveau auprès du Conseil et j’espère qu’ils agiront », a-t-il dit à la presse après un entretien avec le Premier ministre de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, au siège de l’Onu à New York.
M. Annan avait appelé le Conseil à se pencher sur l’isolement de la partie nord de Chypre dans un rapport qu’il lui avait remis en juin 2004, après le rejet par les Chypriotes grecs de son plan de paix pour l’île alors que les Chypriotes turcs l’avaient approuvé.
Chypre est divisée depuis que l’armée turque a envahi sa partie nord en 1974 après un coup d’Etat d’ultranationalistes chypriotes grecs soutenus par la junte au pouvoir à Athènes qui voulaient rattacher l’île à la Grèce.
L’échec du plan de réunification de M. Annan a eu pour conséquence l’entrée d’une Chypre toujours divisée dans l’Union européenne le 1er mai 2004 : pratiquement, seule la partie sud de l’île a rejoint l’UE.
A l’époque, le rapport de M. Annan avait suscité l’irritation du président chypriote grec, Tassos Papadopoulos, qui s’y trouvait accusé d’avoir déformé le plan de paix de l’Onu dans un discours au pays avant le referendum sur la réunification.
Alors que le Nord avait approuvé massivement le plan dans son propre referendum, les Chypriotes grecs l’avaient rejeté dans une proportion de trois contre un, maintenant le statu quo et la division de l’île.
Après sa rencontre avec M. Annan, M. Erdogan s’est déclaré « déçu » que le Conseil de sécurité n’ait toujours pas, à ce jour, approuvé le rapport du secrétaire général. « Et l’isolement (...) se poursuit pour les Chypriotes turcs », a-t-il dit.
Le secrétaire général adjoint de l’Onu chargé des affaires politiques, Kieran Prendergast, a eu des entretiens la semaine dernière avec les autorités des deux parties de l’île, avant de se rendre à Athènes puis à Ankara.
Sa tournée était destinée à évaluer l’opportunité pour les Nations unies de s’impliquer dans une nouvelle initiative de paix sur cette île. A chacune de ses étapes, il s’est montré très peu disert sur le résultat de ses discussions.
M. Annan, qui attend notamment des Chypriotes-grecs des éclaircissements sur les changements qu’ils souhaitent voir apporter à son plan, a indiqué qu’il étudierait le rapport de M. Prendergast « très soigneusement » avant de décider de la marche à suivre.