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Alexandre le magnifique !

samedi 18 mars 2006, par Aurélien Roulland

« Por si un dia me muero, Y tu lees este papèl, Que sepas lo mucho que te quiero Aunque no te vuelva a ver. »* Gitana, Gitana, cante flamenco traditionnel.

« Le site d’Alexandre Del Valle a été créé pour vous permettre de mieux connaître sa pensée, son action ainsi que pour répondre aux différentes questions que vous vous posez sur ses prises de positions, ses orientations politiques, son passé. » Alexandredelvalle.com

Athée, laïque, et européen convaincu de la nécessité de l’entrée de la Turquie dans l’Europe, comme beaucoup de mes semblables turco optimistes, j’ai eu souvent à lire les articles d’Alexandre Del Valle, et parfois sur de sites franchement douteux en matière de respect des droits de l’homme. Alexandre Del Valle prend position contre l’entrée de la Turquie qu’il juge être, à en croire un de ses ouvrages, un « cheval de Troie islamiste » dans l’Europe. C’est son opinion, et je ne la partage pas, néanmoins je voulais m’insurger aujourd’hui contre mes amis qui ont souvent cassé du sucre sur le dos d’Alexandre. Je tenais à dire que je trouve cela indigne de diffamer un homme, sous prétexte qu’il ne partage pas votre avis sur l’orientation de l’Europe. On peut être contre l’entrée de la Turquie en Europe sans pour autant se sentir obligé de porter atteinte non aux propos d’un homme mais à son intégrité morale, et ceci afin de le décrédibiliser. Que diriez-vous, Ô fils d’Atatürk, enfants chéris de la Turquie moderne et laïque, si pour décrédibiliser la légitimité de votre entrée dans l’Europe, on vous traitait tous d’islamistes ?

Aussi me suis-je rendu sur son site « Alexandredelvalle.com » afin de faire plus ample connaissance avec ce mystérieux personnage et de répondre à la question mythique : mais qui est donc Alexandre Del Valle ?

Je tiens à vous dire que ce que j’y ai lu m’a complètement rassuré sur le personnage et que je tiens d’ailleurs faire taire les « dedikodu » (du turc : les bruits qui courent, les qu’en dira-t-on ?) qui courent à son sujet, dans l’espoir de voir les échanges qui suivront avec notre plus preux et brillant adversaire, continuer dans le respect à l’intégrité mutuelle de chacun, et ce, pour la qualité, le plaisir, et l’amour de la démocratie, de la liberté d’expression, et le respect du public (sic !). Cette brève et modeste étude du site d’Alexandre Del Valle est dédiée à tous les Delvallophobes, mais tout d’abord à lui-même, même si, c’est vrai, je ne partage pas ses idées, et cela dans le respect de la plus stricte éthique voltairienne :

« Je combattrais toujours vos idées, monsieur, mais je me ferais tuer pour que vous puissiez les exprimer ! »

Tout d’abord je tiens à répondre aux allégations mensongères et honteuses de la famille des « Oui Oui en Turquie » qui tendent à nous faire croire que si Alexandre Del Valle signe tous ces articles par un nom de plume, c’est parce qu’il n’aurait pas le courage de ses opinions. Je tiens à le répéter, on peut être d’un avis différent sur l’entrée de la Turquie dans l’Europe sans se sentir obligé de porter atteinte à l’intégrité même de la personne humaine. A cette tentative de diffamation honteuse, Alexandre (là, je m’adresse tout particulièrement à Alexandre Del Valle, si un jour j’ai le grand honneur qu’il me lise : vous permettez que je vous appelle Alexandre ?) y répond sur son site Internet, très exactement, le 19/08/2003, avec un panache qui fait, je dois l’avouer, plaisir à voir - car quoi ? Ce n’est pas souvent que dans le camps des populistes du « rayez la Turquie de la carte » - ; site où il nous est donné de lire un adversaire aussi brillant, judicieux et redoutable qu’Alexandre, et Corneille lui-même n’aurait-il pas déclaré qu’à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ?

Je vous cite Alexandre :

« Del Valle est mon deuxième nom, puisque ma mère, d’origine espagnole, s’appelait ainsi. Alexandre est un prénom de plume. J’ai été au départ obligé de prendre un nom de plume, non pour dissimuler mon identité, comme l’affirment mes détracteurs, mais pour remplir mon devoir de réserve de fonctionnaire. En effet, à l’époque de mon premier livre, en 1997, j’étais en phase de titularisation au sein d’une fonction ministérielle de Défense. »

Ah ! Chers amis de la « Yes to turkey Family », comme je vous maudis parfois de rabaisser notre pauvre Alexandre avec des propos qui parfois, franchement ne nous grandissent pas. D’autant plus que tout le monde sait parfaitement que Johnny Hallyday s’appelle en vérité Jean Philipe Smet, Coluche : Michel Colucci, Bourvil : André Rimbourg, Serge Gainsbourg : Lucien Ginsburg, et Alexandre Del Valle, Marc D’Anna !

Donc cessons je vous prie les enfantillages, Alexandre nous l’affirme d’ailleurs de toute bonne foi, s’il n’a, jusqu’en 1997 pas pu dévoiler sa véritable identité, ce n’est non par lâcheté intellectuelle comme aimeraient le faire croire ses détracteurs, mais tout simplement pour la sécurité de la Patrie. Et si depuis bientôt 10 piges, il n’a toujours pas rectifié le tir en changeant son identité, c’est que :
- primo, on se doute qu’il a un boulot monstre et qu’il n’est pas facile de gérer et mettre à jour quotidiennement un site Internet, et, à la fois, de maîtriser tous les outils de webdesign, de se tenir au top de la géopolitique, de la politique du monde arabo-musulman, de répondre aux journalistes, et que sais-je encore tant le planning d’Alexandre doit être « overbooké » ? On se doute bien qu’Alexandre doit être débordé et qu’il a franchement autre chose à foutre que de changer son nom de plume pour faire plaisir à ses détracteurs.

- secundo, Alexandre écrit beaucoup, et en grand littéraire, ayant beaucoup voyagé, aimant le flamenco, on peut comprendre qu’il ait voulu garder, par nostalgie, le nom de plume de ses débuts : Alexandre Del Valle. Plus simplement Alexandre, le grand. Poète de la géopolitique. Allons, allons... En tout cas ça me rassure, merci Alexandre ! Ca faisait longtemps que je voulais l’appeler Marc d’Anna, mais je n’ai jamais osé, par peur d’indélicatesse. Maintenant je sais que le feu vert m’est donné, et ça me réconforte dans l’opinion que je me fais de Marc D’Anna, de jour en jour.

Objectivité et humilité

A tous ceux qui disent que Marco (là je m’adresse à Marc d’Anna, si j’ai, même célibataire et fermement contre le mariage, la chance miraculeuse qu’on prête aux maris trompés, qu’un jour il me lise : vous permettez que je vous appelle Marco ?), que Marco disais-je, ne sait pas de quoi il parle quand il nous conte la Turquie, de son économie, de son peuple, de sa culture, et de sa religion, notre ami nous répond sans équivoque invoquant son brillant parcours universitaire :

« Tout simplement dans le cadre d’un cours d’initiation à la géopolitique dispensé à l’Institut d’Etudes Politiques d’Aix-en-Provence. Ma passion pour cette discipline s’est accentuée après plusieurs séjours humanitaires au Liban où j’ai appris beaucoup de choses sur le Proche-Orient, puis dans le cadre d’un DEA d’Histoire de la Défense et géopolitique que j’ai fait entre Montpellier III et Aix-en-Provence ».

D’ailleurs, je tiens à souligner que si Marco à choisi la voie royale de « chercheur en Géopolitique », c’est parce qu’avant tout, Marco est un homme qui a su rester les pieds sur terre, et la tête froide. Oui, Turcs de France, mes frères, je vous le dis haut et fort, malgré les divergences d’opinion qui nous opposent lui et nous, Marco a su rester un homme humble, Marco a su rester un homme du peuple :

« Si l’on aime la vérité et si l’on est fidèle à l’objectivité et à la démarche d’humilité propre à la géopolitique, on évolue constamment : seuls les faits comptent et l’on est forcément en permanence un chercheur. »

Et bien encore une fois, je ne peux que saluer la modestie de l’Homme, ça me rassure Marco ! Je me suis senti un temps un peu rabaissé, n’ayant même pas le bac, maintenant que je sais que j’ai en face de moi, un homme simple, je me sens encore plus mis en confiance, et je me dis que finalement, si malgré tous ces ouvrages et articles contre l’Entrée de la Turquie dans l’Europe, si malgré toutes ces grandes thèses poussées sur la Turquie, son système politique, sa laïcité, son armée, et surtout ses études sur ce peuple qu’il pense gangrené par l’islamisme, peu importe en définitive qu’il ne fasse jamais état de sa connaissance même du terrain ( ou alors j’ai dû louper un article et je m’en excuse... ) et qu’il semble bien qu’il n’ait jamais posé les pieds en Turquie. Ne formalisons pas ! Marc nous dit sa connaissance du monde et s’il n’a peut-être pas bu le « çay » à Trabzon, à Istanbul ou à Antakya, cela ne décrédibilise en rien sa connaissance du monde islamique, car il en a quand même pas mal bourlingué le frangin Marco, et contrairement à ce que l’on veut faire croire, c’est loin d’être un Xénophobe :

« Je reste profondément attaché à mes origines. Je suis chez moi en Tunisie, en Israël, en Italie, à Malte, en Espagne, en Algérie autant qu’en France. »

Notons qu’il a aussi séjourné au Liban au début des années 90, alors ! Que nous faut-il de plus ? Et puis après tout, les Turcs et les Arabes, c’est kif kif, non ? Ne nous formalisons pas... Quant à ceux qui pourraient d’ailleurs penser que Marco est spécialisé dans l’islam, d’après le titre de nombreux de ces articles et ouvrages, Marco là encore fait preuve d’une humilité titanesque :

« Je ne prétends pas être islamologue ou orientaliste. L’islamisme constitue plutôt un centre d’études privilégié dans la mesure où mes domaines de recherche sont les nouvelles menaces et les phénomènes révolutionnaires terroristes anti-occidentaux. »

Marco nous le dit donc clairement, à la base, il connaît que dalle à l’Islam, et si ça se trouve, il n’a même pas lu le Coran ! Non, comme bon nombre de gens ayant raté leurs études, Marco se déclare modeste observateur. Bon, il est peut-être un petit peu parano, mais qui ne l’est pas à en ce début du 21e siècle où chaque jour est un jour passé sous pression d’un ciel susceptible de péter comme au 14 juillet, et de nous retomber sur le coin de la gueule ? Et puis après tout, Oscar Wilde, il y a plus de 100 ans, ne déclarait-il pas « Paranoïa is the best form of awareness » ? La paranoïa est la meilleure forme d’éveil ! (Si Oscar Wilde, l’a dit, alors !) Mais je dois me confesser, ce qui a fini par me rassurer entièrement, je dirais ce qui a été pour moi un coup de grâce, c’est l’attachement fort que porte Marco à la laïcité :

« Oui. Je suis croyant. je crois en Dieu. Je ne suis pas païen, contrairement à ce qu’ont parfois laissé entendre mes détracteurs. Je suis de culture judéo-chrétienne et j’accorde la plus grande importance aux valeurs du Décalogue, dont malheureusement l’Occident s’éloigne à grands pas depuis que l’on a voulu tuer Dieu et que l’on s’enfonce dans une sorte de paganisme matérialiste et hédoniste dont j’ai analysé les conséquences néfastes du point de vue sociologique dans mes livres. Cela dit, je suis profondément attaché à la laïcité, aux valeurs de la République, même si celles-ci se sont traduites dans le passé par des pointes d’anticléricalisme violent. Mais je crois que l’évolution de l’homme vers l’émancipation individuelle et l’autonomie a nécessité des phases de domestication du religieux. Disons que l’on est passé d’un extrême à un autre. »

D’ailleurs que tous les laïques de France et de Turquie, qu’ils soient athées ou musulmans, se rassurent, lors de l’affaire des caricatures de Mahomet, Marco ne s’est nullement offusqué de l’attaque faite par quelques petits laïcards à un prophète, et si entre les lignes, on a l’impression d’entendre feu Jean Paul II lorsqu’il déclarait : « les athées rejettent Dieu parce qu’ils veulent vivre sans obligations ni morale » ou encore « les athées sont des victimes d’une société sécularisée et sans valeurs » que là encore, je vous en prie, je vous demande de ne pas vous formaliser, Marco est chercheur en géopolitique, pas professeur à Khâgne ou Hypokhâgne !

Et après tout, ne vaut-il pas mieux juger un homme sur ces écrits plutôt que sur ses actes, et jusqu’ici, même souvent douteuses, les idées de Marc D’Anna n’ont, après tout, encore tué personne... Et Marco est quelqu’un de foncièrement bon, incapable de faire du mal à une mouche : c’est un humaniste ! Comme le titre l’ouvrage d’Yves Roucaute pour lequel il fait de la publicité sur son site Internet : « Le néo-conservatisme est un humanisme » ! Et tant pis si en terme d’Europe cet humanisme s’arrête finalement au monde judéo-chrétien. Après tout, on ne peut pas plaire à tout le monde... N’est-ce pas Marco ?

Vous savez, quand vous avez de plus en plus d’ennemis qui vous attaquent injustement, vous rencontrez par la même occasion de nouveaux amis. Je remercie donc ceux qui m’ont attaqué d’avoir indirectement mis sur ma route un tas de gens formidables !

De rien Marco, tout le plaisir est pour moi. Et depuis le temps que ça me tenait à cœur, de remettre les pendules à l’heure ! Et puis, j’imagine peut-être naïvement qu’un homme qui aime le flamenco ne peut pas être foncièrement mauvais... Atatürk aussi était mélomane !

A Alexandre del Valle, Marc D’Anna, bons baisers d’Istanbul où je ne suis pas plus que lui,

Aurélien, libre penseur, titulaire d’un bisou de sa maîtresse pour lui avoir fait un joli dessin à l’age de 3 ans à la maternelle.

* Traduction : « Pour si un jour je meurs et que tu lis ce papier, que tu saches que je t’aime, même si je ne vais pas te verrais pas. »

NB - Toutes les citations de M. del Valle reproduites ci-dessus son tirées de son site Internet : www.alexandredelvalle.com

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