Membre d’honneur de Turquie Européenne.
Politologue et professeur de relations internationales à Ankara. Editorialiste pour le quotidien Radikal et l’hebdomadaire arméno-turc Agos, il est, au fil des années, devenu la « bête noire » des nationalistes en Turquie.
Voir en ligne : http://www.baskinoran.com
Ce sont Les Échos qui rapportent la chose, le 19 décembre : “Génocide arménien : deux délégations turques envoyées en France contre une loi de pénalisation.” Si cela n’avait concerné que Paris, ok ; le journal n’en parle pas, et notre presse encore moins : mais le plus intéressant de l’affaire se passe à Bruxelles. C’est d’ailleurs l’objet de ma tribune ; j’y reviens tout de suite, mais comme je n’entends pas grand-chose à la correspondance de presse, je vais commencer par quelques réflexions.
L’enfant, plus (...)
La proposition de loi prévoyant la pénalisation de “la contestation de l’existence du génocide arménien de 1915” sera soumise demain, lundi 19 décembre, à l’Assemblée nationale française. Elle passera facilement comme en 2006. Parce qu’au printemps prochain, c’est l’élection (présidentielle et législatives) en France, un pays où vivent 500 000 Arméniens. Et parce que les deux principaux candidats (Sarkozy et Hollande) y sont favorables. En outre, Sarkozy, l’opposant number one à la candidature turque à l’UE, (...)
On n’a jamais parlé de lui autrement que par ses livres et ses luttes. Moi, je veux vous livrer des choses plus personnelles, quelques photos papier ; sans aucune retouche. Sans photoshop.
Notre première rencontre
Un gros immeuble du quartier de l’Esplanade, celui de l’Université à Strasbourg. Je trouve son nom et appuie sur le bouton de l’interphone :
Baskin mon frère, je t’attends au septième étage !
On arrive, ağabey [grand frère-NdE], dis-je.
C’est Madame Firomi qui ouvre la porte, son aide (...)
“En 1907, Diyarbakir était la troisième ville d’Anatolie en ce qui concerne le textile, le secteur principal de l’economie. Aujourd’hui, elle est en 66e position. Les Arméniens et les Syriaques ont été exterminés, il s’en est suivi un exode des cerveaux et du capital. Ils sont partis et la paix n’est plus jamais revenue sur ces terres. Nous nous sommes appauvris. Nous n’avons connu de stabilité, ni économique, ni politique depuis. Nous avons été maudits parce qu’il avait été porté atteinte à une valeur (...)
Dans mon dernier papier, je disais que le roi était nu : l’article 2 de notre constitution dispose que [le régime de la république de Turquie] doit être “lié au nationalisme d’Atatürk”. Ce à quoi j’ajoutais que je n’avais jamais “entendu parler d’un concept plus vide de sens que celui-ci”. Qu’il en soit remercié, un camarade de promotion, chroniqueur pour le journal Milliyet, a consacré à cette question sa colonne du 12 octobre dernier. Sous un titre évocateur “Il a vendu son bouquin”, il se demandait (...)
Lorsqu’elle a prêté serment devant l’assemblée nationale, au lieu de dire « devant la nation turque... », Leyla Zana a dit « devant la nation de Turquie ». Et afin de prévenir tout esclandre, elle a expliqué qu’il s’agissait d’un lapsus ; d’un tour joué par son inconscient. » Et en tant que ’Turc blanc’ de Turquie, je le dis haut et fort, bravo ma sœur, bravo à ton inconscient !
Et trois fois bravo : 1) On a voulu que tu te renies toi-même, tu n’as pas laissé faire. On m’aurait forcé à dire « Je suis Kurde (...)
Le 27 août dernier, le gouvernement turc a annoncé aux communautés non musulmanes de Turquie la restitution des biens dont elles ont été spoliées en 1936. Spécialiste de ces questions, Baskin Oran commente cette dernière décision de l’AKP.
Je tiens à féliciter le gouvernement AKP pour ce qui est des non musulmans de Turquie. Sous ses mandatures successives, l’oppression que l’État-nation a infligé à ces gens depuis les années 1920 s’est considérablement allégée. Le dernier décret-loi en est l’ultime (...)
Le 26 juillet dernier, gros titre de Hürriyet citant Serge Sarkissian, le président arménien : “Nous, nous avons pris le Haut-Karabakh, c’est à votre tour pour l’Ararat.” Le même jour, protestation des Affaires étrangères. Le lendemain, Erdogan exige des excuses. Bon de la part d’Erdogan, rien de surprenant, mais j’ai quand même eu beaucoup de mal à comprendre la réaction de notre diplomatie. Parce que ce titre était pure invention, pur commentaire de la part du journal Hürriyet. Le 29 juillet, Agos a (...)
Connaissez-vous Ioanna, mon amie de quarante ans ? Je vous le demande parce qu’en 2005, à mon procès concernant le Rapport sur les minorités en Turquie, lorsqu’elle fut appelée à la barre en tant que témoin, le juge s’est penché vers le greffier et a demandé :
Cette dame connaît-elle le turc ?
Au moins aussi bien que vous Monsieur le juge, lui répondit Ioanna de sa voix toujours calme et ténue. Le magistrat – et c’était un juge vraiment exceptionnel – s’est confondu en excuses.
Non, c’est que je (...)
Je commence par le dernier en date ; et je vous les livre tous sous leur forme brute : « Baskın Oran qui passe sa vie comme un lâche en faisant de la lèche aux Arméniens tu ne peux toujours pas supporter le mot turc sur les terres turques. (…) Qui a défié le Turc dans la patrie de les Turcs pour que c’estvous qui le défiez. Prenez tes chiensaussi ou bien sinon la mort sera pour toi une fin inévitable. Le lieu que méritent ceux qui ont du sang arménien comme toi, c’est la pierre mortuaire. (…) désormais (...)
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