Dernier ajout : 16 novembre 2015.
L’émergence diplomatique actuelle de la Turquie est un fait, depuis peu, très visible. Par sa nouveauté même, elle sollicite, bouscule et interroge de vieilles grilles de lecture. Elle repose, et cette fois avec une acuité redoublée, la question de l’identité et du positionnement turcs : la Turquie, Orient ou Occident ? Pourtant, la question est mal posée : c’est ce que nous dit la nouvelle diplomatie turque. Prouvant par là même que le vieux dualisme identitaire européen est mort et insignifiant. Ou (...)
Il est un terme que les Etats-Unis ont spécifiquement inventé pour les Etats qu’ils n’apprécient pas : l’Etat voyou (rogue state). Le terrorisme d’Etat d’Israël a cette fois massacré des civils désarmés, dans les eaux internationales. Cela relève d’une sorte de judéo-fascisme, d’un acte de piraterie maritime.
Devant l’ambassade d’Israël à Ankara, on m’a tendu le microphone. Et j’ai dit ceci : “je m’adresse à tous ceux qui sont à l’intérieur de l’ambassade. Aux membres de la délagation diplomatique. L’Etat (...)
L’histoire du territoire détermine l’histoire des formes politiques. Ce serait presque une banalité que de le rappeler. Mais le territoire n’est pas qu’un espace ; il est aussi représentation d’un espace, portée par un média, un objet. Prenons donc trois objets, le minaret , la carte et le satellite et amusons-nous à observer comment la Turquie passe du minaret au satellite en oubliant la carte qui voulait lui faire oublier le minaret et…Patience.
Le premier ministre turc, Erdogan, fut condamné et (...)
La crise de l’euro rebat les cartes en Europe, dans les actes, dans les discours. L’horreur intergouvernementale sent si fort qu’elle rend supportable l’irrespirable « fédéralisme ». Une histoire d’odeurs qui nous ouvre les espaces du débat et les champs du possible européens. Le retour du fédéralisme signifierait-il un retour de la Turquie ?
Il y a quelques semaines encore, aviez-vous le malheur de vous dire fédéraliste quant aux affaires de l’UE qu’on vous taxait de jeune idéaliste, inconscient des (...)
Voilà plus de quarante ans que j’écris, et ce sera bien la première fois aujourd’hui que je louerai un homme d’Etat au pouvoir. Mais la conférence que j’ai donnée à Oxford, université dont l’enseignement a commencé deux siècles avant la fondation de la Principauté ottomane, et intitulée “la politique étrangère de la Turquie dans un monde en mutation”, est liée à cette louange. Je commence donc par résumer cette intervention.
Les Turcs ont toujours marché vers l’ouest. Parce qu’à l’est, il n’était que des (...)
Je n’ai aucune opinion à priori sur Tariq Ramadan et je me méfie autant de la diabolisation que des maîtres à penser. J’avais juste regardé une partie, j’ai oublié sur quelle chaîne de télévision, de ce qui était appelé un “débat” avec Nicolas Sarkozy, mais qui m’avait fait davantage penser à un combat de coqs dressés sur leur ergots qu’à une confrontation d’idées. Bref, sans intérêt.
Article original
Il y a une quinzaine de jours, certains de ses propos ont été rapportés dans un article de Zaman.fr. Tariq (...)
La tragédie fait l’histoire, la comédie la répète, deux moments qui se suivent comme des fourmis sur un ruban de Möbius. Quant à Nicolas Sarkozy, La fourmi du « travailler + », il a choisi de commencer par la comédie. Ne lui reste que la Turquie. Pardon la tragédie.
Nous évoquions il y a quelques semaines, en ces mêmes colonnes, ce syndrome si caractéristique de la Turquie en mutation que nous avons aujourd’hui sous les yeux, à savoir le syndrome de Tex Avery : celui du coyote suspendu dans les airs et (...)
Dans les débats passionnés qui marquèrent le lancement des négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE, l’histoire a servi de pythie, de commandeur silencieux dont il fallait activer les lèvres, dans un sens comme dans l’autre, celui des anti-Turquie comme le nôtre. Mais que recèle cette volonté de faire parler l’histoire ? Doit-on absolument la faire parler dans l’autre sens ? Doit-on lui faire dire que la Turquie est européenne si d’autres lui font avouer que la Turquie ne l’est pas ? Quelles sont les (...)
Tout le monde a souvenir du coyote suspendu dans les airs, au-dessus d’un gouffre, incapable de tomber avant de prendre conscience de sa situation. Allégorie souvent reprise et commentée par le psychanalyste et philosophe slovène, Slavoj Zizek, elle est à même d’éclairer certains pans de l’actualité politique et sociale turque.
Mais tout d’abord, Zizek lui-même : « A l’instar du personnage de dessin animé suspendu dans les airs, qui tombe uniquement quand il regarde en bas et prend conscience de sa (...)
Il est en prison. N’y prêtez pas attention. La nuit dernière, il a fait irruption dans mes rêves, nous avons discuté toute la nuit. Son pouvoir de “sauveur”, c’est ça : sa méthode, la méthode d’Abdullah Demirbaş, la seule qui puisse jamais sauver la Turquie de ce problème kurde dans lequel elle est enfoncée jusqu’au cou. Si nos dirigeants se mettaient à réfléchir un tout petit peu, c’est la plus grosse de leurs médailles qu’il lui décernerait.
Parce que lui, Abdullah Demirbaş, ne donne pas dans le (...)
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