Le pouvoir d’Erdoğan, accusé de corruption, se durcit et se replie sur lui-même, tandis qu’une partie du pays manifeste pour plus de libertés. Les rapports se tendent et réapparaissent les règlements de compte violents. Le tout sur fond de campagne électorale.
Si le jeune Berkin Elvan, 15 ans, est mort, l’« esprit de Gezi », 9 mois, est, lui, toujours vivant. Des dizaines de milliers de personnes ont de nouveau défilé mercredi 12 mars dans les rues d’Istanbul pour accompagner en terre un enfant du pays (...)
Les obsèques de Berkin Elvan resteront sans doute dans l’histoire de la Turquie contemporaine comme un événement comparables aux obsèques de Hrant Dink, en janvier 2007. Je ne sais pas encore quelle est l’estimation du nombre des participants, hier, mais Radikal annonce que l’événement Berkin Elvan a battu le record des tweets : quatorze millions d’échanges ces deux derniers jours.
L’assassinat, puis les obsèques de Hrant Dink, avaient provoqué en Turquie un ébranlement dont les effets durent encore et (...)
Heureusement, il n’y a pas eu de drame. Quelques blessés seulement, selon toute apparence, ce 12 mars au matin. En voyant hier soir les foules qui montaient de toutes part vers la place de Taksim que la police cette fois était bien décidée à préserver de toute manifestation, en voyant les premiers actes dénotant un certain énervement – la mise en place ici ou là d’autobus en travers de la route pour barrer le passage à la police, la destruction de véhicules de l’AKP, de vitrines de sièges du parti – on (...)
Un avion chargé d’or allant du Ghana à Dubaï et stoppé à Istanbul, des ministres corrompus avec des centaines de millions de dollars et des montres de luxe, une épouse star de la pop, des centaines d’arrestations... Ce n’est pas le scénario d’un film mais l’histoire de Riza Sarraf, homme d’affaires turco-iranien, au coeur du scandale de corruption en Turquie. Auparavant, l’homme fait surtout parler de lui pour les cadeaux fantasques offert à son épouse. Son arrestation le 17 décembre 2013 a mis la (...)
Depuis jeudi, Sevan Nisanyan dort en prison, près d’Izmir. Ce célèbre intellectuel arménien de Turquie, écrivain, linguiste et hôtelier âgé de 57 ans, s’est présenté à la porte de l’établissement pénitentiaire de Torbali, pour y purger une peine d’au moins deux ans d’incarcération.
Après des années de harcèlement judiciaire, le tribunal de Selçuk (Ouest), l’a condamné mi-décembre pour avoir construit sans permis une maisonnette de pierre et une tour de guet, dans le village touristique de Sirince, où il a élu (...)
Il y a dix ans, ils voyaient d’un œil favorable l’arrivée au pouvoir de l’AKP de Recep Tayyip Erdoğan, supposée transformer le système politique et rapprocher la Turquie de l’Europe. Enquête sur un drôle d’attelage qu’ont probablement coulé les manifestations du printemps dernier et les récentes affaires de corruption.
C’était le mariage de la carpe et du lapin. Culturellement et socialement, tout opposait les intellectuels turcs « libéraux » (de gauche ou de droite), agnostiques voire athées, (...)
La guerre ouverte mais cachée au sein de la galaxie islamiste illustre les failles de la démocratie turque.
Blême et déstabilisé, Recep Tayyip Erdoğan, a dénoncé l’opération anti-corruption de grande envergure, menée contre son entourage politique, avant de lancer de nouvelles purges au sein de la police et de la justice. Ce « complot » serait fomenté par la « néo-confrérie Gülen » qu’il a qualifiée, sans la nommer, d’« État dans l’État ».
Comment un mouvement sociétal et religieux, certes influent et (...)
Chaque jour la position du gouvernement de Recep Tayyip Erdoğan se dégrade un peu plus, rendant intenable la stratégie d’endiguement des affaires de corruption qu’il s’est assigné, depuis le 17 décembre dernier.
Un abcès de fixation dangereux
Pour éviter de nouvelles mises en détention à l’occasion des enquêtes pour corruption qui affectent son entourage, le gouvernement s’est empressé d’édicter une directive demandant aux policiers d’en référer à leurs autorités administratives de tutelle avant toute (...)
Le remaniement ministériel auquel a procédé Recep Tayyip Erdoğan, le 25 décembre (cf. notre édition du 26 décembre 2013 : « Trois ministres démissionnent en Turquie sur fond de remaniement gouvernemental »), apparaît déjà comme une réponse dépassée aux scandales qui frappent son gouvernement, depuis une dizaine jours. Et ce d’autant plus que les affaires de corruption, qui sont à l’origine de ce séisme politique, semblent appelées à s’étendre dans les prochains jours.
Un « cabinet de guerre » mais pour (...)
Trois ministres du gouvernement de Recep Tayyip Erdoğan ont démissionné le 25 décembre 2013. Ils sont expressément mis en cause dans l’affaire de corruption qui secoue la Turquie depuis le 17 décembre dernier, leurs fils faisant l’objet de poursuites judiciaires (cf. notre édition du 18 décembre 2013 : « Le gouvernement turc atteint par des affaires de corruption de grande ampleur »). Muammer Güler, le ministre de l’intérieur et Zafer Çağlayan, le ministre de l’économie, ont annoncé leur départ dans la (...)
0 | 20