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Ultime rencontre UE-Turquie avant un conseil européen crucial pour l’adhésion

lundi 22 novembre 2004

AFP - 21/11/2004

Le ministre turc des Affaires étrangères, Abdullah Gul sera mercredi aux Pays-Bas, qui exercent la présidence tournante de l’Union européenne, pour une ultime réunion ministérielle avant le Conseil européen du 17 décembre qui doit se prononcer sur l’ouverture de négociations d’adhésion avec Ankara.

La « troïka » européenne (actuelle et future présidence, en l’occurence le Luxembourg, plus la Commission) et la Turquie se rencontrent deux fois pas an mais toutes les parties s’accordent à souligner l’importance de la rencontre de mercredi.

« Nous allons procéder à un échange de vues et voir où nous en sommes avant le 17 décembre », à Bruxelles, a indiqué à l’AFP à Ankara un diplomate turc. « Nous espérons apprendre de la présidence (néerlandaise) la position des autres Etats membres » sur le dossier d’adhésion turque, a ajouté ce diplomate sous le couvert de l’anonymat.

« Nous allons aussi à nouveau faire valoir nos préoccupations à la suite du rapport de la Commission », a-t-il encore indiqué. Il faisait référence à un rapport présenté le 6 octobre, qui recommandait l’ouverture de négociations d’adhésion mais en posant des réserves qui ont irrité Ankara, notamment sur la liberté de religions.

le ministre néerlandais des Affairs étrangères Ben Bot déclarait récemment : « si les négociations débutaient en 2005, s’il n’y a pas de circonstances imprévisibles et si la Turquie continue sur cette voie, et je ne vois pas pourquoi elle ne serait pas capable de remplir les critères, on estime que les négociations pourraient durer en moyenne dix ans ».

Interrogé pour savoir si une entrée dans l’UE était réaliste en 2015, si ces conditions étaient respectées, il a répondu « oui ».

Les opposants d’une adhésion de la Turquie, qui redoutent notamment l’arrivée d’un immense pays majoritairement musulman, estiment qu’il faudrait, au moins dans un premier temps, se contenter d’établir un partenariat, ce qu’Ankara a jugé inacceptable.

La réunion servira en particulier à évaluer l’intérêt de procéder ou non à un état des lieux comparatif de la législation turque avec la législation européenne avant l’ouverture proprement dite des négociations d’adhésion, selon des sources diplomatiques concordantes à Bruxelles.

Ankara estime avoir déjà réalisé cette procédure et n’y voit qu’une tentative pour lui imposer un délai supplémentaire.

Cet état des lieux comparatif ou « screening » consiste pour le pays candidat à présenter à Bruxelles l’état de sa législation dans les différents domaines qui seront abordés lors des négociations.

La Commission européenne procède ensuite à une comparaison avec la législation communautaire et le pays candidat se voit alors indiquer quelles mesures il doit prendre pour se mettre aux normes.

Les Turcs rappellent à ce propos que le sommet européen de Copenhague, en décembre 2002, avait spécifié que si l’ouverture des négociations d’adhésion était décidé en décembre prochain, celle ci devrait avoir lieu « sans retard ».

Pour les autres pays candidats, le « screening » se déroulait juste après le lancement officiel des négociations d’adhésion, rappelait un diplomate européen à Bruxelles.

Un autre obstacle à l’adhésion d’Ankara, qui devrait être discuter à La Haye, est le refus de la Turquie de reconnaître Chypre, qui est membre de l’UE et a laissé entendre qu’il pourrait utiliser son droit de veto.

Outre MM. Gul et Bot participeront notamment à la réunion le secrétaire d’Etat néerlandais aux Affaires européennes Atzo Nicolai et le Haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, Javier Solana.

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