Exposition « Fantômes d’Orient »

Au numéro 16 de la rue Chaptal, vous trouverez le musée de la vie romantique, autrefois connu sous le nom d’Hôtel Scheffer-Renan, lieu privilégié de rencontres d’écrivains, d’acteurs ou de peintres que le courant attirait dans ce quartier baptisé la Nouvelle Athènes. L’endroit est désuet à souhait, le jardin bucolique, c’est à peine si l’on n’entend pas le froufroutement des crinolines au détour d’un salon de la demeure principale.

Jusqu’au 3 décembre 2006, vous pouvez y découvrir l’exposition « Fantômes d’Orient » consacrée à Pierre Loti.

Pierre Loti n’était pas peintre mais voyageur… mais aussi officier de marine, académicien, poète, mystique, agent secret, que sais-je encore.

Chaque salle est illustrée par un thème ayant inspiré le personnage, les titres sont donc très évocateurs : « la mer », « harem, odalisques et désenchantées », « le désert », « couleurs d’orient », « Constantinople ». Les œuvres renvoient aux textes de Pierre Loti, toutes contemporaines de l’auteur.

On y croise quelques toiles célèbres :

« Jeune Bohémien Serbe » (Charles Zacharie Landelle – 1872) si beau et si angélique qu’il est longtemps passé pour être une bohémienne.

« L’odalisque Rouge » (Eugène Giraud - 1830) où l’écarlate vivant du costume tranche vraiment avec la pose lascive de l’esclave.

L’orientalisme s’est exprimé à travers deux voix : celle de la peinture et celle de l’écriture. Les toiles évocatrices de Constantinople peintes par Germain-Fabius Brest font écho aux envolées poétiques de Pierre Loti lorsqu’il parle de la ville ou d’Aziyadé.

En sait-on plus sur Pierre Loti en achevant la visite de cette exposition ? Je n’en suis pas certaine, elle est trop courte. Elle pose le problème de la complexité d’un personnage qui à travers ses voyages incessants a acquis un ressenti peuplé de fantômes et de mystères. J’ai plutôt acquis la certitude que Pierre Loti n’était pas seulement un écrivain voyageur. Un personnage hanté par contre, sans aucun doute.