Les contestations qui secouent Istanbul et plusieurs autres villes de Turquie traduisent la colère de trois acteurs radicalement différents. Le premier, de loin le plus important, regroupe les intellectuels et une jeunesse de sensibilité de gauche ou écologiste qui rejettent la volonté de l’AKP, le parti au pouvoir, d’imposer sa domination sur le corps, le temps et l’espace. Fort du soutien d’une grande partie de la bourgeoisie provinciale depuis sa conversion à un néolibéralisme à outrance, ainsi (...)
Des célébrations de Newroz endeuillées par des dizaines de morts, la destruction par les forces étatiques de Sırnak et plusieurs bourgades, l’assassinat de l’intellectuel kurde Musa Anter et de plusieurs journalistes... Ces événements de l’année 1992 sont un énorme choc pour les Kurdes, les démocrates turcs et sont dénoncés à l’étranger. C’est une période noire qui commence, close par la capture d’Apo en 1999 et la victoire apparente de l’État.
On a cru que la guerre au Kurdistan allait cesser lorsqu’Öcalan a (...)
On attendait de nombreuses libérations à l’occasion de l’audience du « procès KCK » qui s’est tenue à Silivri à partir du 24 avril. Mais deux journalistes seulement ont été élargis : Zeynep Kuray, du quotidien Birgün, et Sadık Topaloglu, de l’agence de presse Dicle Haber Ajansı (DIHA). Ainsi 24 journalistes restent en prison. Ils ont été arrêtés au cours d’une vaste rafle en décembre 2011.
A part ces deux libérations, l’audience du procès KCK de Silivri s’est terminée sans qu’aucune décision n’ait été prise ; la (...)
« C’était très drôle, une poignée de femmes, des centaines de policiers » : un entretien avec Ayşe Günaysu
La protestation des « Mères du Samedi », organisée par les défenseurs des droits de l’Homme et les familles de personnes disparues en détention est un exemple de désobéissance civile de long terme en Turquie. Ces protestations ont commencé le 27 mai 1995, et ont duré jusqu’en 1999. Elles se sont ensuite essoufflées, notamment en raison de l’état de santé des mères âgées des dispares, les participantes (...)
Pour que ce ne soit pas qu’une trêve de plus, il faudrait qu’Ankara l’accepte et la respecte et qu’elle libère les milliers de militants kurdes emprisonnés pour liens avec l’organisation « terroriste » du PKK.
Décrété « historique », l’appel au cessez-le-feu d’Abdullah Ocalan à ses troupes n’a apparemment rien de bien nouveau.
Depuis le début de la rébellion kurde vis-à-vis de l’État turc en 1984, on a déjà connu au moins quatre cessez-le-feu unilatéraux proclamés par le Parti des travailleurs du Kurdistan (...)
5 jours après l’assassinat de trois militantes du PKK, le 9 janvier dernier, au Centre d’information Kurde, dans le Xe arrondissement à Paris, les supputations continuent à essayer de percer le mystère d’une affaire qui n’a encore livré que peu d’indices.
Il est probable que la brutale exécution de Sakine Cansız (Sara), Fidan Doğan (Rojbin) et Leyla Söylemez est liée à l’initiative qui a vu récemment le gouvernement turc renouer le dialogue avec Abdullah Öcalan, le leader du PKK qui purge une peine (...)
La visite qu’Ahmet Türk (l’ex-leader du DTP et député kurde indépendant – photo dessous à gauche) et la députée du BDP Ayla Akat Ata (photo dessous à droite), ont effectué le 3 janvier dernier sur l’île d’İmralı, au leader du PKK, Abdullah Öcalan, qui y purge une peine d’emprisonnement à vie, a-t-elle initié un nouveau processus de règlement de la question kurde en Turquie ? Beaucoup d’observateurs osent le croire actuellement eu égard aux espoirs qu’a suscités la nouvelle.
A la fin de l’année 2012, à (...)
Frapper Sakine Cansiz, c’est frapper Abdullah Öcalan. Mais c’est également frapper la Turquie, qui négocie avec le chef du PKK emprisonné depuis 1999. Or, si le processus de paix capote, le régime syrien peut continuer à user de la carte kurde dans son bras de fer avec Ankara...
Trois militantes kurdes, Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Soylemez ont été retrouvées mortes dans la nuit du 10 janvier dans les locaux du Centre d’information du Kurdistan.
Il n’est pas exclu que Sakine Cansiz ait été la (...)
De nombreuses manifestations et cérémonies ont commémoré, ce 28 décembre 2012, en Turquie, la tragédie qui a frappé, il y a un an, le village d’Uludere (Roboski en kurde) dans la province de Şırnak, sur la frontière turco-irakienne. Le 28 décembre 2011, en effet, l’aviation turque bombarde une colonne de contrebandiers kurdes, faisant 34 morts, presque tous originaires d’Uludere-Roboski (cf. notre édition du 31 décembre 2011 : « 35 villageois kurdes tués par une frappe aérienne »). La colonne, qui venait (...)
Tout le monde a entendu parler de cette « nation sans État ». A cheval sur quatre pays (la Turquie, l’Iran, l’Irak et la Syrie), ce peuple est tout de même largement méconnu.
Au cœur du Proche-Orient, partagés entre au moins quatre pays (Irak, Iran, Turquie, Syrie) et formant une nombreuse diaspora en Europe, les Kurdes constituent la plus grande nation sans État.
Dans la recomposition régionale que les soulèvements arabes pourraient entraîner, les Kurdes auront certainement leur mot à dire. (...)
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