Depuis la libéralisation des années 80-90 amorcée pour satisfaire aux exigences des milieux économiques, la société turque est en mutation rapide.
La soif de démocratie soutenue par une intelligentzia de plus en plus contestataire et les exigences de l’Union Européenne mettent à mal les dogmes de la forme fondamentaliste de la pensée kémaliste pronée par un establishment qui s’assimile de plus en plus au « derin devlet » (Etat profond).
Les coups d’état des années 70-80 ont empèché l’émergence d’une alternative politique sociale-démocrate en faisant fuir les élites de gauche. Si tant est qu’aujourd’hui, face à l’AKP d’Erdogan, il n’y a plus d’opposition crédible, surtout depuis que le CHP à été annihilé par Deniz Baykal, qui, d’un parti progressiste a fait un parti ultra convervateur proche des visions de la partie la plus autoritaire de l’état major.
Aujourd’hui, certains semblent prèts à tout pour faire chuter l’AKP sous le prétexte affiché de la réislamisation de la société. La raison réelle est plus complexe et mèle la perte de privilèges des acteurs de l’état (armée, police, hauts fonctionaires, élus) et l’angoisse de s’affranchir de la société paternaliste et autoritaire pour un avenir rempli d’incertitudes.
La Turquie est sur le fil, l’Europe a, et aura, une réelle influence sur le choix du côté ou elle choisira de descendre. Les articles qui suivent vous aideront à mieux comprendre la révolution silencieuse en cours.
La société turque est assez « macho » et très masculine. Les comportements efféminés chez les hommes ne sont pas du tout bien vus. L’homosexualité et tous les signes visibles appartenant aux minorités sexuelles sont tabous et interdits. Les transsexuels et les travestis sont condamnés à se prostituer étant donné qu’il n’y a pas d’autre solution possible de survie pour eux. Il est clair que quelque chose est fortement réprimé, n’est-ce pas ?
J’ai toujours trouvé la société turque assez hypocrite concernant (...)
A quand le Mishima turc ? Question abrupte et pour le moins surprenante. Pourquoi Mishima me direz-vous ?
Notons trois points :
D’abord parce qu’il est japonais et que, d’une façon ou d’une autre, le Meiji japonais (1868) ne peut pas ne pas intéresser ceux dont la vie reste fortement marquée par le Meiji kémaliste (1923). Révolutions menées par le haut toutes les deux, en attente de leurs conséquences par le bas, économiques, sociales et culturelles.
Ensuite parce que Mishima, qui se suicide en (...)
Marc Bernardin, ancien représentant d’une importante société française en Turquie, est chargé de cours à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco).
Les relations bilatérales entre la France et la Turquie sont mauvaises, et il semble qu’elles n’iront pas en s’améliorant. Il y a cinq ans, la France apparaissait comme le meilleur ami de la Turquie. Le président Chirac se présentait en défenseur de sa candidature. Le changement est complet. Le président Sarkozy, mû par une (...)
Les Turcs seraient-ils si faibles pour céder à la “pression sociale” de quelques fanatiques ? se demande le quotidien conservateur d’Istanbul.
Notre mode de vie ne tiendrait donc finalement plus qu’à un fil ! En effet, dès lors que les filles pourraient porter le voile à l’université, la boîte de Pandore serait ouverte. N’importe quel individu pourrait désormais en apostropher un autre et lui reprocher de fumer pendant le mois de ramadan. Dans le bus, on verrait des gens obliger le chauffeur à s’arrêter (...)
Il a fallu que la chanteuse de variétés transsexuelle Bülent Ersoy s’oppose publiquement à l’opération militaire turque en Irak, lors d’une émission télévisée très regardée, pour que d’autres femmes, journalistes, romancières ou artistes, dénoncent à leur tour la guerre. La célèbre chanteuse transsexuelle turque Bülent Ersoy vient de créer la polémique sur la chaîne Star TV, lors d’une émission de variétés, sorte de Star Academy à la turque, en dénonçant le martyre, jugé inutile, des jeunes soldats turcs qui (...)
En Turquie aussi, les réformes de la sécurité sociale, les retraites, l’emploi, les salaires et le pouvoir d’achat sont des sujets importants. Pourtant l’information en français, voire en anglais, sur ces questions reste rare. Plusieurs articles parus récemment dans la « Chronique internationale de l’IRES » visent à mieux faire connaître la Turquie au regard de ces questions.
La « Chronique internationale de l’IRES » est une publication de l’Institut de Recherches Economiques et Sociales, un centre de (...)
Un entretien avec Barah MIKAÏL par Bérénice Rocfort-Giovanni
Le Parti républicain du peuple estime qu’une levée de l’interdiction du voile à l’université est un premier pas vers un régime islamique. Sa crainte est-elle justifiée ?
Absolument pas. Il faut demeurer conscient de ce que le Parti républicain du peuple continue à surfer sur la vague qui fut la sienne avant les élections législatives de juillet 2007, à savoir accuser l’AKP d’être derrière un projet d’islamisation à tous niveaux de la Turquie (...)
Je me serais appelé Orhan Pamuk, j’aurais certainement écrit la chose suivante : “ j’ai écrit un texte ; je suis devenu néo-libéral” (O.Pamuk commençait ainsi un de ses livres : “J’ai lu un livre, ma vie a change”-Ndlr).
“L’université ne peut pas ainsi continuer. Si l’on poursuit dans la même voie, on ne parlera plus d’université publique d’ici 15 ans. Enfin, plus exactement, il n’y restera plus personne en dehors d’une poignée d’idéalistes et de tout un tas de maîtres de conférence n’ayant pas pu se faire (...)
Le Parlement turc doit bientôt se prononcer sur un projet d’amendement constitutionnel permettant de lever l’interdiction du voile dans les universités. Ce texte présenté par le gouvernement conservateur mécontente à la fois les laïcs et les religieux.
Le débat sur la levée de l’interdiction du voile en Turquie ne semble pas près de se calmer. Outre les propos très durs de l’opposition kémaliste du Parti républicain du peuple (CHP), pour qui « la République est en danger », la position de l’armée suscite (...)
Yasar Yakis, l’un des représentants du Parti de la justice et du développement (AKP, ex-islamistes), a indiqué au Monde, mercredi 30 janvier, lors d’une visite à Paris, que la réforme de la Constitution turque pour autoriser le port du foulard dans les universités ne devrait ni affecter les négociations que le pays mène avec l’Union européenne, ni provoquer de fortes tensions entre l’armée et le gouvernement, dominé par l’AKP.
Ancien ministre des affaires étrangères de la Turquie (2002-2003), député et (...)
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