Depuis la libéralisation des années 80-90 amorcée pour satisfaire aux exigences des milieux économiques, la société turque est en mutation rapide.
La soif de démocratie soutenue par une intelligentzia de plus en plus contestataire et les exigences de l’Union Européenne mettent à mal les dogmes de la forme fondamentaliste de la pensée kémaliste pronée par un establishment qui s’assimile de plus en plus au « derin devlet » (Etat profond).
Les coups d’état des années 70-80 ont empèché l’émergence d’une alternative politique sociale-démocrate en faisant fuir les élites de gauche. Si tant est qu’aujourd’hui, face à l’AKP d’Erdogan, il n’y a plus d’opposition crédible, surtout depuis que le CHP à été annihilé par Deniz Baykal, qui, d’un parti progressiste a fait un parti ultra convervateur proche des visions de la partie la plus autoritaire de l’état major.
Aujourd’hui, certains semblent prèts à tout pour faire chuter l’AKP sous le prétexte affiché de la réislamisation de la société. La raison réelle est plus complexe et mèle la perte de privilèges des acteurs de l’état (armée, police, hauts fonctionaires, élus) et l’angoisse de s’affranchir de la société paternaliste et autoritaire pour un avenir rempli d’incertitudes.
La Turquie est sur le fil, l’Europe a, et aura, une réelle influence sur le choix du côté ou elle choisira de descendre. Les articles qui suivent vous aideront à mieux comprendre la révolution silencieuse en cours.
Quel est le point commun entre le parti islamo-conservateur au pouvoir en Turquie, l’association gay et lesbienne d’Istanbul et le site Internet YouTube ? Tous les trois sont les victimes récentes de la justice turque. L’AKP, le parti au pouvoir, attend sa mort programmée. Jeudi 3 juillet, ses représentants doivent présenter leur défense devant la Cour constitutionnelle. Le parti du premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, élu avec 47 % des suffrages à l’été 2007, est sous le coup d’une procédure en (...)
Tous les acteurs de la tragédie antique sont réunis : le guerrier, le politicien, le religieux et le peuple. Depuis plus d’un an, la Turquie s’est installée dans une crise institutionnelle, dont les conséquences sont encore imprévisibles pour le membre le plus oriental de l’Otan, situé dans l’un des points les plus explosifs de la planète à cheval entre Europe et Asie, entre Syrie, Irak, Iran, Géorgie, Arménie, Bulgarie et Grèce.
Dans un pays qui depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale a connu (...)
La lutte d’influence entre l’Etat et l’islam ne date pas d’hier, comme le rappelle l’éclairage d’un éminent intellectuel. Mais le modèle imposé par Atatürk est usé.
La Turquie va-t-elle poursuivre son ancrage dans le camp des démocraties libérales ? La réponse sera donnée dans les prochaines semaines par la Cour constitutionnelle, appelée par le procureur de la Cour de cassation à interdire le parti au pouvoir (AKP, conservateur musulman), accusé de menées visant à détruire le régime laïque de la république (...)
Mardi matin, 25 personnes ont été cueillies au saut du lit par la police turque, à Ankara, Istanbul, Trabzon, Antalya, dans le cadre de l’enquête sur la cellule ultranationaliste Ergenekon . Sans ménagement. Mais sans violence non plus, l’état major de l’armée a reconnu le bon déroulement de la procédure. Bien sûr le timing de ces arrestations à grand spectacle ne laisse pas trop de place au hasard : elles ont eu lieu le matin même du plaidoyer anti AKP du procureur Abdurrhaman Yalçinkaya et l’auront en (...)
Des centaines d’homosexuels ont défilé sur l’avenue Istiklal dimanche dernier dans le cadre de la « semaine pour la fierté des homosexuels ».
Cette manifestation organisée dans le cadre international de la semaine des fiertés a commencé sur la place de Taksim. Sans aucune intervention policière de quelque sorte que ce soit, les manifestants ont déployé un immense drapeau aux couleurs de l’arc-en-ciel, symbole des homosexuels. Organisée sur des rythmes orientaux, cette marche des fiertés a également (...)
La question de la laïcité, la signification et l’application de ce concept ont toujours été une préoccupation majeure dans la vie politique turque, surtout depuis l’apparition de l’islam politique au milieu des années 60 à travers le mouvement Milli Görüs.
Depuis qu’une formation politique issue de ce mouvement, Adalet ve Kalkinma Partisi (AKP, Parti de la justice et du développement), est arrivée seule au pouvoir en 2002, mais surtout depuis que la présidence de la République ainsi que la tête de la (...)
Il y a quelques jours lors d’un débat organisé par le groupe des DurDe (DIS STOP au Racisme et au Nationalisme) et intitulée “Non aux Coups d’Etat !”, une jeune fille a posé la question suivante : “ Je n’ai plus rien en quoi croire. Comment nous sortirons-nous donc de là ?” Pas question de plaisanter avec cette expression d’un désespoir aussi sincère.
Parce que la Cour Constitutionnelle qui a été fondée pour défendre la Constitution en a violé l’article 148 qui précise ses compétences et ses attributions : (...)
Mardin uses the term ’neighborhood pressure’ to explain how values settle, sink in, and internalize. Yet, this sociological concept has been taken out of its context and applied in the political arena.
Şerif Mardin, an international academic star, has also become a household name for Turks recently, especially with his ideas of the so-called “neighborhood pressure” concerning the headscarf issue/ban/debate. Due to his academic naïveté (and perhaps his lack of political foresight as was (...)
Les Bretons éprouvent souvent une empathie presque naturelle pour les Kurdes, leur présent remuant la mémoire toujours vivace de la langue que l’école républicaine les a contraints à oublier. Certes la naive Bécassine était autrement plus pacifique que le « brigand féodal » kurde. Mais il est peut-être possible de déceler un lointain lien de parenté, au moins entre des regards qui en disent plus long sur ceux qui les portent que ceux sur lesquels ils sont portés.
Si les Bretons restent souvent attachés à (...)
Le compte à rebours a commencé : l’OSS (ögrenci secme sinavi), le concours d’entrée à l’université, se déroule le 15 juin. Ce questionnaire à choix multiples est le cauchemar des jeunes Turcs. Ils y jouent leur avenir en cent quatre-vingts minutes, temps imparti pour répondre à 180 questions.
Cette année, ils seront 1,6 million à se disputer 400 000 places dans l’enseignement supérieur, dont la moitié dans des écoles techniques. Seulement un aspirant étudiant sur dix intégrera donc une université (...)
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