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Réflexions sur la loi « anti négation » et ses conséquences (2)

mercredi 22 novembre 2006, par Philippe Couanon

- Par Philippe Couasnon, agrégé d’Histoire et membre de Turquie Européenne.

Dans le même ordre d’idée, la France, et son président, outrepasse singulièrement son rôle en rajoutant d’autorité une obligation supplémentaire aux critères de Copenhague ; le président de la commission européenne lui a d’ailleurs vertement rappelé ses limites en la matière : le principe de l’adhésion de la Turquie à l’UE a été accepté collégialement en 2004 et les négociations se sont ouvertes, l’année suivante, sur des bases qui ne sauraient être modifiées unilatéralement ou par l’un des état membres.

- Suite de l’article N°1

De même, il convient de dénoncer le vote en catimini d’une consultation populaire, par voie référendaire, des citoyens français, comme préalable indispensable à l’entrée de la Turquie dans l’UE. Une telle procédure serait une nouveauté qui ne manquerait pas d’apparaître comme discriminatoire ; jamais, en effet, les Français n’ont été appelé à émettre un avis sur l’éventualité de l’entrée du Royaume Uni, de Chypre ou de la Bulgarie… dans l’Union ; au contraire, plusieurs états candidats ont sollicité, par ce biais, l’approbation de leur propre ressortissants, comme ce fut, par exemple, pour les Norvégiens qui ont majoritairement rejeté le projet de leur gouvernement. Dans ce contexte, ce serait aux Turcs de se prononcer sur leur propre candidature… A moins d’admettre que la Turquie ne dispose pas à nos yeux des mêmes droits ou du même statut que les pays qui l’ont précédée comme candidats.

A qui profite la polémique ?

En France, il est évident que la proximité d’échéances électorales majeures influe sur le débat et lui fait perdre une bonne part de la sérénité nécessaire. Sachant qu’une partie non négligeable de l’opinion, et donc de l’électorat est défavorable à l’élargissement de l’UE à la Turquie, les opposants déclarés à la candidature turque s’ingénient à noircir l’image de ce pays et à se présenter comme les garants de la non adhésion ; du côté des partisans, on préfère se démarquer prudemment pour éviter de se couper de voix potentielles ; ainsi, Ségolène Royal, qui déclarait en 2004 « on a toujours intérêt à attirer à nous plutôt qu’à refouler » signifiant par la même un engagement pragmatique en faveur de l’adhésion turque ; aujourd’hui , candidate affichée à la présidentielle, elle préfère s’aligner sagement sur les positions du président de la République sur le « devoir de mémoire » et faire sienne l’idée d’un référendum en affirmant que « son opinion sera celle des Français »… un tel revirement illustre soit une méconnaissance du dossier, soit un manque de courage politique !

D’une manière générale, on ne peut que regretter la méconnaissance totale de la réalité turque dans l’opinion publique française, méconnaissance savamment entretenue d’ailleurs par une classe politique guère mieux informée… ou volontairement adepte de la désinformation. Ainsi, nombre d’intervenants se limitent à des affirmations aussi péremptoires que simplistes ; dans le style, citons quelques perles rares : « La Turquie, ça n’est pas l’Europe » [Valéry Giscard d’Estaing], « La Turquie dans l’Europe, c’est la fin de l’Europe politique » [Nicolas Sarkozy]… sans oublier les allusions au « déclin irréversible de l’Europe » ou au « risque d’invasion islamiste » que l’on rencontre dans des tendances qui dépassent très largement les limites de la droite nationaliste, souverainiste et xénophobe. Cette méconnaissance transparaît dans ce discours stéréotypé, sans fondements réels, ignorant d’un peuple qui pratique un Islam majoritairement modéré, d’une république laïque qui a légalisé le vote des femmes 10 ans avant la France et d’un régime qui, malgré ses imperfections et ses maladies de jeunesse, reste depuis 60 ans la seule démocratie parlementaire pluraliste de tout le monde musulman. C’est aussi un discours que l’on pourrait qualifier de « négationniste » puisqu’il nie l’appartenance de cet ensemble « au concert européen des nations » au XIXe siècle et occulte le rôle de la Turquie en tant que membre à part entière de l’OTAN depuis les années 50 et comme acteur de la construction européenne. C’est un discours qui illustre chez ses auteurs une vision passéiste et égoïste de l’Europe, un club chrétien et riche, replié sur ses prétendues valeurs homogènes mais qui oublie la diversité culturelle qui en fait la richesse. C’est un discours enfin qui dénote une étroitesse d’esprit inquiétante chez des gens incapables de déceler les immenses perspectives économiques, géopolitiques et humaines inhérentes au projet, de se projeter dans le moyen terme et de prendre en considération les inéluctables évolutions démographique (sortie de la phase de transition démographique), économique (modernisation et développement humain qui en est le corollaire) et politique (libéralisation progressive des institutions et des mentalités) ; un tel manque de clairvoyance a de quoi surprendre (à moins qu’il ne soit que feint) chez des hommes politiques sensés faire leur le précepte « gouverner c’est prévoir ».

Une faute majeure

L’initiative du projet de loi « anti-négationniste » émanant des socialistes, y compris de membres qui se sont déclarés favorables à l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne, reflète parfaitement cette méconnaissance de la réalité turque et de l’incapacité de dépasser des perspectives à court terme ; en ce sens et au vu des conséquences catastrophiques que risque d’avoir le vote français sur les relations franco-turques et sur les négociations d’adhésion, c’est plus qu’une erreur tactique, c’est une faute majeure !

Il est également évident qu’il faut voir derrière le vote des parlementaires français la pression de lobbies variés qui se rejoignent dans la turcophobie et l’hostilité à l’élargissement européen à la Turquie. Ainsi, les turcosceptiques ont trouvé là un moyen de saboter les négociations d’adhésion déjà engagées en provoquant une crispation turque et en noircissant l’image de ce pays en Europe. En ramenant de la sorte à la Une de l’actualité des évènements vieux de 90 ans, on joue sur les vieilles peurs des atrocités sarrasines martyrisant sans humanité des populations chrétiennes inoffensives… Le pape Urbain prêchant la première Croisade à Clermont en 1095 utilisait déjà la même rhétorique !

On ressuscite aussi l’image des hordes barbares déferlant sur l’Europe avec ses janissaires islamisés et sanguinaires… L’imagerie populaire à la peau dure et il est aisé d’entretenir les cauchemars : les Turcs du XIXe siècle ne seraient que les héritiers de ces Ottomans pourfendeurs de chrétiens et de ces génocidaires d’Arméniens, des asiatiques incapables d’intégrer les valeurs nobles de l’Europe civilisée, des islamistes intégristes et obscurantistes adeptes de la polygamie et de l’inégalité des sexes… portrait apocalyptique… mais qui n’est pas si éloigné que cela de ce que véhiculent nombre « d’intellectuels respectables » et qui forge des préjugés tenaces dans les opinions françaises et européennes.

Mais ce lobbying intéressé à entretenir la polémique dépasse largement le cadre franco-français.

En Turquie même, où la aussi la campagne électorale bat son plein, les milieux nationalistes et d’extrême droite, largement hostiles à l’intégration européenne, ainsi que les mouvements islamistes antichrétiens et antioccidentaux entendent profiter de l’exaspération populaire née de la « trahison française » pour rassembler sur leur nom un électorat parfois déçu dans ses aspirations européennes, souvent troublé par des « paquets de réformes » adoptés à un rythme accéléré et qui surtout, se sent rejeté et incompris ; en jouant sur le mythe de la « citadelle attaquée » que l’on imaginait en perte de vitesse, ces mouvements espèrent effacer la « claque » électorale de 2002 qui les avait marginalisés et retrouver une influence notoire dans le paysage politique du pays. Ainsi, en voulant forcer la démocratisation de la Turquie, les auteurs de la loi française ont rendu un fier service à ceux qui, sur place, sont des freins au progrès, à l’ouverture et à la libéralisation du régime ; beau succès en vérité… autre erreur politique !

Cette polémique trouve aussi son origine chez certains Arméniens qui l’ont suscité et qui l’utilisent. En premier lieu, dans la diaspora arménienne de France qui en a fait son cheval de bataille depuis des décennies ; sans nier le degré de sincérité de beaucoup de ses membres, on ne peut oublier la manipulation organisée par les nationalistes qui gravitent, en particulier, dans l’orbite du parti Dachnaktsoutioun qui continue de militer pour l’idée de la « Grande Arménie », quelque peu irréaliste aujourd’hui. On peut aussi se demander s’il ne faut pas déceler dans la volonté de la communauté arménienne de France d’obtenir la reconnaissance du « génocide de 1915 », un combat d’arrière garde pour assurer sa propre survie ; pérenniser une lutte nationaliste est un moyen de conserver la cohésion du groupe, malgré le temps qui passe, et de justifier l’existence d’une communauté solidaire bien qu’elle perde progressivement ses racines, en la focalisant sur ce qui est présenté comme son acte fondateur ; à ce propos, le (très beau) film de Robert Guédiguian, Retour en Arménie, est tout à fait significatif des interrogations existentielles et des contradictions des jeunes générations arméniennes de France.

En Arménie, l’entretien d’une hostilité agressive à l’encontre de la Turquie relève de la même logique. Dans un pays totalement exsangue qu’il est incapable de sortir de l’impasse, le régime autoritaire de Robert Kotcharian y trouve un moyen de fédérer sa population autour d’une idéologie nationaliste antiturque et antiazéri (sur le Haut Karabakh) à laquelle cette population est particulièrement réceptive. C’est la stratégie hitlérienne de désignation des juifs et des auteurs du Traité de Versailles comme responsables de tous les malheurs de l’Allemagne ; c’est la même démarche que celle, insensée, des généraux argentins qui se sont lancés dans « l’opération Malouines ». En Arménie, le pouvoir actuel assure par ce procédé son maintien à la tête de l’état, y gagne une popularité irrationnelle qui lui permet d’étouffer toute forme d’opposition démocratique. Par ses déclarations tonitruantes lors de son séjour à Erevan, Jacques Chirac s’est fait le complice du régime, de son nationalisme exacerbé et de ses dérives autoritaristes… c’est une nouvelle contradiction de la politique actuelle de la France qui pourtant, se présente comme le chantre de la démocratie. Il est d’ailleurs significatif que l’intervention présidentielle comme le vote parlementaire ont été dénoncés tant par l’opposition arménienne que par le Patriarche de l’Eglise Arménienne.. Et même par Charles Aznavour !

Ceux-ci, comme de nombreux membres de l’intelligentsia politique, économique et culturelle turque, souhaitent « tourner la page » en proposant un examen objectif de la question qui s’appuierait sur les conclusion d’une commission de juristes et d’historiens mixte (turco arménienne) ; une telle démarche, qui résulte d’une prise de conscience effective de la nécessité de réaliser ce fameux travail de mémoire, faciliterait le rapprochement de deux peuples qui ont su cohabiter en bonne intelligence pendant des siècles avant de se déchirer. En Turquie, l’idée fait doucement son chemin dans les esprits, le gouvernement et le premier ministre Recep Erdogan n’y sont plus hostiles… à condition que ça ne se fasse pas le couteau sous la gorge ! Là encore, l’initiative française de ces dernières semaines ressemble fort à un « acte manqué » qui ne peut que contrarier cette évolution positive.

Des intérêts partagés

Outre la perspective d’un rapprochement salutaire entre des peuples qui se sont côtoyés pacifiquement durant des siècles (Turcs, Arméniens et Kurdes), le principal intérêt d’une reconnaissance, acceptable et acceptée par la majorité, des évènements de 1915 serait de ne pas donner d’arguments supplémentaires au turcophobes, islamophobes, aux « nonalaturquie.com », aux nationalistes et souverainistes de tout poil, toujours prêts à exploiter ces polémiques pour des intérêts partisans, en jouant de la désinformation ou de la manipulation. En Arménie, les nationalistes sont déjà au pouvoir et s’y maintiennent en entretenant une hostilité à l’encontre de « l’ennemi turc » ; il convient d’ailleurs de souligner que les autorités arméniennes se gardent bien d’adopter la même attitude à l’égard de la Russie, bien que l’empire tsariste se soit livré aux pires exactions anti-arméniennes comme son homologue ottoman… raison d’état et alliances obligent… ce qui atteste implicitement de la manipulation de l’opinion contre la Turquie.

En Europe Occidentale et en particulier en France, l’intérêt électoraliste est évident. On instille dans l’opinion des préjugés turcophobes, on réveille les peurs passées, on provoque ainsi une hostilité à l’encontre de la Turquie et de sa candidature à l’Union Européenne que l’on utilise ensuite comme arguments électoraux ; la place et l’influence de la « question turque » dans le dernier scrutin européen et lors du référendum sur le TCE sont à cet égard tout à fait probants. Il devrait en aller de même pour les échéances majeures du printemps 2007 ; une avancée, un geste venant d’Ankara sur la question arménienne améliorerait l’image du pays en France et affaiblirait l’argumentaire anti turc.

En Turquie, l’initiative française gène tout particulièrement le gouvernement et l’AKP dont il est issu, alors qu’il s’agit des dirigeants et du parti les plus europhiles qu’ait jamais connu le pays ; c’est sans doute d’ailleurs ce qui justifie la volonté des opposants européens à l’adhésion turque de saboter son action, voire de provoquer sa chute ; en effet, jamais le projet turc n’a été aussi crédible et la Turquie aussi proche de l’UE… trop dérangeant ! Aujourd’hui, la position de M. Erdogan apparaît extrêmement fragile, surtout en période électorale ; d’un côté, il serait tenté de faire un geste pour débloquer la situation et ne pas obérer son projet européen, mais cette « faiblesse » sera immédiatement exploitée par les nationaliste ou par tous ceux qui seraient tentés de récupérer le mécontentement contre la France à leur profit. De l’autre, une réaction ferme ne peut que freiner sa « marche vers l’Europe ». Plus généralement, la Turquie a besoin de se sortir de ce sentiment de « citadelle assiégée » ou d’ « éternelle agressée » qui l’a amenée par le passé à adopter une politique exagérément sécuritaire et à arborer une attitude crispée dans ses relations internationales.

A ce propos, il importe de contester l’idée bien ancrée chez de nombreux historiens, selon laquelle les évènements de 1915 constitueraient l’Acte Fondateur de la Turquie moderne, dans la mesure où ils symbolisent l’idéologie turquiste, un nationalisme qui voit dans l’Anatolie le foyer de l’état nation turc, de peuplement, de culture et de croyances homogènes. Dans cette optique, le « génocide » des Arméniens d’Anatolie Orientale comme l’assimilation des Kurdes dans la nation turque serait une forme d’épuration ethnique délibérée destinée à nettoyer la future Turquie de ses composants exogènes ; c’est pourquoi, les autorités actuelles ne peuvent se résoudre à une reconnaissance des faits qui saperait les fondements mêmes de leur pays. Cette interprétation parait erronée ou pour le moins abusive ; en effet, elle repose sur une évaluation fausse du contexte car, au printemps 1915, l’Empire Ottoman n’est pas encore remis en cause, il demeure un ensemble multiethnique et pluriconfessionnel et, bien qu’il se soit réduit telle une peau de chagrin depuis le début le début du XIXe siècle, nul n’imagine sa disparition complète et une reformation en un état-nation culturellement homogène, limité à l’Anatolie et à la Thrace Orientale. D’autre part, l’idéologie des dirigeants Jeunes-Turcs alors aux commandes, et notamment d’Enver Pacha considéré comme l’un des principaux responsables des massacres, est panturquiste et pantouranienne et ses visées dépassent largement le cadre réduit de la seule Anatolie. Enfin, cette interprétation apparaît bien trop réductrice car d’autres évènements majeurs sont tout autant fondateurs de la Turquie moderne : Le départ de Mustapha Kemal pour l’Anatolie en Mai 1919, la victoire dans la guerre dépendance contre les Grecs, l’abolition du sultanat et du califat puis la proclamation de la République laïque, la signature du Traité de Lausanne qui fixe les frontières actuelles du pays… autant de faits capitaux qui constituent bien davantage des actes fondateurs et des dates de référence pour la Turquie moderne… même si, effectivement, la disparition de l’élément arménien d’Anatolie orientale à favorisé (en particulier à Lausanne) la fixation du cadre géographique de la Turquie dans ses limites reconnues.

Aujourd’hui, la désacralisation des évènements de 1915 (en tant qu’acte fondateur) et la dissociation de leurs responsables des créateurs de la Turquie moderne et républicaine permettent d’envisager une approche plus sereine de la question par le gouvernement turc actuel… pour peu qu’il ne subisse pas la pression agressive et partisane de ses détracteurs, comme c’est le cas actuellement. Tout ce remue ménage présent donne l’impression que la Turquie de Monsieur Erdogan dont supporter le fardeau de la responsabilité, voire de la culpabilité, des atrocités commises voilà 90 ans sur ordre du Comité Union et Progrès ! L’Allemagne d’Angela Merkel est elle responsable des crimes nazis ? Il faut laisser le passé à l’Histoire et donner au présent les moyens d’avancer vers le progrès et la réconciliation trop longtemps attendue.

De son côté, la France a tout à gagner à « dégonfler » la crise qu’elle a provoquée, pour renouer des relations bilatérales cordiales, apaiser la colère légitime de la population turque à son encontre et préserver ses perspectives économiques dans cette zone ; notre pays n’a aucun intérêt à maintenir un état d’épreuve de force avec la Turquie qui a régulièrement affiché son admiration pour le modèle historique et démocratique français et qui avait, jusqu’à présent une image positive de l’Hexagone et de ses valeurs. Le Président Chirac et le Gouvernement De Villepin ont d’ailleurs bien perçu les risques pour nos intérêts et s’efforcent de se désolidariser des parlementaires… avant de trouver une sortie de crise honorable pour tous… qui passera vraisemblablement par un enterrement discret de la « bavure » des parlementaires. Le communiqué, apparu ces derniers jours sur le site internet du ministère des affaires étrangères est particulièrement éloquent sur la position des responsables de l’exécutif :

« L’Assemblée nationale a fait le choix de voter, en première lecture, une proposition de loi visant à sanctionner pénalement la négation du génocide arménien.
Il ne s’agit que du début d’un long processus législatif. Le gouvernement mettra à profit chaque étape pour continuer à faire connaître sa position sur cette proposition de loi, qui ne lui semble pas nécessaire et dont l’opportunité est discutable.
La France est très attachée au dialogue avec la Turquie, ainsi qu’aux liens solides d’amitié et de coopération qui nous unissent à ce pays.
 »

- Intervention de Mme Catherine Colonna à l’Assemblée nationale (Paris, 12 octobre 2006)

"Mesdames et Messieurs les députés, ne nous trompons pas de débat. Nous partageons tous la même conviction qu’il faut favoriser le processus démocratique en Turquie ainsi que la réconciliation entre Arméniens et Turcs. Notre engagement doit conduire à l’encourager.
Laissons pour cela le dialogue s’établir et l’apaisement des mémoires s’opérer.
"

Il semble évident que des tractations diplomatiques sont à l’œuvre au plus haut niveau entre Paris et Ankara pour trouver une solution qui satisfasse les deux parties… sans doute sous la forme d’une non promulgation de la loi incriminée en échange d’un geste symbolique de la Turquie sur la question arménienne (Suppression de l‘article 301 ?) . A condition que de nouvelles manœuvres partisanes ne viennent pas jeter de l’huile sur le feu ; il serait temps qu’en France, les visée électoralistes cessent de primer sur le bon sens et que certains renoncent à instrumentaliser les préjugés antiturcs sous prétexte d’opposition à la future adhésion de la Turquie.

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