Istanbul est plus folle que d’habitude cette semaine, les évènements artistiques s’emballent et nous courrons d’inaugurations en réceptions au coucher du soleil : ouverture de la Biennale Jeudi 6 et lancement de multiples évènements qui s’y rapportent, inauguration d’une exposition d’Omer Uluc sur un vapur (bus maritime), inauguration d’une exposition de Fatma Tülin à l’Institut français … et troisième édition de la semaine du Design , du 4 au 10 Septembre.
Ce salon accueille des artistes turcs et étrangers et leurs créations colorées, originales, drôles, astucieuses : le tapis banquette et les étagères fluides en tube d’Aykut Erol (qui cherche un fabricant, qu’on se le dise !), un banc ergonomique pour faire … l’amour, un pouf aux couleurs tendres qui s’inspire de la coiffe d’un pacha, création d’une talentueuse jeune femme de 25 ans, Joelle Hancerli . Un autre grand nom de la création turque était présent, Hüseyin Caglayan , avec une robe de soirée aux voiles lumineux et chatoyants : des cristaux Swarosky pris dans des jeux de lumière nous dit l’un, des fibres optiques rétorque l’autre … qu’importe cette robe serait du plus bel effet dans une réception people !
Autre exposant remarqué, les Futurotextiles de Lille et leur grand hall blanc où les tissus les plus étonnants se découvraient au visiteur interloqué : veste parka en tourbe, fibre de bambou, combinaison résistant à 300°C, tissus de fibre optique qui change de couleur au gré des envies etc etc.
Ce salon avait pour cadre un lieu magique, l’ancien pont de Galata. Sur deux niveaux, les exposants ont ainsi pu jouer avec la structure métallique de ses arcanes et l’eau de la Corne d’Or créant de très beaux effets d’optique qui vous transportent dans un monde où l’esthétique est reine, où la géométrie froide des poutres de métal s’adoucit dans les lumières pastelles et le clapotis de l’eau en dessous. A la différence d’une galerie, isolée de la rue, vous êtes ici en plein air, le bruit de la circulation, toujours intense le long de la vieille ville, vous accompagne dans votre découverte, le vent joue avec les panneaux de tissus suspendus et vous apporte des odeurs marines. Et puis vous marchez sur l’asphalte inégal du pont et buttez sur des plaques d’égout qui n’ont pas été démontées.
Les œuvres ont reçu vie de l’artiste ou du chercheur, et le pont de Galata est riche du souvenir des milliers d’hommes et de femmes qui l’ont traversé, s’y sont assis quelques instants pour se reposer, rêver face au Bosphore, manger un poisson. Les deux réunis créent une atmosphère très particulière : intemporelle et riche d’humanité.