Il y a le désir de connaître la terre de ses ancêtres. Et il y a la peur. La peur physique, celle de mourir, la peur de donner du crédit au gouvernement turc, la peur d’apprécier le pays...
Le chanteur Charles Aznavour et plusieurs personnalités ont appelé à venir commémorer le génocide arménien à Istanbul ce jeudi 24 avril.
Or, se rendre en Turquie ne va pas de soi pour les Arméniens de la diaspora. Il s’agit d’un dilemme, d’une question quasi-existentielle même, pour la plupart d’entre eux.
Leur (...)
Économiste et politologue, Ahmet Insel enseigne à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne et à l’Université de Galatasaray à Istanbul. Il est l’un des fondateurs de la maison d’édition Iletişim, qui publie depuis 1992 les œuvres d’Orhan Pamuk. Il est entre autres l’auteur, avec Michel Marian, de Dialogue sur le tabou arménien (Paris, Liana Levi, 2009)
Allan Kaval, qui a réalisé cet entretien, est journaliste indépendant.
La lutte pour le pouvoir
Quelle est l’histoire des relations entre l’AKP et le (...)
En Turquie, la victoire du Parti pour la justice et le développement (AKP) aux élections municipales du 30 mars représente un succès personnel pour son leader, le premier ministre Recep Tayyip Erdoğan. Ce dernier avait choisi de politiser le scrutin en utilisant des thèmes nationalistes. Mais cette stratégie le met en porte-à-faux avec les Kurdes, dont il recherche les soutiens pour la prochaine élection présidentielle.
La stratégie offensive du premier ministre Recep Tayyip Erdoğan lors de la (...)
A une semaine des élections municipales du 30 mars, un calme trompeur règne sur la Turquie. Les différents camps, surtout les opposants de l’AKP, parti au pouvoir, font appel à la vigilance de leurs militants et sympathisants pour retenir leur élan. Mais les violences peuvent reprendre à tout moment. Cette fois-ci, nous serons loin de la révolte émouvante de la jeunesse de juin dernier, car des provocateurs et des casseurs sont aussi présents.
Erdoğan, le premier ministre, lui, n’a aucune retenue. (...)
Une liste comptant un tiers de personnes d’origine turque est contestée par une partie de la communauté, sur fond de déchirements liés au raidissement du pouvoir d’Erdoğan et aux questions de société en France.
« Je suis un enfant d’ailleurs mais citoyen d’ici », déclare tout de go Tuncer Sağlamer dans sa permanence strasbourgeoise. Débarqué de Turquie à l’âge de 6 ans, cet agent immobilier de 44 ans, fils de maçon, se présente comme un « Français issu de la diversité, produit de l’école de la République, (...)
Heureusement, il n’y a pas eu de drame. Quelques blessés seulement, selon toute apparence, ce 12 mars au matin. En voyant hier soir les foules qui montaient de toutes part vers la place de Taksim que la police cette fois était bien décidée à préserver de toute manifestation, en voyant les premiers actes dénotant un certain énervement – la mise en place ici ou là d’autobus en travers de la route pour barrer le passage à la police, la destruction de véhicules de l’AKP, de vitrines de sièges du parti – on (...)
Les chercheurs en sciences sociales ont tendance à négliger les questions juridiques. Pourtant, le droit est l’une des interfaces essentielles entre l’État, le citoyen et la société ; il protège, régule et réprime.
En Turquie, cette dernière fonction a prévalu depuis les débuts de l’époque républicaine. Pendant la guerre de libération, l’armée kémaliste a instauré des tribunaux d’exception qui ont fait exécuter près de 700 personnes . Ils étaient destinés à punir, mais surtout à intimider, voire à terroriser. (...)
Dans l’étude de l’Histoire, deux écoles s’affrontent. La première est celle des ruptures, des ruptures provoquées par des événements, des faits et des hommes et des femmes qui ont changé le cours de l’Histoire d’une société. La deuxième est celle de la continuité, qui refuse des bifurcations et qui défend que chaque fait est le fruit d’une mutation lente de la société et qu’il n’y a donc pas d’homme ou de femme providentiel. Les héros sont les fruits de leur temps.
Bien que la deuxième école soit la préférée (...)
On ne parlait que de cela. Le samedi 16 novembre 2013, à Diyarbakır, le premier ministre turc a rencontré Mesud Barzani, président du gouvernement régional du Kurdistan d’Irak. Devant des milliers de personnes, il a plaidé pour la fin du conflit entre l’armée turque et le PKK, qui dure depuis 1984 : « Comment le Turc et le Kurde ont-ils pu se déchirer ? Le Turc et le Kurde ne doivent plus se déchirer, ils ne se déchireront plus », a déclaré Recep T. Erdoğan, évoquant la naissance d’une « nouvelle (...)
Je vous propose aujourd’hui l’article d’un ami, qui n’est ni turc, ni arménien, il réagit ici en français d’adoption qui n’accepte pas qu’on foule aux pieds les valeurs universelles qui sont nées dans nos contrées. Ce texte publié initialement sur le blog « Ecrittératures » de Denis Donikian n’évoque pas la Turquie, elle parle du comportement en France de membres minoritaires mais très actifs d’une diaspora dont la mémoire et les racines sont sur les terres d’Anatolie et que le génocide a dispersé de par le (...)
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