On lui sait de l’énergie et de l’optimisme - son prénom ne signifie-t-il pas “espoir” ? - et il lui en faudra : cette femme de 42 ans, mère de cinq enfants, présidente du conseil d’administration de l’important groupe textile Boyner Holding, a été choisie par le syndicat patronal turc, avec accord du gouvernement, pour “vendre” la Turquie auprès des pays membres de l’Union européenne.
L’Autriche, l’Allemagne et la France, toutes trois “turcosceptiques”, seront les principales destinataires de la campagne d’image - écrite et télévisée - que la dame compte orchestrer et pour laquelle les influents chefs d’entreprise du pays devraient débourser 25 millions de dollars. Ümit Boyner était toute désignée pour cette affaire : à elle seule, elle incarne la modernité, “adepte du foulard Chanel plutôt que du voile islamique”, note l’International Herald Tribune. Issue d’une famille riche - son père est un industriel -, nourrie au débat politique, elle est diplômée en affaires politiques et économiques de l’université de Rochester, aux Etats-Unis, et pratique le kickboxing. C’est comme ça qu’elle a rencontré son mari, Cem Boyner, dirigeant du groupe textile qui porte son nom. Jeune, belle, riche, volontaire, ainsi est Ümit Boyner. Ainsi voudrait-elle nous faire voir la Turquie.