La Turquie a annoncé lundi que les prix à la consommation avaient progressé de 9,32% en 2004, soit moins que les 12% prévus dans le programme de redressement économique soutenu par le Fonds Monétaire International (FMI).
Les prix à la consommation ont progressé de 0,45% en décembre par rapport à novembre, ce qui a porté leur augmentation sur l’année à 9,32%, a indiqué l’Institut statistique de l’Etat.
Les prix de gros ont augmenté de 0,13 % par rapport à novembre, soit 13,84% sur l’année.
La maîtrise de l’inflation fait partie des objectifs majeurs d’un accord de stand-by, portant sur un crédit de 16 milliards de dollars, signé par la Turquie et le FMI après une grave crise financière survenue en 2001, qui a plongé le pays dans sa plus sérieuse récession depuis la Seconde guerre mondiale.
En maintenant son inflation sous la barre des 12% annuels prévue par l’accord, qui arrive à expiration en février, la Turquie est parvenue à honorer ses engagements vis à vis du FMI pour la première fois après 17 échecs.
Ankara et l’institution financière internationale ont signé en décembre un nouvel accord comprenant un crédit de 10 millards de dollars (7,4 milliards d’euros) sur trois ans et destiné à renforcer le redressement de l’économie turque.
Le taux annuel d’inflation turc, qui avoisinait les 70% quand Ankara a commencé à mettre en œuvre les réformes exigées par le FMI, est passé sous la barre des 10% en juin 2004 pour la première fois depuis plusieurs décennies.
« Nous sommes parvenus à obtenir une évolution des prix à la consommation à un seul chiffre après des décennies. Ces résultats sont des indicateurs historiques pour l’économie turque », a commenté le ministre de l’Economie Ali Babacan dans un communiqué.
Les taux annuels et mensuels sont largement inférieurs aux prévisions émises dans une enquête conduite en décembre par la banque centrale turque auprès de quelque 70 économistes, banquiers et hommes d’affaires.
Ces derniers tablaient sur augmentation des prix à la consommation de 1,1% en décembre par rapport à novembre et sur une inflation annuelle proche de 10%.
La Turquie a ainsi battu pour la troisième fois consécutive ses prévisions d’inflation. En 2002, ce taux était passé de 68,5% à 29,7% contre 35% attendus. Il a atteint 18,4% en 2003, largement sous la barre annoncée des 20%.
Encouragé par ces progrès, le gouvernement a introduit le 1er janvier la nouvelle livre turque (YTL), supprimant six zéros -vestiges des années d’hyperinflation connues par le pays- à sa monnaie.
Une YTL correspond ainsi à un million d’anciennes livres turques, soit 0,74 dollars ou 0,55 euros.
La lutte contre l’inflation reste cependant au programme du nouvel accord conclu avec le FMI -qui devrait être approuvé par le bureau exécutif de l’organisation internationale dans les semaines à venir- avec un objectif de 8% en 2005, 5% en 2006 et 4% en 2007.
En dépit de ce redressement spectaculaire, certains analystes craignent une reprise des tendances inflationnistes si Ankara accroît ses dépenses, mais le gouvernement a assuré qu’il n’abandonnerai pas son programme d’austérité.
« Nous ferons de notre mieux pour atteindre nos objectifs en 2005 et les années suivantes, nous ne ferons pas de concessions sur notre budget et nos politiques monétaires (...) même s’il peut y avoir de légères déviations », a affirmé M. Babacan