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Le prochain sommet de l’Otan discutera d’une défense antimissile de l’Europe

jeudi 20 mars 2008, par Le Monde

L’Otan pourrait se prononcer pour une défense de toute l’Europe contre la menace des missiles balistiques où le bouclier américain aurait sa place, lors de son sommet des 2 au 4 avril à Bucarest, a indiqué mercredi un responsable de l’Otan.

« L’objectif est de développer un système garantissant que l’ensemble des 26 pays de l’Otan soit couvert, ce qui n’est pas le cas avec le seul bouclier américain », a déclaré Peter Flory, secrétaire général adjoint de l’Otan chargé des investissements dans la défense.

« Le sommet de Bucarest a tout pour être un sommet très important sur ce sujet », a-t-il estimé.

A la grande irritation de Moscou qui y voit un danger stratégique, les Etats-Unis veulent installer d’ici à 2012 dix lance-missiles intercepteurs en Pologne et un radar ultra-perfectionné en République tchèque pour se protéger de la menace balistique de pays qu’ils considèrent comme « voyous » comme l’Iran.

Lancées début 2007, les négociations sont presque terminées avec Prague. Avec la Pologne, qui a notamment demandé à Washington de fournir à son armée des missiles modernes assurant sa défense aérienne en cas d’attaque russe, elles risquent de durer encore plusieurs mois.

De son côté, l’Otan travaille à un système destiné à protéger ses troupes en campagne, alors que le bouclier américain couvre des villes ou des territoires.

« Tous les alliés ne sont pas d’accord sur tous les aspects, notamment techniques, du bouclier antimissile », a reconnu M. Flory.

« Mais cela ne nous empêche pas de travailler à un document qui permettra d’ »informer« les dirigeants alliés, de sorte qu’ils puissent prendre en connaissance de cause »des décisions, qui pourraient être importantes, sur la politique de l’Otan en matière de défense antimissile".

La déclaration que, selon M. Flory, les alliés occidentaux pourraient adopter à Bucarest rappellerait la réalité de la menace balistique et reconnaîtrait la contribution des Etats-Unis.

Elle pourrait également souligner le rôle de la défense antimissile dans une stratégie d’ensemble contre les armes de destruction massive et la place du système que l’Otan est en train de développer.

Mais « aucune commande ne sera passée », a estimé M. Flory. L’Otan devrait seulement se voir prier par ses dirigeants d’« examiner les différentes options à soumettre au sommet suivant, en 2009 ».

Avec son extension à la Pologne et la République tchèque, le bouclier américain « couvrira une bonne partie de l’Europe », a rappelé M. Flory.

Pour les pays du sud-est de l’Europe - Bulgarie, Grèce, Roumanie et Turquie - non couverts par cette extension, il est envisagé de recourir au système de défense actuellement étudié par l’Otan pour la protection de ses troupes en campagne, a dit M. Flory.

Ce système, dit du « champ de bataille », vise des missiles de courte ou moyenne portée (jusqu’à 3.000 km), comme ceux susceptibles d’être tirés du Moyen-Orient sur la Turquie d’Asie ou les Balkans.

« J’imagine qu’il y a moyen de l’adapter à la défense d’un territoire », a souligné le secrétaire général adjoint de l’Otan, précisant que cela demanderait un déploiement à la fois naval et terrestre de ce système anti-missile.

Sans l’apport américain, « un système propre à l’Otan coûterait de 20 à 27 milliards d’euros sur 20 ans », selon une étude de faisabilité réalisée par l’alliance, a encore rappelé M. Flory.

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Sources

Source : Le Monde, le 12 mars 2008

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