Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a promis lundi soir à Bruxelles que la Turquie respectera les engagements attendus d’elle par les Européens avant l’ouverture prévue le 3 octobre de ses négociations d’adhésion à l’UE.
« Les pas qui doivent être faits d’ici là le seront assurément », a déclaré M. Erdogan à l’issue d’un dîner de travail avec le Premier ministre grec Costas Caramanlis à la veille du sommet européen de Bruxelles.
Il a cité, parmi ces engagements, l’extension aux dix nouveaux membres de l’Union, dont la République de Chypre, de l’accord d’union douanière qui lie Ankara à l’Europe depuis 1963.
« Je ne peux vous donner la date exacte à laquelle nous le signerons, mais je peux vous dire que nos experts travaillent dessus. Dès qu’ils auront terminé..., nous pourrons aller de l’avant et signer », a-t-il précisé.
Les Européens ont exigé cette signature de la Turquie pour ouvrir les négociations. A cet égard, leur décision récente de reporter les pourparlers d’adhésion avec la Croatie, faute de respect par Zagreb de leurs conditions (coopération avec le TPI), a pu sonner à Ankara comme un rappel à l’ordre.
A défaut d’une reconnaissance officielle, l’extension à Chypre du protocole d’union douanière euro-turque équivaudrait pour l’UE à une reconnaissance de facto des autorités de Nicosie, à laquelle la Turquie s’est toujours refusé par le passé.
La Turquie récuse d’ailleurs qu’une telle extension aujourd’hui puisse être interprétée comme une reconnaissance.
Le chef du gouvernement turc a par ailleurs indiqué qu’il s’était également entretenu avec son homologue grec de « ce que nous pouvons faire concernant une solution à Chypre sur la base du plan des Nations unies ».
« Les deux parties ont affiché la volonté politique d’une solution et d’un règlement du dossier », a-t-il souligné.
« Notre but reste la reprise des négociations sur la base du plan Annan et dans le cadre des principes européens », a déclaré de son côté M. Caramanlis, en référence au plan de réunification du secrétaire général de l’Onu, approuvé l’an passé par les Chypriotes turc mais rejeté par les Chypriotes grecs.