Les dirigeants grec et turc de Chypre se sont dits déterminés mardi à parvenir à un accord sur la réunification de l’île, faisant état de progrès dans les pourparlers de paix lancés voici 19 mois, avant leur suspension pour cause d’élection dans le nord sous contrôle turc.
« Nous sommes encouragés par les progrès réalisés jusqu’à présent sur les chapitres de la gouvernance, du partage du pouvoir, des questions relatives à Union européenne et l’économie », ont déclaré le président chypriote Demetris Christofias et le dirigeant de la République turque de Chypre Nord (RTCN, uniquement reconnue par Ankara), Mehmet Ali Talat.
« Nous sommes convaincus qu’avec de la persévérance, nous parviendrons à un règlement global », ont-ils ajouté dans un communiqué commun, à l’issue d’une nouvelle séance de négociations.
MM. Christofias et Talat ont lancé en septembre 2008 des négociations portant sur la réunification de l’île divisée depuis 1974.
Mais depuis cette date, et malgré plus de 70 rencontres, les discussions n’ont pas permis d’avancée qui laisse entrevoir de règlement définitif du sort de l’île de Méditerranée.
Les négociations ont été suspendues après la séance de mardi pour permettre à M. Talat de faire campagne en vue de l’élection « présidentielle » du 18 avril. Selon les sondages, il est donné perdant face au candidat nationaliste Dervis Eroglu et aucune date de reprise n’a été décidée.
Le communiqué de mardi semble destiné à favoriser la campagne électorale de M. Talat, M. Christofias n’ayant pas fait mystère de son souhait de le voir reconduit dans ses fonctions.
« Nous sommes convaincus que notre préoccupation commune pour l’intérêt général nous conduira rapidement à une discussion exhaustive sur les aspects toujours en suspens de la question chypriote et à surmonter les positions divergentes », ont-ils poursuivi.
Les deux parties, qui s’opposent toujours en particulier sur des questions clé comme la sécurité, le droit de propriété et les ajustements territoriaux, ont dit souhaiter un accord avant la fin de l’année.
Tout règlement doit être soumis à référendum de part et d’autre de la « ligne verte » qui coupe Chypre en deux.
M. Christofias a jugé que si parvenir à un accord sur la réunification était une tâche herculéenne, sa mise en application serait « encore plus difficile ».
Chypre est divisée depuis 1974 et l’invasion de son tiers nord par l’armée turque en réponse à un coup d’Etat de nationalistes chypriotes-grecs soutenus par Athènes voulant rattacher l’île à la Grèce.
La dernière tentative de règlement, connue sous le nom de « Plan Annan », a été rejetée en 2004 par référendum par les Chypriotes grecs.