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L’école publique s’ouvre à la langue kurde

mardi 19 juin 2012, par Guillaume Perrier

La deuxième langue maternelle du pays pourra bientôt être apprise à l’école publique. La langue kurde majoritaire dans le Sud Est de la Turquie, le kurmandji, sera proposée en cours optionnel dans les écoles secondaires turques, au même titre que les langues étrangères : anglais, allemand ou français.

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Kurd - Kurdi - Kurdistan

En annonçant aujourd’hui cette mesure, le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, espère peut-être atténuer un peu la colère des Kurdes, harassés par les arrestations à répétition de membres supposés du KCK, censée être, selon la justice, l’extension civile du PKK. Depuis le massacre d’Uludere en décembre, pour lequel l’Etat n’a jamais pu prononcer d’excuses, la répression s’est encore accentuée.

La semaine dernière, le maire de Van, Bekir Kaya, et cinq de ses collègues, tous maires élus pour le compte du parti kurde BDP, ont été placés en détention préventive et inclus au dossier tentaculaire du KCK. La justice a également, ce mardi, condamné la députée de la même région de Van, Aysel Tugluk, à 14 ans de prison pour propagande d’une organisation terroriste, le PKK, s’appuyant sur 14 discours. Depuis plusieurs semaines, l’AKP est poussé par son aile nationaliste vers une position dure. Et la levée de l’immunité des parlementaires élus du BDP a été envisagée.

Mais toute symbolique qu’elle soit, la mesure qui autorise les cours de kurde à l’école devra, avant d’être jugée, d’abord être mise en œuvre, ce qui n’est pas acquis pour la rentrée prochaine. La création de la chaîne publique en langue kurde, TRT6, avait également été annoncée longtemps à l’avance mais avait été retardée. Pour le BDP, cette réforme, certes positive, est nettement insuffisante. Le député Hasip Kaplan a jugé que les cours de langue kurde devaient être introduits dès la maternelle.

Et la liberté linguistique ne résoudra pas la « question kurde », dont la solution est politique, et qui se trouve dans l’impasse depuis six mois.

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Sources

Source : Au fil du Bosphore, blog du Monde, 12 juin 2012

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