INTERVIEW - Le président Serge Sarkissian, qui a été reçu mercredi par Nicolas Sarkozy, a accordé un entretien au Figaro. En l’absence d’une ratification turque des protocoles signés en octobre dernier, il se dit prêt à retirer sa signature.
LE FIGARO. Pourquoi le processus de normalisation entre l’Arménie et la Turquie est-il bloqué ?
Serge SARKISSIAN. Notre histoire est douloureuse. Depuis 95 ans, la Turquie nie la réalité du génocide commis en 1915 par l’empire ottoman. Lorsque j’ai invité le (...)
Depuis qu’Ahmet Davutoglu dirige sa diplomatie, la Turquie renoue avec ses voisins, tend la main à l’Europe, offre sa médiation tous azimuts, quitte à flirter avec des régimes sulfureux. Un exercice périlleux qui la replace au coeur du « grand jeu » régional
Est-il un islamiste ou un patriote qui cherche à libérer son pays de la tutelle américaine ? Un nostalgique de la puissance ottomane ou un utopiste rêvant de concilier l’Orient et l’Occident ? Ahmet Davutoglu, ministre des Affaires étrangères depuis (...)
Alors que Washington risque de sérieux ennuis diplomatiques et militaires avec la Turquie, en projetant la reconnaissance du génocide arménien ; l’Europe, à travers le coup de filet dans les milieux kurdes du PKK gagne, le même jour, en considération auprès d’Ankara. C’est tout le paradoxe de la stratégie transatlantique depuis l’arrivée d’Obama au pouvoir aux USA.
Le même jour où la Commission des affaires étrangères du Congrès américain adopte une résolution reconnaissant le génocide commis par l’Etat (...)
La diplomatie turque veut se poser en médiateur dans les conflits qui touchent la région.
Avec son sens aiguisé des retombées médiatiques, Recep Tayyip Erdogan n’allait pas se priver d’une telle tribune. Le week-end dernier, le premier ministre turc a profité du Forum mondial Islam-États-Unis, organisé au Qatar et auquel participait Hillary Clinton, pour fustiger l’inaction de la communauté internationale face à la situation humanitaire à Gaza. Il a inclus sans les nommer les États présents et tançait (...)
Depuis deux ans, comme cela se fait désormais dans de nombreux pays, le gouvernement turc rassemble annuellement ses ambassadeurs au cours d’une conférence, qui est l’occasion de donner à ces responsables diplomatiques une vision d’ensemble des développements en cours de la politique étrangère de leur pays. La deuxième édition de cet événement a eu lieu, du 4 au 8 janvier 2010, à Ankara, et a été l’occasion d’accueillir une série de personnalités représentatives des enjeux internationaux actuels pour la (...)
Ankara, 22/12/09 - Si les accords historiques scellant la normalisation entre la Turquie et l’Arménie avaient marqué sans nul doute 2009, il n’en demeure pas moins qu’Ankara a cumulé, au cours de l’année qui tire à sa fin, une multitude d’actions aussi « audacieuses » les unes que les autres, et qui ont conforté le rôle et les positions des « héritiers de l’Empire Ottoman » sur l’échiquier régional.
Par Hassan Aourach
A travers une ligne de politique étrangère répondant à la logique des intérêts et prenant (...)
Sami Aoun
La diplomatie turque attire de plus en plus l’attention, surtout depuis l’arrivée d’Ahmet Davutoglu à ses commandes. Islamiste reconnu, il arrive avec une vision stratégique qui fait la promotion d’un rôle turc dans son voisinage rappelant à maints égards le retour de l’Empire ottoman. Au moment de l’essoufflement de la stratégie américaine du Grand Moyen-Orient, les Turcs profitent de la brèche pour réorienter leur position stratégique. Tirant avantage de la faiblesse du bloc arabe et de (...)
Alors qu’il entamait un séjour officiel de trois jours en Jordanie, le 1er décembre dernier, le président Abdullah Gül (photo) a éprouvé le besoin de rappeler, de façon significative, dans une interview à un journal jordanien, que la Turquie n’avait « pas d’agenda au Proche-Orient ». Il est vrai que, depuis quelques mois, les analyses de la politique étrangère turque ne cessent de voir dans les initiatives pluridimensionnelles qu’Ankara conduit dans son étranger proche, une stratégie qui serait celle (...)
Henry Henry : Que signifie « reconfiguré » alors que les problèmes restent les mêmes : risque de conflits, question palestinienne, Etats corrompus, sociétés verrouillées, économies fragiles.
Bertrand Badie : Certes, les enjeux restent les mêmes, les impasses sont toujours aussi évidentes, et peut-être même les données essentielles du conflit sont-elles semblables à ce que nous avons connu pendant de trop nombreuses années. Pour autant, rien n’est absolument figé. Les acteurs, très nombreux, ont changé, (...)
La nouvelle n’est pas d’importance fondamentale. Elle est pourtant significative et suggère une réflexion sur ce qu’on pourrait désigner comme un “modèle turc”. Il s’agit de l’annonce, répercutée par Defense News le 12 octobre 2009, de l’annulation d’un exercice militaire international organisé par la Turquie, qui comprenait comme principal partenaire Israël. Cette annulation, qui implique un exercice où d’autres pays qu’Israël participaient, est effectivement dirigée contre la participation d’Israël.
« A (...)
0 | ... | 20 | 30 | 40 | 50 | 60 | 70 | 80 | 90 | 100 | ... | 140