Dix jours après l’évacuation par la force du parc Gezi, la Turquie se trouve dans une situation étrange. Pour Erdoğan, la neutralisation du centre névralgique de la contestation devait constituer l’ultime étape du rétablissement de l’ordre. Une fois les centres-villes du pays reconquis, la terreur d’État ferait son œuvre, et chacun rentrerait chez soi ou retournerait au travail. Terreur d’État il y a bien eu. Le gouvernement a fait savoir que les manifestants seraient désormais traités « comme des (...)
Samedi 22 juin, une semaine à peine après l’évacuation mani militari de Gezi Parkı, les manifestants étaient de retour sur Taksim, et la police a du faire à nouveau usage de ses canons à eau pour faire disparaître des revenants qui n’ont pas l’air de considérer que tout est fini. Au cours de la semaine qui vient de s’écouler, un certain nombre de manifestations, d’actes de résistance, de protestations civiques, à Istanbul et dans différentes villes de Turquie, ont montré que la situation était loin d’être (...)
Mouvement social et violences d’Etat en Turquie. 28 Mai – 28 Juin 2013
Réunion d’information & Table ronde Vendredi 28 juin, 17h-20h45
École des Hautes Études en Sciences Sociales, 105 boulevard Raspail, 75006 Paris
Organisé par le GIT Groupe international de travail « Liberté de recherche et d’enseignement en Turquie » en partenariat avec :Le Collectif pour les droits de l’homme en Turquie : l’Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (L’ACORT), Assemblée européenne des citoyens (AEC-HCA (...)
A tous ceux qui cherchent une filiation du mouvement actuel avec quelque “printemps arabe”, je demande s’ils ont observé un phénomène comme celui que je décris ci-après en Libye, en Égypte ou même en Tunisie. « L’empire de la peur s’est écroulé, le mur de la peur est tombé », écrit Füsun Özbilgen ce matin 5 juin sur bianet.org.
Février 1997, un précédent ?
Les gens sont dans la rue, et à la maison ils retrouvent un mode de protestation qui était né en février 1997. Le mouvement s’appelait « Sürekli aydınlık (...)
L’évacuation violente, samedi soir, des occupants de la place et du parc d’Istanbul symbole de ces jours de révolte marque-t-elle le début ou la fin d’un mouvement contre la politique islamiste du gouvernement ?
« Ils interviendront ce soir. Les manifestants de Gezi n’auraient pas dû reconduire le mouvement. Pas la peine de jouer avec le feu. Il y aura une opération de police ce soir ou cette nuit, j’en suis presque sûr. »
L’homme qui fait ce pronostic ce samedi 15 juin vers 17h, place Taksim, n’a (...)
La question de la réalité de la victoire remportée par le premier ministre Erdoğan durant la nuit du 15 juin à Istanbul, mérite d’être posée. Certes, tout concoure à le déclarer vainqueur d’une épreuve de force sans précédent en Turquie depuis le coup d’État militaire de 1980. Il a mis fin à l’occupation du jardin Gezi, au cœur d’Istanbul, que lui-même, son gouvernement et son parti AKP ont déclarée illégale. Il a permis à la police, usant d’une violence extrême, de blesser et d’arrêter des milliers de (...)
Au matin du 11 juin, la place de Taksim a été évacuée et « nettoyée ». Il n’était pas pensable qu’une telle fête puisse durer indéfiniment, dans un tel pays et alors qu’une très sévère répression frappe les opposants depuis plus de deux ans. Nous avons vu au cours de la journée du 11 juin la réponse des manifestants et des mouvements de société civile à cette évacuation. Surtout, nous avons vu la réponse du pouvoir : brutale comme toujours, extrêmement brutale. Ce n’est pas étonnant.
Il est certain que l’arrivée (...)
Sur le site Internet des élèves d’un lycée d’Istanbul, un jeune a expliqué que l’important c’est de résister, non de vaincre. « Ils nous chassent avec des gaz ? Peu importe. Reculons. Mettons-nous à l’abri, préservons-nous, pour pouvoir revenir... et résister ». Ce jeune expliquait ainsi la possibilité de préserver sa force et sa vitalité au mouvement. C’est en effet très simple : résister, mais sans chercher à résister à la violence. La violence qui frappe dans le vide est ridicule. Amis, suivons, suivez la (...)
De retour de Turquie, une auteure franco-turque témoigne : Je rentre d’Istanbul. Si je n’y étais pas allée, je n’aurais pas compris. Je n’aurais pas ressenti « l’esprit de Gezi » si je ne l’avais pas vu de mes propres yeux, en dépit des milliers de photos et de vidéos que j’épie obsessionnellement sur Facebook et Twitter depuis le 30 mai.
Ce parc abrite des milliers « d’habitants » depuis quinze jours. On y trouve bien évidemment des tentes, mais aussi une infirmerie, une longue table où des volontaires (...)
Dix jours après le début des premières manifestations contre le gouvernement turco-islamiste, incarné par le premier ministre Recep Tayyip Erdoğan, la répression étatique vient de franchir un seuil. Le but est on ne peut plus clair. Semer la terreur, faire taire les citoyens, annihiler toute forme de résistance à l’islamisation fascisante de la société, intimider les démocrates par tous les moyens, les priver de leurs droits fondamentaux, mais aussi faire planer dans toutes les villes du pays la menace (...)
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