Dans le village arménien de Vakıfköy, dans la province de Hatay, en Turquie, la colère gronde contre les nationalistes de la diaspora arménienne, accusée de cultiver une haine des Turcs.
Le maire de Vakıfköy, Berc Kartun, a d’ailleurs invité « ceux qui affirment qu’il existe une question arménienne » à venir dans son village pour mesurer le bonheur de ses habitants. « Qu’ils viennent et voient comme nous sommes heureux, et qu’ils parlent ensuite ! » a-t-il déclaré.
Ohannes Babikian, adresse quant à lui un autre message à la diaspora arménienne, en affirmant haut et fort son arménité tout en revendiquant avec fierté son identité turque. « J’ai visité tous les coins de la Turquie. J’ai aussi vu l’Europe et l’Asie. Nulle part je n’ai vu un pays comme la Turquie, où l’on trouve réunies la liberté de culte, l’amitié, la tolérance, la fraternité et la solidarité. Dans le quartier en contrebas vivent ensemble des Alévis arabes et des Chrétiens. Notre village, lui, est entièrement arménien. En d’autres lieux, d’autres ethnies vivent ensemble. Nous célébrons ensemble nos mariages, nous allons ensemble à nos enterrements, nous partageons les rires et les larmes » a-t-il déclaré.
« Je suis Arménien, et jamais je ne nierai mes origines, jamais je ne changerai de religion. Mais je suis citoyen de la République de Turquie, je suis Turc. Et comme l’a dit Atatürk : ’heureux celui qui se dit Turc’ » a-t-il ajouté.
Accusant « ceux qui veulent diviser et démanteler la Turquie » d’instrumentaliser le différend historique turco-arménien, Ohannes Babikian a dénoncé de basses manœuvres politiques. « Ils ont vu que la Turquie se développait, et pour l’empêcher d’avancer ils ont aussitôt mis en avant une ’question arménienne’. L’exploitation de ce sujet est entièrement motivée par des considérations politiques » a-t-il affirmé.
jeudi 13 octobre 2005.
Télécharger le texte de l'article au format PDF
RSS 2.0