La filiale turque de Roche est soupçonnée d’avoir pratiqué des prix différents pour un même médicament.
Les autorités turques enquêtent sur le prix d’un médicament contre le cancer du groupe pharmaceutique bâlois Roche jugé trop cher.
La direction de Roche Pharma Turquie a été placée en détention par la police.
« Le management de Roche Turquie a été arrêté lundi par la police à Istanbul », a indiqué mercredi Daniel Piller, porte-parole de Roche à Bâle. Il confirme ainsi une information publiée par la Basler Zeitung.
« Nous sommes surpris, ajoute le porte-parole dans le quotidien alémanique. Il n’existe aucun indice démontrant que la direction turque soit impliquée dans des actions illégales ».
Différents prix
Selon la presse turque, la police a interrogé 17 personnes de Roche dans le cadre d’une enquête portant sur des soupçons de corruption au sein de la Social Security Authority (SSK), le système de santé national.
Les autorités reprochent à Roche de pratiquer des prix différents pour un même médicament contre le cancer. Le prix des médicaments distribués par la SSK est ainsi nettement plus élevé que celui pratiqué sur le marché. A l’arrivée, la différence représenterait un total de 19 millions de francs.
A mi-2004 déjà, un ancien collaborateur de Roche avait reproché au groupe bâlois d’avoir vendu ce médicament contre le cancer à plusieurs acheteurs à des prix différents. Selon Roche pourtant, les prix ont été fixés en accord avec une nouvelle loi turque datant de 2003.
Roche Pharma emploie 700 personnes en Turquie. En 2004, les ventes de médicaments de la multinationale dans ce pays se sont élevées à 300 millions de francs.