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Debré critiqué pour son voyage en Turquie

mercredi 9 février 2005, par Sophie Huet

Le Figaro - 09/02/2005

Plusieurs députés (Françoise de Panafieu, Hervé de Charette, Pierre Méhaignerie, Christian Estrosi, Jacques Remiller) ont reproché hier à Jean-Louis Debré son voyage en Turquie avec les quatre présidents de groupe de l’Assemblée, le qualifiant d’« inopportun » lors d’une réunion du bureau du groupe UMP. Certains de ces députés ont rappelé que l’UMP avait préféré le « partenariat privilégié » avec Ankara et ont accusé le président de l’Assemblée de « mettre en péril le oui au référendum » sur le traité européen en « créant la confusion » entre les deux questions, que Jacques Chirac veut précisément distinguer.

Très agacé, Jean-Louis Debré a répondu qu’à l’égard de la Turquie il y avait « deux attitudes possibles : claquer la porte au nez à un pays de 71 millions d’habitants, ou engager un processus qui sera long » en vue d’aboutir, ou non, à son adhésion à l’Europe. Nicolas Sarkozy l’aurait alors interrompu : « Un référendum, ça se gagne en France, pas en Turquie. » Selon plusieurs participants à cette réunion, Jean-Louis Debré lance alors au président de l’UMP : « Ce qui est inopportun, c’est que par des petites phrases, depuis deux ans et demi, certains ne cessent d’agresser le président de la République et le gouvernement. » Et Debré d’ajouter qu’il était « parfaitement dans (son) rôle en organisant ce voyage d’information et de contrôle, fait pour dépassionner le débat ». « On ne peut pas continuer à avoir une Europe qui s’agrandit », réplique Sarkozy. Réponse de Debré : « Il fallait s’en apercevoir plus tôt. »

Dans les couloirs, Dominique Paillé a estimé que le voyage du président de l’Assemblée était « insultant pour les militants de l’UMP et contre-productif pour le oui ». « Ce voyage ne peut que gêner Jacques Chirac », a ajouté Richard Mallié. Déplorant « l’attitude de Jean-Louis Debré à l’égard du président de l’UMP, surtout quand il voyage bras dessus, bras dessous avec Jean-Marc Ayrault », le sarkozyste Christian Estrosi a assuré que « la désunion ne viendra pas de chez nous ».

En fin de matinée, Jacques Chirac a téléphoné à Jean-Louis Debré pour le féliciter de ce voyage, qui a été « utile à l’image et aux intérêts de la France », lui demandant de « remercier et transmettre sa reconnaissance » aux quatre présidents de groupe. Ce qui devrait mettre un terme à la polémique.

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