Professeur de droit public à l’Institut d’études politiques de
Grenoble, et pensionnaire scientifique à l’Institut français d’études
anatoliennes d’Istanbul (IFEA), où il dirige depuis 2006 l’Observatoire de la vie politique turque (OVIPOT).
La situation s’est brusquement détériorée en Syrie. Il faut dire que le régime de Damas a entrepris de démontrer à la communauté internationale qu’une dictature peut résister à la plus déterminée des révolutions, en exterminant jusqu’au dernier de ses opposants. Plusieurs milliers de réfugiés ont afflué ces derniers jours à la frontière turque, et les tirs des troupes syriennes ont même frappé hier un camp de réfugiés en territoire turc.
De Chine où il effectue une visite officielle de plusieurs jours, Recep (...)
Au cours de la semaine qui vient de s’écouler, la Turquie a ouvert le dossier le plus noir de son histoire récente. Le 4 avril dernier, les audiences du procès des putschistes de 1980 ont commencé au palais de justice d’Ankara. L’événement a été rendu possible par la révision constitutionnelle de 2010, qui a levé l’immunité juridictionnelle dont bénéficiaient les auteurs du coup d’État du 12 septembre 1980 (cf. notre édition du 24 mars 2010 : « La révision constitutionnelle enfin dévoilée par le gouvernement. (...)
N’essayez pas, chères lectrices et chers lecteurs, de suivre de trop près la politique étrangère de la Turquie, vous risqueriez d’attraper un torticolis ! Au milieu de la semaine dernière, un Recep Tayyip Erdoğan compréhensif s’était entendu dire, à Téhéran, par les principaux dirigeants de la république islamique que l’Iran soutiendrait jusqu’au bout le régime de Damas et qu’il s’opposerait catégoriquement aux « ingérences extérieures » dans la crise syrienne. Le chef du gouvernement turc n’en avait pourtant (...)
De retour en Turquie, après deux jours de visite officielle en Iran, Recep Tayyip Erdoğan a cherché, vendredi 30 mars, à valoriser les résultats d’un déplacement qui a suscité dans l’ensemble des commentaires plutôt mitigés (cf.notre édition du 30 mars 2012 : « Déplacement peu convaincant de Recep Tayyip Erdoğan en Iran »). Tant sur le dossier nucléaire que sur la crise syrienne, les propos du premier ministre ont certes retrouvé parfois les accents néo-tiers-mondistes qui avaient dominé les initiatives (...)
Recep Tayyip Erdoğan a effectué, les 28 et 29 mars derniers, une visite officielle en Iran, accompagné d’un aréopage de ministres et de responsables officiels (ministres des affaires étrangères, de l’énergie et de l’économie, chef des services secrets…) dont la présence ostensible prouvait, s’il en était encore besoin, l’importance d’un déplacement, au cours duquel le premier ministre turc a rencontré, entre autres, le président iranien et le guide suprême de la république islamique.
Cette visite était (...)
Le gouvernement et des ténors de l’AKP viennent de réagir aux critiques récemment formulées par la TÜSİAD (Türk Sanayacileri ve İş Adamları Derneği, l’Association des industriels et hommes d’affaires turcs) et des personnalités turques du monde des affaires, à l’encontre de ses projets éducatifs. Le parlement examine en effet actuellement un projet de loi visant à réorganiser l’éducation primaire et secondaire turque. Basé sur un cursus ininterrompu et obligatoire de 8 ans, l’ancien système serait remplacé par 3 (...)
Le CHP fait de nouveau face à de sérieuses divisions, qui entravent son bon fonctionnement et ses espoirs de renouveau. Confrontée à une fronde intestine, la formation kémaliste risque en effet d’être amenée à tenir deux congrès, l’un le 26 février, à l’appel de la direction du parti, et l’autre le lendemain, convoqué par une partie de son opposition interne. Mais le pire est que ces deux congrès pourraient bien ne pas avoir lieu, si aucun d’eux ne réussi à rassembler le nombre de délégués nécessaires… (...)
Le 17 février dernier, le parlement turc a adopté une loi controversée, proposée par le gouvernement, et visant à protéger les agents du MİT (Milli İstihbarat Teşkilatı – Organisation nationale de renseignements, dénomination des services secrets turcs) de toute poursuite judiciaire, pour des activités relevant de leurs fonctions. Désormais, le parquet devra requérir l’autorisation du premier ministre pour engager des poursuites contre ces personnels très spéciaux. Ce texte, qui est entré en vigueur dès le (...)
Avec un peu de retard, voici enfin le « bilan 2011 de la politique européenne de la Turquie », dans le sillage des « Le bilan 2011 de la politique intérieure turque » et « Le bilan 2011 de la politique étrangère turque » publiés dans nos éditions du 4 janvier 2012 et 17 janvier 2012. Bonne lecture !
Au cours de l’année 2011, la Turquie n’a ouvert aucun des chapitres de reprise de l’acquis communautaire, qui constituent l’axe central de toute adhésion à l’Union européenne. Depuis octobre 2005, date à (...)
Le 10 février dernier, Ahmet Davutoğlu a expliqué aux étudiants de l’Université de Washington (à Washington DC) pourquoi, dans un premier temps, la Turquie avait pu donner l’impression de tergiverser, quant à l’attitude qu’elle devait avoir à l’égard du printemps syrien et de sa répression par le régime de Bachar el-Assad. « Nous voulions qu’el-Assad soit le Gorbatchev de la Syrie, mais il a choisi d’être Milosevic. C’est tout le problème. », a déclaré le chef de la diplomatie turque et, revenant sur le (...)
0 | 50 | 100 | 150 | 200 | 250 | 300 | 350 | 400 | ... | 1200