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Répression contre les étudiants en Turquie

lundi 2 avril 2012, par Comité « Touche pas à mon étudiant ! »

Touche pas à mes étudiants ! - Ögrencime dokunma !

Communiqué du Comité « Touche pas à mon étudiant ! » - « Ögrencime dokunma ! »

Cher(e)s collègues,

Face à l’intensification de la répression qui s’exerce actuellement sur le monde universitaire et plus particulièrement sur les étudiants et qui tend à se transformer en stratégie d’intimidation du fait des procès engagés, doublés d’arrestations croissantes et d’enquêtes disciplinaires diligentées par les autorités universitaires, nous initions, par le concours des enseignants de différentes universités, une campagne d’appel au rassemblement le plus large possible.

Le fait que des enseignants des universités de Kocaeli, Boğaziçi et Galatasaray aient réagi contre le traitement réservé à leurs étudiants détenus, qu’ils aient partagé leur position avec l’opinion publique et qu’ils aient soutenu leurs étudiants, a beaucoup contribué à une prise de conscience de l’existence de ce problème dans l’ensemble du pays. Parallèlement aux pétitions lancées dans les universités de Kocaeli et Boğaziçi autour du slogan « Touche pas à mon étudiant ! », nous souhaitons poursuivre l’initiative lancée par nos collègues en reprenant le même discours, tout en lançant un appel à une mobilisation plus large soutenue par différentes activités afin d’atteindre un public plus important.

Vous pouvez apporter votre contribution en signant la pétition ci-jointe à l’adresse Pétition « Touche pas à mes étudiants - Öğrencime dokunma » et en la diffusant auprès d’autres universitaires de votre entourage. Dans le cadre de la campagne, il est également prévu d’organiser un certain nombre d’activités afin d’obtenir des résultats plus productifs et d’intensifier la solidarité aussi bien avec les étudiants détenus que nos collègues sensibles à ce sujet. Au nombre de ces activités figurent :

  • l’utilisation de badges et de stickers estampillés « Öğrencime dokunma ! » (Touche pas à mon étudiant !) durant les cours (vous trouverez les logos ci-attachés),
  • l’organisation de conférences de presse dans différentes universités afin de transmettre les informations sur leurs étudiants détenus et d’attirer l’attention de l’opinion publique sur leur cas,
  • la dispense de cours symboliques devant les maisons d’arrêt dans les départements où il existe une concentration importante d’étudiants détenus,
  • l’organisation de séminaires, tables-rondes et réunions-débats autour de la question des étudiants détenus au sein des université

Vous pouvez suivre les activités de la campagne « Öğrencime dokunma » sur le site Internet www.ogrencimedokunma.org. Nos collègues qui souhaiteraient prendre une part plus active dans l’organisation de ces activités et dans la coordination de la campagne en général, peuvent nous contacter par mail à l’adresse ogrencimedokunmakamp@gmail.comafin d’intégrer le réseau. Vous pouvez nous joindre toujours à la même adresse si vous souhaitez diffuser photos, vidéos ou autres contenus relatifs aux activités sur le site Internet.

Le communiqué de presse qui lancera officiellement la campagne sera lu le jeudi 5 avril à 17h00, devant le Lycée Galatasaray. Tous les enseignants et le personnel universitaire sont invités à s’y joindre.

Si vous nous rejoignez et nous accordez votre soutien pour élargir cette campagne, notre voix sonnera plus fort et chacun d’entre nous sera un pavé de plus sur le chemin de l’espoir pour nos étudiants.

L’équipe de coordination de la campagne « Öğrencime Dokunma ! »

« NOUS INVITONS TOUS LES UNIVERSITAIRES DE TURQUIE À PROTÉGER LEURS ÉTUDIANT(E)S CONTRE LES PRESSIONS, LES ARRESTATIONS ET LES ENQUÊTES DISCIPLINAIRES DILIGENTÉES AU SEIN DES UNIVERSITÉS. »

« REJOIGNEZ-NOUS AFIN QUE NOTRE VOIX SOIT PLUS FORTE :

TOUCHE PAS À MON ETUDIANT(E) ! »

« Nous assistons ces derniers temps à des mises en garde à vue, des arrestations et des procès qui dérangent nos consciences. Une partie importante de ces pressions, devenues particulièrement alarmantes au cours de cette dernière année, s’est concentrée sur les étudiant(e)s d’université. »

« Le nombre d’étudiant(e)s arrêté(e)s augmente de jour en jour en Turquie . Il est très difficile d’obtenir des informations fiables et actualisées du fait des nouvelles arrestations, des mises en liberté et des exclusions universitaires suite aux enquêtes disciplinaires. Si celle-ci reste préoccupante, c’est moins la fréquence de ces pressions que la statégie à l’œuvre derrière ces agissements qu’il convient de souligner, à savoir la volonté de discipliner et, à défaut, éliminer les étudiant(e)s. La plupart des crimes imputés aux étudiant(e)s sont regroupés sous le terme-épouvantail de « terrorisme ». Présenter comme éléments probatoires non seulement le fait de s’adonner à des activités « normales » dans le cadre de la liberté d’expression et d’association (rédiger un communiqué de presse, protester contre les décisions du Conseil de l’Enseignement Supérieur (YÖK), participer à une manifestation ou une commémoration…), mais également des notes de cours, des livres, des factures d’eau ou même des activités quotidiennes comme se faire couper les cheveux, porter un parapluie, danser le halay ou vendre des billets de concert tend à noircir le tableau. »

« Les étudiant(e)s – pour la plupart détenu(e)s depuis plusieurs années dans des prisons de haute sécurité – luttent, en plus, pour pouvoir continuer leur formation universitaire, accéder à leurs livres et notes de cours et participer aux examens. »

« Le ’Règlement disciplinaire pour les étudiant(e)s de l’enseignement supérieur’, produit du coup d’Etat militaire du 12 Septembre 1980, est utilisé comme instrument d’oppression complémentaire contre les étudiant(e)s arrêté(e)s. Plusieurs autorités universitaires s’illustrent par leur volontarisme et leur impatience à sanctionner ces étudiant(e)s – dont les agissements supposés ne font parfois même pas l’objet d’un procès public - en les éloignant ou en les excluant de l’enseignement supérieur, par le biais d’enquêtes disciplinaires. »

« Il est parfaitement inacceptable de transformer des étudiant(e)s qui protestent ou interrogent les schèmes imposés par l’Etat en des suspects de « terrorisme » sans présenter de motif afin d’étayer le dispositif du jugement ni aucune preuve, que l’on essaie de discipliner ces étudiant(e)s par la violence étatique et de les égarer dans des procédures juridictionnelles interminables. »

« La responsabilité principale des universités, en tant que lieux de production scientifique basée sur la liberté de pensée et d’expression, est avant tout de protéger leurs étudiant(e)s. Nous, universitaires de toute la Turquie, déclarons que nous n’allons pas nous taire alors que nos étudiant(e)s - dont les gardes à vue et les arrestations vont croissantes - deviennent des cibles, qu’on les prive de leur liberté et qu’on les arrache à leur université et à leur vie. »

« Et nous nous adressons aux autorités :

Nous voulons être ensemble, sans absent(e)s, avec nos étudiant(e)s dans les classes ! »

« NE TOUCHEZ PAS A NOS ETUDIANT(E)S ! »

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